Bonjour
Lorsque j'avais 25 ans, je sais c'est très tard, j'ai passé mon premier entretien d'embauche. Après une discussion avec un sous-fifre je me suis retrouvé devant le chef que dis-je le grand grand chef.
Il a pris mon CV devant moi, assis et tremblant à l'idée de l'importance du personnage qu'on m'avait annoncé peu enclin à l'humour. Lisant le CV il fit la grimace et me dit "Avec vos diplômes, vous ne savez rien." J'ai su plus tard qu'il n'en avait aucun.
Il me demanda comment je voyais le poste à pourvoir. Sa question me mettait à l'aise car je m'y étais préparé. Je lui parlais nouvelles technologies de traitement des recouvrements (il était patron d'une société de logements) et dès la première phrase, il me signifia de me taire.
"Vous me prenez pour un vieux con ? " Telle furent ses mots en réponse au projet que je lui exposais sur ma manière de voir.
Assurément, il avait en une phrase fait la synthése de mon état d'esprit à son égard. Je reconnaissais le professionnel et pensant avoir entendu la manifestation de son humilité, je lui répondis que je ne me serais pas
permis de le dire.
L'entretien cessa immédiatement.
Les hasards de la vie professionnelle m'ont fait rencontrer par la suite ce personnage mais là j'avais la possibilité de lui exprimer mon ressentiment à son égard et ne m'en suis pas privé. C'était lui le demandeur.
J'avais 25 ans et devint en un entretien le plus méfiant ds jeunes cons à l'égards des vieux, ceux de plus de 40 ans ( j'ai relativisé la notion de vieillesse depuis que j'ai dépassé les 40) .
Quand j'ai un jeune en face de moi, je repense à cet instant et me dit à chaque fois "Pourvu que je ne devienne pas son vieux con."
Cela demande des efforts de tolérance et un peu de sang froid parfois mais quand on y parvient, j'ai le sentiment que si on reste vieux au regard de nos jeunes interlocuteurs, on évite le second qualificatif.
Les plus jeunes savent aussi l'éviter, c'est simple . Il leur suffit d'anticiper...
Puisse 2007 donner à tous santé, amour et tolérance !
Bonne année