Chopard va rester indépendant

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Citation :: «Chopard va rester indépendant»

LUXE. Selon Karl-Friedrich Scheufele, coprésident de la marque de joaillerie-horlogerie genevoise, un cycle baissier succédera forcément à la période euphorique que connaît le secteur. Le groupe va créer 130 emplois cette année.

Bastien Buss
Mardi 10 juillet 2007

Le Temps: Y a-t-il une limite à la croissance de l'horlogerie suisse?

Karl-Friedrich Scheufele: Par définition, nous faisons partie des optimistes prudents. Mais force est de constater que la situation actuelle pousse en effet certains à parler d'euphorie. Sans aucune exception, tous les marchés s'avèrent porteurs au même moment. Il s'agit d'une constellation très rare, avec un équilibre inédit. Malgré tout, il faut savoir garder raison. Personne n'est à l'abri de facteurs extérieurs qui pourraient influer sur la marche des affaires, comme un fort ralentissement boursier. Il faut aussi réfléchir aux conséquences à long terme de cette période de haute croissance. Toujours est-il, qu'invariablement, un cycle baissier succédera à cette période haussière. Son amplitude sera peut-être moins prononcée qu'à l'époque.

- Comme avec le SRAS?

- En effet. A ce moment-là, Chopard n'a licencié personne. Nous avons simplement réduit notre temps de travail à un horaire, disons, normal. Si un pareil ralentissement devait survenir, nous serions prêts à l'affronter. De toute façon nos capacités de production nous limitent et nous imposent une croissance contrôlée et saine.

- Au-delà de ses forces, quelles sont les faiblesses de l'horlogerie?

- Un des principaux éléments de crainte réside dans la partie formation, on le sait, puisque la pénurie d'horlogers n'a pas disparu. C'est une préoccupation qui touche toutes les sociétés actives dans le domaine. Tout le monde doit faire un effort supplémentaire et pas seulement les écoles horlogères ou les grandes sociétés. Un des éléments qui m'inquiète particulièrement est le niveau de formation et la qualité des services après-vente. On se doit dans toutes les parties du monde d'offrir un suivi digne de ce nom. Un client, qui consent à payer des milliers de francs pour une montre, doit pouvoir faire réparer ou réviser sa montre dans le pays d'achat du produit. Et sans délai. Ce qui est encore loin d'être le cas dans l'horlogerie suisse, même si des efforts ont été faits aux Etats-Unis en particulier.

- Et les contrefaçons, en fait-on assez pour lutter contre?

- C'est avant tout au niveau politique qu'il conviendrait d'agir. Ce phénomène, hautement préjudiciable pour notre industrie, ne pourra être freiné que si les Etats concernés manifestent une vraie volonté de l'enrayer. Pour l'instant, il faut malheureusement constater que ce n'est encore pas le cas. Mais même des pays comme la Chine se rendent peu à peu compte qu'ils sont obligés de protéger leur savoir-faire dans différents domaines. J'en veux pour preuve que ces Etats déposent de plus en plus de brevets. Cela dit, nous travaillons main dans la main avec la cellule juridique de la Fédération horlogère, qui fait ce qu'elle peut. La Suisse n'a en effet pas le poids par exemple des Etats-Unis dans les discussions internationales. Il faudrait que le pays soit un partenaire commercial d'une autre envergure pour faire pleinement entendre sa voix. Nous remportons parfois des batailles de taille, comme avec récemment la fermeture d'une activité américaine illicite dont les produits contrefaits étaient fabriqués au Liban.

- Parlons un peu de Chopard. Combien de collaborateurs comptez-vous?

- Au total, nous disposerons à fin 2007 de 1650 employés dans le monde, répartis en trois activités: la production, la distribution et la vente à travers les boutiques Chopard. Ce qui veut dire que nous aurons créé environ 130 emplois durant l'année. Au niveau des boutiques, nous allons inaugurer un magasin en propre à Tokyo et ouvrir une boutique plus grande à New York, qui portera à 100 le nombre de boutiques Chopard à fin 2007. En ce qui concerne d'autres ouvertures, nous saurons saisir les opportunités lorsqu'elles se présenteront. Mais une chose est sûre, Chopard ne se précipite jamais. Par exemple, à Zurich, nous avons attendu dix ans pour trouver l'emplacement idéal.

- Où en êtes-vous au niveau du nombre de pièces?

- Notre production se monte à environ 75000 montres et 75000 bijoux par année. Notre chiffre d'affaires est d'ailleurs parfaitement équilibré puisque les deux pôles génèrent chacun 50% des ventes.

- A combien se montent les ventes du groupe?

- L'an passé, Chopard a réalisé un chiffre d'affaires proche de 720 millions de francs, en hausse d'environ 10%.

- Et pour 2007?

Pour cette année, nous prévoyons une croissance conséquente. Notre principal souci, à l'instar de l'écrasante majorité des maisons de la profession, réside dans les capacités de production et les délais de livraison. Ces derniers oscillent entre quatre et dix-huit mois en fonction de la complexité de la montre.

- Quelle est la ventilation de vos ventes par continent?

L'Europe, avec l'ancien bloc de l'Est, arrive en tête avec 45% du chiffre d'affaires. Suivent l'Extrême-Orient avec 30% et les Etats-Unis 18%. Le solde se répartit entre le Moyen-Orient, l'Amérique du Sud et l'Australie.

- Et la Chine?

- Il devient presque banal de le dire, mais c'est le pays qui revêt le potentiel le plus important. On parle aussi beaucoup de l'Inde. Mais à mon avis, ses perspectives se concrétiseront seulement dans un avenir plus lointain, en raison des difficultés liées aux taxes d'importations et d'autres freins. Mais n'oublions pas l'Europe qui se porte comme un charme. Même la Suisse est un marché porteur.

- En dix ans à peine, vous avez acquis le statut envié de manufacture horlogère. Quels sont désormais vos projets?

- Nous allons augmenter nos capacités de production et notre site de Fleurier est destiné à croître. Selon nos plans de croissance de cinq à dix ans, il nous faudra agrandir le site. Nous disposons d'ailleurs déjà du terrain, le cas échéant. Je me permets simplement de rappeler que nous avons commencé à trois collaborateurs dans le Val-de-Travers et, qu'aujourd'hui, nous sommes plus de 120 personnes.

- Quel est votre vœu le plus cher pour la société?

- Avant tout, nous tenons à rester indépendants. Chopard souhaite également parvenir à asseoir cette indépendance sur deux axes bien précis. D'une part, via une verticalisation plus forte de nos capacités de production. De l'autre, développer notre réseau de distribution. Nous sommes convaincus que la marque possède encore un énorme potentiel de développement. Ce qui n'exclut pas complètement des acquisitions, notamment dans le domaine des composants.

http://www.letemps.ch/template/economie.asp?page=9&article=210983

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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).

C'est le moment de rappeller que j'aime beaucoup cette marque :

chopard - Chopard va rester indépendant Mchopardb01

ouaou!...
Superbe mouvement Impec

Copyright SteveG @ ninanet

Très jolie mouvement bien fini et finement décoré!!! Impec

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