Les bonnes histoires de l'oncle ZEN.

Nous sommes entre 1898 et 1912. Sur la placede la commune de province située dans un vignoble, un café restaurant accueille négociants la semaine et familles le Dimanche.
Les repas "d'affaires" sont bien arrosés du précieux liquide élaboré à 2 pas. En fin de repas, ces messieurs défilent aux WC situés au fond du jardin de l'autre coté du restaurant. Les toilettes sont dites à la Turc.
Un gentleman se met à l'aise et déboutonne son gilet auquel est accrochée sa lourde montre de poche en or 18 carats.
Hélas , la montre glisse et sans rebondir ce que l(absence d'impact sur la boite démontre, va directement au fond de la fosse. Elle y partagera l'espace avec les infames liquides pendant de nombreuses années.
En 1913, le restaurant fait des travaux et condamne ces toilettes au profit d'autres plus modernes intégrées au bâtiment. Les toilettes sont détruites et la fausse recouverte de terre avec un gazon cultivé avec soin.
La guerre rend les affaires peu prospères et le café est fermé. Aba,donné des années, il ne réouvrira jamais mais unparticulier achète la batisse pour en faire sa résidence principale moyennant quelques travaux. Il habite la maison une trentaine d'année et sa fille reprend le logement pour le vendre au début des années 90. Son nouveau propriétaire souhaite planter quelques arbres au fond du jardin et découvre la présence de la fosse. Il la fait vider et détruire. Au fond , il ne trouve pas moins de 5 montres et quelques bijoux féminins.

Les boites de montres en acier ou argent sont à l'état de dentelle, rongées par les acides. Les mouvement dévorés et les cadrans rouillés ou détruits sont envoyés à la poubelle. Seule une boite de montre de poche en or brille, intacte, neuve mais avec un mouvement et un cadran pourri.

Le nouveau propriétaire me vendra cette boite imparfaitement nettoyée pour 50 francs en s'étonnant que le laiton soit resté intact...

J'imagine la tête du propriétaire initial de la montre entendant le "plouf" de sa montre et toute l'histoire de cette bâtisse racontée par le dernier propriétaire de la maison, un professeur d'histoire pour me dire que les objets ont bien une histoire qui certes ne nourrit que nos esprits mais les amuse.

J'imagine très bien le son qu'a pu faire ce "plouf" (on en fait tous qui y ressemblent ) et le plus énervant c'est que j'ai maintenant ce son en tête, comme une rengaine entêtante : "ploof... plouf... plouf..."...
Vais devoir écouter "le petit bonhomme en mousse" pour chasser ça