Petite histoire de ma première montre...

Tres belle histoire, merci!!
 

Mesdames, Messieurs,

Nous sommes tous ici rongés par cette passion qui est devenue au fil du temps une drogue dure. Mais elle colore nos vies aussi sûrement que le nuage de lait gomme en un instant la noirceur de l’arabica. Parfum nouveau, alliance de la force et la douceur, clef de bien des défis.

J’irais plus loin, avec un peu de cette passion, la folie devient raison. Les cours d’eau se traversent à gué, les paysages écrivent les pages de vie. Avec un peu de cette passion, les mots nouveaux esquissent le nouvel été. Je parle ici d’émotions de souvenirs, ce qui pour la plupart d’entres nous, les authentiques passionnées, représente à nos yeux quelque chose d’important.

Tout cela me rassure. Je ne suis pas seul. Rassemblés que nous sommes sur cet espaces virtuels dédiés, ceci afin de nous épancher en toute quiétude à l’abri des regards envieux, indiscrets et incompréhensifs d’une masse populaire, qui généralement ne comprend pas pourquoi dépenser autant pour un objet qui ne sert qu’a donner l’heure.
Comme toute passion elle engendre ses travers, ses frustrations, ses envies, ses plaisirs ineffables et parfois aussi ses doutes.
Mais pour l’instant j’en profite, je me fais plaisir. En attendant, encore quelques année et je verrai le visage grave d’un jeune diplômé en médecine, aux muscles faciaux faussement contractés, m’annoncer de sérieux risques cardiaques ou, mieux, un cancer du colon, monsieur, vous allez mourir, ce n’est rien, quatre-vingts euros, dépassement d’honoraires, chèques acceptés. Et là, je me traînerai comme une merde, comme un poilu dans sa tranchée boueuse attendant la balle perdue.
Mes pensées se tourneront alors vers cette japonaise et militaire tradition qui veut que l’on admire avec recueillement la fleur du cerisier qui, le printemps venu, étant alors au sommet de sa vigueur et de sa beauté, se décroche de sa branche nourricière pour tomber à même le sol. Et crever.

Bon…ca marchait bien cette métaphore à l’époque des samouraïs. Si elle n’a pas perdu de son cachet, j’avoue préférer les mauvaises herbes qui résistent aux saisons.
Voila, c’est pour moi une sorte d’art de vivre que de jouir de ces objets, j’espère vous avoir communiqué un peu de ma passion des montres.

Une bien belle histoire... j'ai eu peur quand tu nous dis l'avoir perdue...   et ouf, non  

Je ne me souviens pas de ma première montre mais je me souviens de plusieurs modèles que j'ai eu dans mon enfance...

Affectif de nature, mes montres doivent symboliser une date importante de ma vie... c'est le light motiv de ma petite "collection"

N'hésites pas à nous raconter d'autres histoires  

+1 Alex , j'ai également cru qu'elle était, à un moment, définitivement perdue  
(Je te plussoie aussi pour l'acquisition en lien avec un "moment" de la vie )

Belle histoire en tout cas  

Merci à tous pour vos messages, je ne suis pas seul en définitive...

Bonjour. J ai beaucoup apprécié votre petit compte . Cinquante messages en sept ans de présence sur le forum ....Vous remplacez la quantité par la qualité. Au plaisir de vous lire.

Comme je l'ai dit à ft1000mp ce matin, je suis resté longtemps un lecteur assidu de ce sympathique forum, je ne me sentais pas de prendre part aux débats devant tant de compétences, je me devais de rendre hommage et des magnifiques revues, en restant discret.
C’est de cette façon jusqu'à maintenant que j’ai réussi à étancher mes interrogations horlogères grâce aux nombreux sujets traités par de véritable passionnés.

Ouais ben moi je suis certains que vous nous avez pondu cette histoire juste pour pouvoir enfin justifier de vos 50 posts  et nous refourguer votre Kelton toute asséché sur les PA !  
Je déconne bien sur, j'ai apprécié cette parenthèse enchantée littéraire à sa juste valeur

Tu a raconté une bien belle histoire, nostalgie d'un temps révolu, avec un vrai talent d'écriture.  

Cher tovaritc,
Je suis incapable de vendre, par exemple la speed, je l'ai depuis 1973!

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nereo13 a écrit:

Cher tovaritc,
Je suis incapable de vendre, par exemple la speed, je l'ai depuis 1973!

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Votre altesse nereo moi je dis que c'est l'heure des choix changements et autres bouleversements...
Natif de cette belle année 1973 je pense que cette speed serait bien mieux pour le symbole dans ma propre (modeste) collection  
Petit point commun je viens de faire réparer ma Seiko 6138-3002 de.... 1973

J'adore votre collection, je la trouve "chaleureuse" (horlogèrement parlant ça ne veut rien dire mais je me comprends!)

Nereo, je te sens un brin kendoka, adepte du hagakure ou de culture japonaise. Me trompe je ?

Oui j'ai découvert et ai été amené à aimer la culture japonaise lors d’un voyage touristique. Si j'écrivais une liste de tout ce que j'aime à propos du Japon, je n'en finirais probablement jamais !
Juste quelques petites choses qui me viennent à l'esprit à propos du Japon et que j'apprécie particulièrement:
- Application et minutie dans le travail. Vous ne verrez jamais de gens nettoyer les rues avec une telle passion, c'est juste incroyable.
- L'attention du détail. Les japonais aiment faire attention aux détails et sont déterminés à rendre les choses parfaites.
- Le secteur du service. Les services au Japon sont d'une exactitude sans faille, et c'est parce que tout le monde s'attend à ce qu'il en soit ainsi.
- Honnêteté. L'honnêteté du peuple japonais est juste stupéfiante. J'ai perdu mon appareil photos à l'aéroport de Narita juste avant d'entrer dans l'avion (panique !). 10mm avant de monter, j'ai été contacté par le personnel qui m'a informé que mon appareil photo avait été retrouvé et que je pourrais le récupérer au service objets trouvés.

Comme je l'ai dit, ceci ne représente qu'une partie de ce que j'aime dans la société japonaise.
Tu l’auras compris j’aime les Seiko, montre fantastique abordable à la finitions très supérieures à la normale pour un produit dans ce segment de prix.

Je te rejoins sur l'ensemble. 
Seiko est d'ailleurs assez révélateur du perfectionnisme industriel qu'on retrouve dans d'autres secteurs économiques japonais.

Autre aspect : l'engagement de chacun envers sa cause : employeur, éthique, littéraire... Jusqu'au boutisme parfois puisque des courants de pensée nippone associent cette particularité au fait de s’être laissés entrainer dans une guerre jugée aujourd'hui comme perdue d'avance et coûteuse en vies humaines.

Mes dernières fréquentations japonaises (principalement dans le domaine sportif) m'ont donc montré que les choses sont contrastées. Sous des dehors plutôt policés, les jeunes demandent à assouplir leur train de vie, avoir des vacances. La position de la femme est peu enviable, la sélection est rude, le taux de suicides est hallucinant. Certains reprochent à leurs élites une corruption au plus haut niveau allant jusqu'à mettre en cause la responsabilité de ces derniers dans les conséquences de la catastrophe de Fukushima.

Cet engagement, cette rigueur intellectuelle et morale trouve donc les mêmes limites qu'en occident.

N'en reste pas moins une culture extraordinaire dont je suis tombé amoureux il y a plus de 20 ans et puis aussi, ce qui nous réunit sur ce forum, une Manufacture avec un grand M : Seiko.

Gibson a écrit:

Autre aspect : l'engagement de chacun envers sa cause : employeur, ethique, litteraire... Jusqu'au boutisme parfois puisque des courants de pensée nippone associent cette particularité au fait de s'etre laissés entrainés dans une guerre jugée aujourd'hui comme perdue d'avance et couteuse en vies humaines.

Cf: karōshi  

Une pépite ! Merci

Oui c’est un des mauvais coté de cette société japonaise, l'effacement de l'individu face à la société. L'un des plus célèbres proverbes japonais est: 'Tout clou qui dépasse appelle le marteau', et il explique à lui seul toute la pression et l'harcèlement que chaque japonais.
Dans la foule, il n'y a plus vraiment d'individus, c'est une entité à elle seule. Elle est partout, dans le bus, le train, les rues, les magasins
Il y a ces bataillons de businessman, qui font le même trajet tous les jours depuis 30 ans, les jeunes stressés de faire un faux pas, copiant leurs aînés. Il y a ces femmes, un sens de la mode douteux, qui s'effacent et s'excusent à la moindre occasion, baissent les yeux et gardent leurs mains sur leur genoux.
Bref, bien éloigné de notre monde occidental.

nereo13 a écrit:

la question que je me suis souvent posée, n'avait-elle pas été abandonnée volontairement pour que la trouve ?

Mon précieux !

Je me dis régulièrement que les objets portent une charge émotionnelle extrèmement variable... Du souvenir d'enfance irremplaçacle jusqu'au verre à boire du restaurant d'entreprise, la palette est tellement large...

Les services marketing essayent évidemment de jouer là dessus, et parfois y arrivent : comment ne pas considérer que ces assemblages mécaniques complexes et précis que nous portons n'emportent pas une part de l'âme de ceux qui les ont conçus et fabriqués ?

L'autre jour, je disais encore à madame, "en ne laissant pas chauffer le moteur, tu lui fais autant de mal qu'à tes muscles lors d'un effort sans échauffement" : "N'importe quoi!" m'a-t-elle dit, ce n'est qu'une bagnole !

Salut Tovarich,
Certains vont voir dans la montre qu’ils portent au poignet un signe de reconnaissance, un statu, un outil de travail, un bijou, un garde temps, … tu comprendras à cet instant que pour moi, qu’il ne s’agit plus d’une simple montre.
C’est un design, une mécanique, une précision, un cœur d’acier qui bat au rythme de nos mouvements. Pour moi elles ont une âme. Tu imagines m’en séparer ? Pourquoi faire ? Equilibrer mon budget ?
Mon banquier - s’occupe ardemment de répondre pour moi à cette question existentielle et de forte belle manière, il est d’une efficacité diabolique lorsque vient le temps de respecter l’équation d’une comptabilité dont les chiffres doivent balancer dans les colonnes débit/crédit.
Pour un futur achat ? Pour l’instant ma petite collection me suffit, je ne suis pas encore tombé dans le « collectionnisme » du moins pour le moment. !!!

nereo13 a écrit:

Salut Tovarich,
Certains vont voir dans la montre qu’ils portent au poignet un signe de reconnaissance, un statu, un outil de travail, un bijou, un garde temps, … tu comprendras  à cet instant que pour moi, qu’il ne s’agit plus d’une simple montre.
C’est un design, une mécanique, une précision, un cœur d’acier qui bat au rythme de nos mouvements. Pour moi elles ont une âme. Tu imagines m’en séparer ? Pourquoi faire ? Equilibrer mon budget ?
Mon banquier - s’occupe ardemment de répondre pour moi à cette question existentielle et de forte belle manière, il est d’une efficacité diabolique lorsque vient le temps de respecter l’équation d’une comptabilité dont les chiffres doivent balancer dans les colonnes débit/crédit.
Pour un futur achat ? Pour l’instant ma petite collection me suffit, je ne suis pas encore tombé dans le « collectionnisme » du moins pour le moment. !!!

nereo jamais je n'ai imaginé un seul instant sérieusement te demander de vendre une de tes montres, c'étais juste un clin d’œil...
Et ce que tu me réponds colle parfaitement à l'image que je me fais de toi au travers de ton récit.