Nombre de messages : 4853 Age : 60 Localisation : strasbourg Date d'inscription : 30/12/2007
Sujet: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 9:51
capital a écrit:
Le leader mondial de l’horlogerie explique les secrets de l’efficacité industrielle suisse. Capital : Swatch Group a vu son chiffre d’affaires progresser de 21,7% en 2011 et de 14% en 2012. Vous prévoyez désormais un ralentissement de la croissance de l’industrie horlogère suisse, à un rythme de 5 à 10% par an. Pourquoi ? Nick Hayek : D’abord, 5 à 10% par an pour une industrie, c’est déjà formidable : je suis sûr que les industriels français seraient ravis de réaliser une pareille croissance ! Il ne faut pas oublier que nous produisons 15 millions de composants hyperprécis par jour et qu’augmenter les capacités tous les ans au rythme des dernières années est pratiquement impossible.
Capital : A quoi est due cette pause ? Nick Hayek : La conjoncture en Europe n’est pas flamboyante. Et la croissance du marché chinois a été un peu affectée, surtout dans le très haut de gamme, pour différentes raisons, dont la diminution du fameux «gift giving» pour faciliter les relations d’affaires. Swatch Group, avec ses vingt marques, est présent sur tous les segments, à commencer par Swatch et jusqu’à Breguet, et, depuis peu, Harry Winston. C’est un grand avantage par rapport à des groupes concurrents comme Richemont et LVMH qui, eux, sont plutôt concentrés sur l’horlogerie haut de gamme et de luxe.
Capital : La marge opérationnelle de Swatch Group a dépassé 25% en 2012. Pourrez-vous améliorer ce record ? Nick Hayek : Pour nous, la rentabilité n’est pas un but en soi, mais le résultat de notre stratégie, qui vise le long terme. Elle consiste avant tout à faire progresser la part de marché de nos marques en réinvestissant les profits dans les usines, le marketing, la distribution, sans oublier nos collaborateurs. Vous ne nous verrez pas freiner l’embauche ou investir moins dans nos marques simplement pour augmenter la profitabilité et faire plaisir à la Bourse.
Capital : Swatch Group est présent sur tous les segments de l’horlogerie. En quoi est-ce un avantage ? Nick Hayek : Certains groupes se focalisent sur le luxe, car les marges y sont plus élevées. Mais si vous vivez dans une logique industrielle, il est impossible de négliger l’entrée et le milieu de gamme. Grâce aux volumes écoulés, ce sont ces segments qui vous procurent votre force de frappe en matière de procédés industriels et de R & D. Moins prestigieuses que Breguet, Blancpain ou Omega, nos marques Longines, Tissot et surtout Swatch irriguent ainsi la forte innovation du groupe. Et Longines a généré, à elle seule, plus de bénéfices en 2012 que toute la partie horlogerie et joaillerie du groupe LVMH ! J’ajoute qu’être mondialisé, présent sur tous les segments et intégré verticalement permet de lisser les cycles conjoncturels plus facilement. D’ailleurs, dans l’automobile, Volkswagen a un peu suivi la stratégie de Swatch Group.
Capital : Vous n’avez jamais eu la tentation de délocaliser ? Nick Hayek : La culture industrielle de Swatch Group ne nous a jamais permis de flirter avec cette idée, même si les salaires sont élevés en Suisse. Cela déconnecterait la R & D de l’industrialisation et nous priverait donc des interactions qui entraînent les révolutions de nos méthodes de production et de nos produits, extrêmement innovateurs dans tous les segments. Ce sont ces révolutions qui nous ont permis de maintenir à 50 francs suisses le prix de la Swatch Original depuis 1983. A l’autre bout de l’échelle, Breguet, une de nos marques de prestige, bénéficie aussi des avancées que nous réalisons sur notre système de production de pièces et de mouvements, même si beaucoup d’éléments sont fabriqués à la main par de vrais artistes. Enfin, le «Swiss Made» n’est pas pour nous un vain mot. Nous avons plus de 150 usines en Suisse, qui fabriquent pratiquement tout pour nos marques, de la pile jusqu’aux aiguilles. Et d’ailleurs pas seulement pour nous ! Pour ce qui est des mouvements, nous sommes forcés de les livrer à quasiment tous nos concurrents.
Capital : Votre volonté de ne produire qu’en Suisse contribue-t-elle à la motivation de vos salariés ? Nick Hayek : Oui, d’autant que nous créons beaucoup d’emplois : 1 500 en 2012, dont 900 en Suisse. Une bonne partie de ces embauches en Suisse est le résultat de notre politique d’apprentissage très active. Chez nous, démarrer comme apprenti peut vous mener jusqu’à la direction générale ! La compétence n’est pas mesurée par un diplôme de la Harvard Business School ou de l’Insead. Lors de la crise de 2008-2009, nous avons aussi annoncé que Swatch Group ne se séparerait d’aucun de ses collaborateurs dans le monde. Tant pis si le bénéfice baisse ! Cela a certainement entraîné une loyauté et une fierté de travailler chez nous.
Capital : Existe-t-il une version suisse de la culture d’entreprise ? Nick Hayek : Chez Swatch Group et dans beaucoup d’autres compagnies souvent familiales, l’identification avec l’entreprise efface au maximum les hiérarchies. Il n’y a pas en Suisse cette séparation entre les riches qui se sentent comme une élite et les autres. Après la sortie du bureau ou de l’usine, on se croise en ville, on se retrouve dans les mêmes bistrots, on est dans les mêmes embouteillages. Nous formons ainsi ensemble une société ancrée dans le Swiss Made, et c’est une de nos forces.
Capital : En 2012, le World Economic Forum a classé la Suisse comme le pays le plus compétitif du monde. Quels sont à votre avis ses atouts ? Nick Hayek : D’abord, la bureaucratie est réduite au minimum et la plupart des décisions sont prises à l’échelle de la commune ou du canton. Vive la décentralisation ! L’implantation des industries en est facilitée. Ensuite, les Suisses n’aiment pas les projets grandioses et coûteux. Nos entrepreneurs démarrent petitement et innovent en bricolant, sans trop faire de dettes. : Les syndicats, dans votre industrie, sont quand même puissants… Nick Hayek : Oui, mais ils sont très pragmatiques et collaborent avec les dirigeants d’entreprise : ce sont souvent des alliés. Côté impôts, leur niveau est difficile à comparer à celui d’autres pays, compte tenu des subventions, mais on les règle de façon très simple et rapide. Mentionnons aussi le système très efficace des apprentis. Enfin, les Suisses surveillent leurs politiciens. Notre philosophie : ne pas leur donner plus d’argent qu’ils ne peuvent en contrôler. Ainsi, ce sont les citoyens qui décident avec leur approche plutôt modeste, en votant pour ou contre beaucoup de projets. Et ce sont aussi eux qui décident qu’un Falcon d’occasion suffira pour transporter nos ministres !
Capital : Vous dessinez là une image inversée de la France… Nick Hayek : Au lieu de se focaliser sur la Suisse des banques, certains pays feraient mieux de s’inspirer de notre esprit industriel démocratique.
Nombre de messages : 5121 Date d'inscription : 21/03/2008
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 9:58
Un peu complaisant comme interview... Merci pour le partage.
_________________ "La sympathie est le doux privilège de la médiocrité." A. France
Zorba06 Membre référent
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Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 9:59
fanfaronner quand on a la chance politique et économique d'être dans un pays indispensable pour les dictatures et transactions louches de tout poil n'est pas difficile...
bentralala Nouveau
Nombre de messages : 25 Age : 43 Localisation : Suisse Date d'inscription : 15/07/2010
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 10:25
Je ne vois pas vraiment en quoi il "fanfaronne"... Mais bon, c'est sûr, la Suisse c'est le mal !
Mc Animateur Chevronné
Nombre de messages : 1469 Localisation : Genève Date d'inscription : 23/10/2011
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 10:53
Zorba06 a écrit:
fanfaronner quand on a la chance politique et économique d'être dans un pays indispensable pour les dictatures et transactions louches de tout poil n'est pas difficile...
Je ne vois pas bien le lien entre les benefices du swatchgroup et les soit disant transactions louches.D autant plus que depuis 1985 et l entrée en vigeur des lois sur les banques et le blanchiment d argent la Suisse est devenue tres regardante sur la provenance des fonds. Il est demandé à chaque fois de prouver d ou ceux-ci proviennent à l aide de preuves matérielles, ce qui est plus sévère que dans beaucoup de pays européens. Quant aux accusations de paradis fiscales qu on voit dans la presses étrangère cela montre une profonde désinformation. De plus, les europeens pourrait également nettoyer devant leur porte car il me semble que de nombreux pays européens ne sont guère mieux de ce côté là. Par exemple, l Angleterre, les îles anglo-normandes, l Autriche, le lichtentstein et j en passe. Bref, je nw souhaite pas faire de polémique ce n est ni le sujet ni k endroit mais j en ai un peu marre de lire des accusazions sur la Suisse. Bref, je m arrête là pour ne pas polluer le poste.
Thomas54 Membre très actif
Nombre de messages : 199 Age : 31 Localisation : Lorraine Date d'inscription : 30/12/2012
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 11:18
La Suisse n'est pas le pays le plus transparent du monde MC hein... Y'a qu'à voir la récente affaire Cahuzac chez nous, on a mis des années pour le savoir.
Mc Animateur Chevronné
Nombre de messages : 1469 Localisation : Genève Date d'inscription : 23/10/2011
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 11:45
Thomas54 a écrit:
La Suisse n'est pas le pays le plus transparent du monde MC hein... Y'a qu'à voir la récente affaire Cahuzac chez nous, on a mis des années pour le savoir.
Certes, à noter quand même que Cahuzac a rempli une fausse déclaration aux banques et autorités suisses quand il à ouvert son compte en suisse, ce qui pourra lui valoir des poursuites en suisse également. De plus il ne me semblepas avoir dit quevla suisse etait irréprochable. Mais en ce qui concerne la transparence on pourra en reparler quand les europeens auraont régulariser la situation des iles anglo-normandes, des îles cannaries, de Chypre, de monaco, d Andorre, du Liechtenstein, de l Autriche, de l Angleterre, de Gibraltar. Donc question transparence les europeens ne font vraiment pas mieux. Quant auy accusations de pardis pour les dictateurs, il me semble pas que ce soit nous qui avons hébergé pendant des dizaines d année le dictateur d Haïti ni même nous qui abons reçu kadhafi en grandes pompes, ainsi que Bokassa, ,Bongo etc...Bref je pense pas que la Suisse soit plus blamable que la France et le reste de l Europe. Tous les pays ont leurs casseroles et j en ai marre qu on tombe tout le temps sur la Suisse qui n a pas plus de casseroles qu un autre. Sur ce j arrete ici car ce n est pas le sujet ni l endroit.
ZEN Rang: Administrateur
Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 12:17
Halte là ... Je lis des propos "un peu" xénophobes et absurdes. La Suisse n'est pas le grand méchant loup et la France sans doute pas la vierge blanche. En attendant avec un taux de chomage de moins de 5% la Suisse reste un modèle même si son droit social est excécrable. Nul n'est parfait. Je ne crois pas qu'on soit meilleur d'un coté de la frontière ou de l'autre, les contraintes sont différentes, historiques et dès lors, restons mesurés. Merci
_________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
Illien Membre super actif
Nombre de messages : 452 Age : 35 Localisation : Vendée Date d'inscription : 20/05/2012
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 12:47
[HS on]
Citation :
En attendant avec un taux de chomage de moins de 5% la Suisse reste un modèle même si son droit social est excécrable
C'est tout autant un modèle que l'Allemagne, donc ça serait vraiment pas plus mal si on évitait de s'en inspirer de ce côté là (et de l’Allemagne et de la Suisse bien entendu).
Et en ce qui concerne notre beau pays qu'est la France niveau hypocrisie notre classe politique ainsi que nos intellectuels ont toujours été au top du top depuis plusieurs décennies
[HS off]
Leopal Membre référent
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Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 13:33
capital a écrit:
Capital : Vous n’avez jamais eu la tentation de délocaliser ? Nick Hayek : La culture industrielle de Swatch Group ne nous a jamais permis de flirter avec cette idée
Moua-ha-ha.
Lassiwala Permanent passionné
Nombre de messages : 2001 Localisation : RP Date d'inscription : 10/12/2011
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 14:09
Mais oui tout le monde il est gentil tout le monde il est beau chez SG... Et tout il est Swiss Made...
bentralala Nouveau
Nombre de messages : 25 Age : 43 Localisation : Suisse Date d'inscription : 15/07/2010
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 14:29
SG c'est pas les bisounours, mais c'est pas gargamel non plus... En 2012 en Suisse, c'est 900 emplois créés, 350 places d'apprentissage, CHF 500M d'investissement... c'est sûr ça délocalise sec
Le Swiss made est un label... on peut discuter de son bien fondé et de la pertinence de ces critères, mais ça n'a aucun sens de reprocher à ceux qui le respecte de le revendiquer.
Chirouille Animateur
Nombre de messages : 879 Localisation : Strasbourg Date d'inscription : 16/12/2012
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 15:17
La Suisse ce n'est pas qu'un système financier et des banques. C'est un pays qui continue à avoir une croissance positive. Je n'ai pas les derniers chiffres, mais en 2012, pendant que la France perdait 100 000 emplois, la Suisse en créait 70 000, pour un pays d'un peu plus de 8 millions d'habitants. Entre 2002 et 2012, la Suisse a créée près de 370 000 emplois. Alors certes il y a une croissance de la population, principalement portée par une immigration en hausse, des conditions favorables pour les entreprises, mais il y a surtout une bonne solidité du marché domestique et surtout des entreprises focalisées sur des produits et services à forte valeur ajoutée, sur des marchés porteurs. Et puis un des système d'innovation les plus performant d'Europe, voire plus loin. Au niveau industriel, outre l'horlogerie (30 millions de montres par an, c'est cela?), la Suisse est également très forte dans la chimie et la pharmacie, avec deux des plus gros laboratoires au niveau mondiale dans ce domaine.
Thomas54 Membre très actif
Nombre de messages : 199 Age : 31 Localisation : Lorraine Date d'inscription : 30/12/2012
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 15:27
La Suisse a une fiscalité plus favorable, voila pourquoi elle est taxée de "paradis fiscal". D'ailleurs ce n'est pas forcément un terme négatif, c'est un fait. Certains pays ont une fiscalité plus favorable que d'autres, ils drainent donc les richesses du globe, voila tout. C'est donc pour ca que l'investissement marche fort là bas. Au même titre que les Caimans, le Luxembourg, pas mal d'îles etc...
On est pas là pour juger si c'est fair play ou non, et si ce sont des méchants ou pas. Ils ont un filon qui leur est profitable et pour le moment totalement légal, ils l'exploitent. Après, ca a un coût, et comme ca a été souligné, le droit du travail, là bas... Pis il y a aussi une constante volonté de s'exclure de toute coopération. Qu'elle soit interbancaire, politique ou économique.
bentralala Nouveau
Nombre de messages : 25 Age : 43 Localisation : Suisse Date d'inscription : 15/07/2010
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 15:34
Je m'arrête pas, pas la peine de discuter plus longuement puisque les français connaissent la Suisse par coeur, son système d'imposition, son code du travail, sa fiscalité paradisiaque, son système politique et ses relations internationales...
Leopal Membre référent
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Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 15:42
bentralala a écrit:
SG c'est pas les bisounours, mais c'est pas gargamel non plus... En 2012 en Suisse, c'est 900 emplois créés, 350 places d'apprentissage, CHF 500M d'investissement... c'est sûr ça délocalise sec
Le Swiss made est un label... on peut discuter de son bien fondé et de la pertinence de ces critères, mais ça n'a aucun sens de reprocher à ceux qui le respecte de le revendiquer.
La il prétend de pas avoir délocalisé, c'est à dire ne rien produire hors de Suisse, ce qui est faux. On ne parle pas du Swiss Made avec les standards actuels, qui sont une fumisterie : sur un montre à 500€, je fais produire par une filiale suisse un cadran (par exemple) que je me revends 251€, (meme si il en coute 50 réellement) hop toute la montre peut afficher Swiss Made. Un gros foutage de gueule, oui...
On verra bien ce qu'il en est des futurs standards, j'attends ça avec impatience.
bentralala Nouveau
Nombre de messages : 25 Age : 43 Localisation : Suisse Date d'inscription : 15/07/2010
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 15:55
Il dit ne pas avoir délocalisé car il n'a pas supprimé un emploi en Suisse lorsque l'euro s'est complètement écroulé...
Tout le monde sait que SW a notamment une usine ETA en Thaïlande et des antennes en Malaisie et en Chine. Il est bien évident qu'une multinationale produit et possède des actifs dans plusieurs pays.
Leopal Membre référent
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Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 16:00
Citation :
La culture industrielle de Swatch Group ne nous a jamais permis de flirter avec cette idée, même si les salaires sont élevés en Suisse. Cela déconnecterait la R & D de l’industrialisation
Si ça ne sous-entend pas que tout est fait en Suisse, je ne sais pas ce qu'il te faut...
Thomas54 Membre très actif
Nombre de messages : 199 Age : 31 Localisation : Lorraine Date d'inscription : 30/12/2012
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 16:01
bentralala a écrit:
Je m'arrête pas, pas la peine de discuter plus longuement puisque les français connaissent la Suisse par coeur, son système d'imposition, son code du travail, sa fiscalité paradisiaque, son système politique et ses relations internationales...
Je développe un mémoire sur les paradis fiscaux pour mon Master 2... Je suis un minimum renseigné. Si tu veux débattre, merci de rester cordial...
Phoenix85 Membre super actif
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Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 16:06
Lors de la visite du Sénat en Suisse. Blog d'un conseiller national
Nombre de messages : 7178 Age : 46 Localisation : Belgique Date d'inscription : 08/03/2012
Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 16:30
Mouais...merci papa...
Chirouille Animateur
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Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 16:30
Leopal a écrit:
La il prétend de pas avoir délocalisé, c'est à dire ne rien produire hors de Suisse, ce qui est faux.
C'est une définition fausse de la délocalisation. Délocaliser, c'est fermer quelque part pour produire ailleurs. Les délocalisations pures sont assez rare. Que SG investisse ou sous-traite en Asie, c'est plus que probable, mais pour autant il n'a rien fermé en Suisse et s'y est même développé. Les Suisses et les Allemands délocalisent peu, mais s'installent effectivement assez souvent sur les nouveaux marchés. Il n'y a rien de mal pour un industriel à le faire pou,r à terme, y vendre sa production.
Juste pour relativiser les volumes de montres (pas en valeur en nombre de piéce):
Citation :
Exportations de montres-bracelets en 2012 La Chine a exporté légèrement moins de montres qu'en 2011 (-2,9%). Avec 662,5 millions de pièces, elle reste toutefois, et de loin, le premier exportateur mondial en volume.
Pays Millions de pièces Variation en % Chine 662,5 -2,9% Hong Kong 354,4 -12,0% Suisse 29,2 -2,2% Allemagne 16,3 +9,2% Etats-Unis 8,6 +15,3% France 6,4 -12,9%
Le prix moyen des montres exportées par la Chine a indiqué 3 dollars (prix export), soit un de plus qu'en 2011. Les garde-temps exportés par Hong Kong ont vu leur prix moyen continuer d'augmenter, en passant de 15 à 19 dollars en une année. La Suisse s'est distinguée par une valeur nettement supérieure. Celle-ci s'est établie à 739 dollars en 2012, soit 52 dollars de plus qu'une année auparavant.
http://www.fhs.ch/statistics/horlogerie_2012.pdf
Lassiwala Permanent passionné
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Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 18:27
Chirouille a écrit:
Il n'y a rien de mal pour un industriel à le faire pou,r à terme, y vendre sa production.
Ce n'est pas un mal quand le produit est estampillé "made in china" (enfin c'est pas très sympa moralement mais c'est intellectuellement honnête).
Cela a un sens de produire localement pour éviter les transports, par exemple pour des voitures. Mais des montres dont les pièces sont fabriquées en Chine, assemblées en Suisse pour avoir la précieuse mention, puis réexpédiées en Chine, c'est beaucoup moins légitime.
Après on peut jouer sur les mots et la définition du terme "délocaliser", je trouve quand même qu'Hayek se fout de nous en nous faisant croire implicitement que toutes ses montres sont 100% fabriquées en Suisse (car c'est bel et bien ce que croit le grand public et Hayek n'est pas prêt de le démentir)...
Lassiwala Permanent passionné
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Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 18:38
Leopal a écrit:
sur un montre à 500€, je fais produire par une filiale suisse un cadran (par exemple) que je me revends 251€, (meme si il en coute 50 réellement) hop toute la montre peut afficher Swiss Made. Un gros foutage de gueule, oui... On verra bien ce qu'il en est des futurs standards, j'attends ça avec impatience.
Arrêtez moi si je me trompe mais je crois que le droit au Swiss Made est basé sur la valeur du mouvement seul. Donc tu prends une copie d'ETA chinois à 50€, tu changes le rotor par un beau modèle gravé fabriqué par ta filiale suisse pour 5€ mais facturé 51€ et le tour est joué. (C'est à se demander comment certains font pour ne pas l'avoir, à croire qu'ils le font exprès ) Quant aux futurs standards SG fait du lobbying contre eux, bien sur, jusqu'au jour où, décidant d'arrêter la sous-traitance en Chine, ils pousseront à mort sur un standard qui les arrange eux pour couler les concurrents. En attendant il existe de "vrais" standards, comme le Poinçon de Genève, qui sans garantir l'origine locale à 100% est tout de même bien contraignant. Et on voit que les prix, ben ça n'a pas grand chose à voir avec Hamilton/Mido/Certina/Tissot... Les gens (le grand public) ne se rendent pas compte du coût des choses et des marges...
Chirouille Animateur
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Sujet: Re: interview N Hayek Mer 17 Juil 2013 - 19:18
Lassiwala a écrit:
Arrêtez moi si je me trompe mais je crois que le droit au Swiss Made est basé sur la valeur du mouvement seul. Donc tu prends une copie d'ETA chinois à 50€, tu changes le rotor par un beau modèle gravé fabriqué par ta filiale suisse pour 5€ mais facturé 51€ et le tour est joué. .
La définition de montre suisse:
Citation :
Une montre suisse
Une montre ne peut porter à l'extérieur les indications "Swiss made", "Suisse" ou toute autre expression comprenant le mot "Suisse" ou sa traduction que si elle est suisse. Selon l'art. 1a OSM, une montre est considérée comme suisse :
si le mouvement est suisse; si le mouvement est emboîté en Suisse; et si le contrôle final effectué par le fabricant a lieu en Suisse.
Un mouvement suisse
Comme on l'a vu, pour être suisse, une montre doit utiliser un mouvement suisse. Selon l'art. 2 OSM, est considéré comme suisse le mouvement
qui a été assemblé en Suisse et qui a été contrôlé par le fabricant en Suisse et; qui est de fabrication suisse pour 50% au moins de la valeur de toutes les pièces constitutives, mais sans le coût d'assemblage.
Si le mouvement remplit ces conditions, mais que la montre n'est pas assemblée en Suisse, l'indication "Suisse" pourra alors être apposée sur l'une des composantes du mouvement. Sur l'extérieur de la montre ne pourra figurer que l'inscription "mouvement suisse" ou "Swiss movement". L'art. 3 al. 3 OSM exige que le mot "mouvement" figure en toutes lettres et que ces dernières soient identiques dans leurs types, dimensions et couleurs à celles de la dénomination "suisse".
Une grande partie des composants peut venir d'ailleurs, mais le mouvement doit avoir été assemblé en Suisse.