A la demande de plusieurs d'entre vous, voici un sujet sur les raquettes à disque
excentrique dites aussi raquettes Colimaçon que l'on retrouve dans certaines marques de montres de poche et bracelets jusqu'à la fin des années 60.
Il faut pour fixer l'intention de l'inventeur de ce type de raquette car il en existe un, se souvenir que dès la fin du 19ème siècle, les manufactures se livrent une sorte de jeux de raquettes particulièrement inventif. Les américains rivalisent d'idées plus ou moins exotiques pour démontrer que le réglage de leurs montres peut être affiné de la plus ultime manière.
Si le col de cygne classique apparaît comme une solution extrêmement fiable, il n'est pas visuellement assez impressionnant pour attirer un client davantage vers une marque qu'une autre et de fait, toutes les marques ont des cols de cygne qui se ressemblent.
Col de Cygne sur Montre de poche Ulysse Nardin Col de Cygne Omega Col de Cygne Hamilton La véritable création sera dans un premier temps, moins dans les cols de cygne que dans les système de porte piton et dans la recherche de procédés de nature à parfaire l'isochronisme des mouvements ( la régularité du Tic-Tac) dans toutes les positions.
Tavannes est en la matière assez pointu avec son calibre Pleïade
Raquette simple flèche Tavannes et son dispositif exclusif Les Américains vont exploiter le "filon" de la raquette originale et en faisant des publicités très visuelles sur les mouvements de leurs montres séduire une grande partie de leur clientèle.
En Suisse, les manufactures s'intéressent à cet élément des calibres avec un peu de distance. Les auteurs de la fin du 19ème et les meilleurs horlogers émettent des doutes quant à l'intérêt réel de telles raquettes et observent à juste raison que les chronométriers préférent des systèmes à simple flèche à la plupart des systèmes. Plus la surface de la flèche est large et plus le contact avec le coqueret crée un frottement qui empêche le dérgéglage du mouvement.
Un Suisse pourtant, horloger à son compte à Saint Imier, imagine en 1902 et dépose en janvier 1903, un modèle de raquette qui va emporter l'engouement des manufactures hélvétiques. Hermann Roost imagine une raquette colimaçon, dans laquelle un disque
excentrique permet de déplacer très lentement et très précisément la raquette vers avance ou retard en garantissant la pérennité du réglage.
Le sytème est très vite adopté par plusieurs manufactures dont Ulysse Nardin est la première ...
Raquette de Roost sur un mouvement Ulysse Nardin Georges Favre Jacot voit pour son calibre Zenith ( la manufacture ne porte pas encore ce nom) un élément tout à fait intéressant et adopte cette raquette dont il achète l'exclusivité des droits d'exploitation du brevet.
Les manufactures concurrentes ne disent pas pour autant leur dernier mot et tandis que le brevet porte sur un guidage de la raquette en creux, Omega, Longines, Aegler vont exploiter un système très proche avec un guidage de la raquette en épaisseur ...
Longines Longines Omega Aegler Les systèmes de ces trois marques sont très proches et très proches aussi de celui exploité par Zenith et déposé par Roost en 1903. Zenith exploitera jusque dans les années 70 ce système tout en revenant parfois sur des raquettes à col de cygne classiques.
Les raquettes de ce type sur Longines, Omega ou Aegler étaient réservées à des chronomètres et si le disque est cranté et en débord des ponts de balancier, c'est simplement pour favoriser le réglage des raquettes avec la pointe de l'ongle souvent moins dangereuse que l'incitation faite auprès des possesseurs des montres de recourir eux-mêmes à un outil. Ces raquettes appartiennent au passé et aujourd'hui, jouer sur les vis implantées sur le balancier ( système Mocrostella) semble davantage reconnu.
Les raquettes excentiques à disque ont peu séduit les chronométriers lors des concours de chronométrie des observatoires, signe qu'effectivement leur apport reste limité.