Bonjour,
Je vais vous faire aujourd’hui une petite revue sans prétention de la sympathique et méconnue plongeuse IWC Aquatimer 3290, plus exactement la référence IW329003 avec son cadran blanc-argenté que je viens de recevoir aujourd'hui :
Je m’intéresse depuis plusieurs années à la marque IWC, en particulier à des modèles plutôt typés et anguleux comme les Ingénieurs. A noter, j’apprécie beaucoup les Portugaises et autres Portofinos mais je pense que tout simplement ça n’est pas pour moi, car trop habillées et trop classique selon mes goûts actuels. Et je n’aime pas trop les Flieger non plus
Quand on parle montre de plongée, on pense rarement à des marques telles que JLC (Master Compressor) ou IWC (Aquatimer) qui ont pourtant des très belles pièces à leurs catalogues : je rapproche volontairement les deux marques car elles partagent à mon sens un esprit et un design assez similaires en produisant des plongeuses sport-chic et modernes, à la fois classes et viriles. Certains parleront de design germanique ou alémanique et ce n’est pas faux :
La gamme Aquatimer d’IWC commence en 1982 en collaboration avec Porsche Design et a produit des modèles mythiques dont le plus connu aujourd’hui est l’Ocean 2000 :
Cette histoire de 35 ans, c’est à la fois significatif mais également peu par rapport à d’autres légendes du secteur. Suffisant pour être reconnu comme « légitime » mais faisant en même temps partie d’une sorte de deuxième vague, ce qui peut expliquer le peu de visibilité d’IWC dans le monde de la plongée. Et pourtant :
Le modèle qui nous intéresse aujourd’hui est la dernière déclinaison de l’Aquatimer, présente au catalogue depuis 2014 : l’IWC 3290, qui existe en cadran noir, blanc ou bleu (série limitée Cousteau).
A noter, IWC a sorti parallèlement une Aquatimer 2000 dont le design est très proche mais dont l’étanchéité est bien plus importante, en hommage au modèle Ocean originel :
Voyons les spécificités techniques classiques pour une plongeuse moderne : boîtier en acier 316L de 42 mm de diamètre et 14 mm d’épaisseur, étanchéité à 30 bars (300 mètres), mouvement IWC 30120 (base ETA 2892-A2), index appliqués, aiguilles glaives larges et généreusement lumées, verre saphir légèrement bombé avec antireflet sur les deux faces, couronne vissée, fond plein… Bref du sérieux et du très bien pensé.
Maintenant, il ne s’agit pas d’une plongeuse lambda pour au moins deux raisons :
- Le système de lunette externe/interne
- Le système de fixation rapide du bracelet
Commençons par le plus simple : la fixation du bracelet est assurée par un système de clips très bien fait qui permet de mettre et d’enlever le bracelet sans effort et en une fraction de seconde. On peut ainsi enlever le strap caoutchouc (au demeurant très beau et plutôt élégant) pour passer un Nato sans prise de tête ni crainte de rayer sa montre avec des outils qui peuvent toujours ripper… A noter un « détail » fort important : les barrettes sont inamovibles donc pas possible de monter un bracelet tiers standard… Il faudra soit un bracelet IWC spécifique soit un bracelet dit « open-end » (choix très limité sur le marché), ou encore un Nato bien sûr.
La lunette est quant à elle régie par une invention à la fois simple et géniale : une lunette externe permet de faire tourner une lunette interne en utilisant un système d’entraînement logé dans une petite excroissance située à 9H. La lunette externe est à 60 clics et bi-directionnelle mais la lunette interne, par sécurité, ne tourne que dans le classique sens anti-horaire : si on tourne la lunette externe vers la droite, il ne se passe rien… La sensation de la lunette externe est excellente, les clics sont fermes et agréables, comme sur une lunette standard de plongeuse haut de gamme, il n’y a aucun jeu. La lunette interne est entraînée de façon simultanée, sans décalage et sans jeu non plus. Alors pourquoi est-ce génial ? Tout simplement parce que cela permet d’avoir une lunette graduée interne par définition parfaitement protégée des agressions puisque derrière le verre saphir, et d’obtenir ainsi une très belle largeur et une réelle profondeur de cadran, sans les désagréments classiques d’une lunette interne (molette ou 2ème couronne à tourner…) puisque tout se fait via l’extérieur. Egalement cela permet d’avoir une boîte plus discrète puisque sans insert de lunette, et un style plus habillé. L’inconnue est la pérennité d’un tel système dans le temps suite aux immersions répétées dans l’eau de mer
Le cadran « blanc » est juste sublime : il est de fait plutôt argenté, avec une magnifique surface grainée, tandis que les index et les aiguilles sont lumés en blanc et bordés d’un noir légèrement bleuté. La pointe jaune de la trotteuse vient superbement rehausser le tout. Pour ma part c’est une des montres les plus lisibles que j’ai jamais eu l’occasion de porter, grâce aux combinaisons de couleurs parfaitement dosées mais également à l’antireflet ultra-performant digne d’un Breitling par exemple.
Un petit lume-shot qui permet de voir la très bonne lisibilité de l'information dans le noir :
Le diamètre est généreux mais sans excès, les cornes courtes et très plongeantes rendent la montre très facile à porter avec son fond ultra-plat sur mon poignet de 17,5 cm. L’épaisseur certaine est visuellement compensée par la chute très inclinée des cornes anguleuses et géométriques, l’ensemble respire l’équilibre et l’harmonie.
La légendaire finition IWC est clairement justifiée tant l’ensemble est qualitatif, et je donne une mention spéciale au bracelet rubber délicatement galbé dont le motif rappelle les tropics vintages et donne une élégance certaine tout en évitant le cliché nostalgique. Bref tout ceci me paraît très… équilibré et intemporel
Après une demi-journée de porté, il est bien sûr trop tôt pour exposer de façon objective les qualités et les défauts de cette superbe IWC 3290, mais j’ai noté quelques points qui demanderont à être confirmés dans le temps.
Merci à vous !
En résumé : une plongeuse « vintage-moderne » au style épuré et viril, très confortable, extrêmement lisible et bien finie, précise et facile à entretenir, plutôt rare voire exclusive.
Prix catalogue : 5350€ sur rubber / 6250€ sur acier
Les « + » :
- Le diamètre contemporain et sans excès, la polyvalence
- Les finitions de dingue (IWC !), le cadran à tomber
- Le mouvement base ETA facile à entretenir/réparer
- Le style très sobre, élégant et sportif à la fois, avec mention spéciale au strap rubber
- Le fond plein et sans fioriture
- Le système de lunette externe/interne qui protège l’insert et rend la montre plus habillée
- Le système de lume double-couleur (vert et bleu)
Les «-» :
- IWC ce n’est pas une marque de plongeuse
- Le calibre 30120 ce n’est pas du manuf, c’est moins noble et moins excitant
- Pourquoi une lunette externe bi-directionnelle si la lunette interne ne l’est pas ?
- Le système d’attache rapide du bracelet est également une très grosse restriction puisqu’il n’est pas possible de monter autre chose que les 2 types de bracelets fort chers prévus par IWC (acier et rubber) à l’exception évidemment des Natos