FORUMAMONTRES
AccueilAccueil  PortailPortail  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
| |
 

 Actu : Un barrage contre les hold-up horlogers

Aller en bas 
AuteurMessage
ZEN
Rang: Administrateur
ZEN


Nombre de messages : 57505
Date d'inscription : 05/05/2005

Actu : Un barrage contre les hold-up horlogers Empty
MessageSujet: Actu : Un barrage contre les hold-up horlogers   Actu : Un barrage contre les hold-up horlogers EmptyLun 3 Déc - 21:51

Citation :
Un barrage contre les hold-up horlogers


La sécurité fait partie de l’environnement industriel horloger. Les brigandages de ces derniers mois dans l’Arc jurassien ont généré une prise de conscience. Le dispositif de sécurité intègre les industries, les entreprises de sécurité et la police







Un bide. Non sans cynisme, car il y a eu prise d’otages et violence, le braquage survenu lundi matin au Noirmont, dans l’entreprise horlogère Joseph Erard SA, est un fiasco pour les malfrats. Ils n’ont pu emporter aucun butin. Même si elle n’est pas sans faille, en particulier pour le personnel, la sécurité de l’entreprise a mis en échec les brigands, qui ont dû filer moins de dix minutes après avoir pénétré dans l’usine, l’alarme ayant été donnée et l’accès à la chambre forte qui contient les métaux précieux étant impossible.

«C’est peut-être un tournant», commente le commandant de la police neuchâteloise, Pascal Luthi, attablé avec son collègue jurassien, Olivier Guéniat. Il y a un an, la même entreprise avait été la cible d’un autre brigandage, à la même heure, 5h30. Les investissements réalisés pour renforcer la sécurité ont porté leurs fruits.

Contactés, plusieurs patrons horlogers de l’Arc jurassien ne s’expriment que sous le couvert de l’anonymat, pour ne pas associer leur nom aux problèmes de sécurité. Ils affirment que la vague de cambriolages survenus ces derniers mois leur ont fait prendre conscience «qu’il est nécessaire d’avoir un dispositif de sécurité». «Il y a deux écoles, constate Yvan Perrin, conseiller national UDC et par ailleurs ancien policier devenu directeur adjoint de la société NSA Sécurité, à La Chaux-de-Fonds. Certains entrepreneurs disent ne jamais avoir eu de problèmes et qu’il n’y a pas de raison qu’ils en aient. D’autres sont sensibles à la valeur des métaux qu’ils travaillent et estiment nécessaire de faire des efforts. Seul un dispositif global renforce la sécurité. Certains ont l’illusion que leur sécurité est garantie par la pose de caméras de surveillance ou les rondes d’agents de sécurité la nuit. Cela ne sert à rien si, par négligence, on oublie de brancher les alarmes ou on laisse le coffre ouvert.»

Les polices jurassienne et neuchâteloise, si elles affirment que l’audit de sécurité des manufactures horlogères n’est pas leur travail – elles le laissent aux sociétés spécialisées –, ne restent pas inactives. Après les attaques, bien sûr, mais également en amont. Neuchâtel a mis en place le programme «Tourbillon», qui consiste à réunir les entrepreneurs, les sociétés de sécurité privées et la police pour échanger les informations. La police neuchâteloise a recensé 200 «entreprises à risque» susceptibles d’être attaquées. Des patrouilles s’y rendent de temps en temps, la nuit. Des contacts ont été établis avec les patrons, pour parler de sécurité. «Un seul a trouvé notre démarche incongrue», souligne Pascal Luthi.

Dans le Jura, Olivier Guéniat s’appuie sur l’opération «Braqu’or», qui identifie 20 entreprises travaillant avec des métaux précieux à surveiller, qui intensifie les contrôles et les observations sur les axes routiers. «En six mois, nous avons effectué 1910 surveillances, envoyé 360 patrouilles, ce qui représente 770 heures», explique le commandant.

L’autorité politique appuie ces efforts. A Neuchâtel, un sous-officier est spécialement affecté à cette tâche. Les cantons ont tout intérêt à protéger leurs «poules aux œufs d’or» que sont les entreprises horlogères florissantes.

S’ils se disent inquiets, «en alerte rouge», selon Olivier Guéniat, les commandants ne cèdent pas à la panique. Spectaculaires et traumatisants, les braquages des entreprises horlogères restent des événements isolés, à ne pas assimiler aux cambriolages de villas. «Nous avons recensé huit cas en cinq ans, disent-ils. Cinq dans le canton de Neuchâtel et trois dans le Jura, dont deux tentatives.» Il faut ajouter une dizaine de cambriolages par an dans les industries dans chacun des cantons. «J’ai une centaine de cambriolages d’appartements par mois», compare Pascal Luthi.

La clé, pour se prémunir des braquages: trouver le juste compromis entre sécurité, discrétion et productivité. Qui dit processus de sécurité dit moins d’efficience industrielle.

«Peut-être un jour devrons-nous centraliser les entreprises qui présentent un risque dans un parc qu’on sécuriserait, des patrouilles permanentes et toute la technologie», se demande Olivier Guéniat, évoquant l’idée de son ministre, Charles Juillard, dans une vision futuriste. «L’idéal est d’avoir en permanence une présence humaine qui assure la surveillance, ne serait-ce que pour lever le doute lors d’une alarme», relève Pascal Luthi.

La proximité de la frontière française accroît-elle le risque, avec l’impression qu’une fois retournées en France, les bandes de malfrats ne risquent plus rien? «Un mythe», disent en chœur les commandants. Polices suisses, gardes-frontière et gendarmerie française travaillent de concert. Les policiers suisses peuvent intervenir sur sol français et inversement. Un souci toutefois, «la densité policière est peu importante chez nos voisins». «Si la coopération policière est efficace, on a un problème avec les enquêtes judiciaires, nuance Olivier Guéniat. C’est lent. On doit procéder par commissions rogatoires.»

S’il est en soi une bonne nouvelle, l’échec du braquage du Noirmont ne manque pas d’interpeller. Sur les «compétences» des braqueurs, qui courent toujours et qui pourraient récidiver ailleurs. La sécurisation des entreprises est-elle dissuasive? «Les cibles ont longtemps été les banques, puis les bureaux de poste. Aujourd’hui, ce sont les entreprises qui manipulent de l’or, en raison de son prix sur le marché. Si elles deviennent difficilement accessibles, on pourrait avoir une migration de l’activité délictueuse vers d’autres cibles», craint Olivier Guéniat. Qui sait que les voleurs ont parfois une longueur d’avance, mais qui est persuadé aussi que les polices ne sont pas dépourvues de moyens d’intervention et d’analyses qui peuvent être échangées à large échelle. «Les braqueurs se feront forcément prendre, un jour ou l’autre», dit-il.

Yvan Perrin soulève un problème. «Le nouveau Code pénal est un désastre absolu. Les bandes savent que deux pays sont attractifs en Europe, non seulement pour le butin mais aussi en raison des procédures lourdes qui entravent le travail de la ­police: la Suède et la Suisse. Les autorités politiques doivent ­réagir.»


http://www.letemps.ch/Page/Uuid/a2b29998-3a4b-11e2-9cad-fc9f12bb0a43/Un_barrage_contre_les_hold-up_horlogers

_________________
Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
Revenir en haut Aller en bas
https://sites.google.com/site/hourconquest/
 
Actu : Un barrage contre les hold-up horlogers
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Actu: Il n'y aura pas d'enquête contre des horlogers
» Actu: Les horlogers en guerre contre les plagiats téléchargeables
» Actu: Les horlogers suisses luttent sur le net contre les copies
» Actu : Les horlogers partent en croisade contre les imitations
» Actu : Coup de colère de Charles Beer contre des horlogers

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
FORUMAMONTRES :: Forum général de discussions horlogères-
Sauter vers: