Bonjour
La Mosbilo Watch C° a décidé de vous faire découvrir les métiers de l'horlogerie et nous allons nous rendre chaque jour dans une maison qui fait partie de ces métiers parfois cachés de l'horlogerie. Aujourd'hui, nous visitons une usine à Titres. Le CEO de cette belle maison nous invite à découvrir ce métier noble des titres.
-Bonjour monsieur Lourveau, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre métier.
-Oui avec plaisir ! Nous avions constaté que nombre d'auteurs de presse ou blogueurs parvenaient assez correctement à copier/coller des textes issus de communiqués de presse mais avaient des difficultés pour construire des titres originaux à leurs articles. J'ai eu ainsi l'idée de créer une usine à titres.
-Alors, il y a chez vous plusieurs ateliers, comment cela fonctionne-t-il ?
-Oui, effectivement. Vous avez ici l'atelier des titres lourdauds, ce sont des titres basés sur la complicité avec le lecteur, nous y fabriquons un humour non drôle destiné à un produit fini rapide et sans jeu de mots.
-Très bien parlons justement des jeux de mots !
-Ah ça c'est notre spécialité !
-Vous avez des exemples ?
-Oui bien sur ... "La Tactique du tic-tac" par exemple est un jeu de mots que nous avons vendu plusieurs fois tout comme "Un tic pour un tac " ou bien "La montre qui ne manque pas de ressort" ... Nous pouvons produire jusqu'à 50 titres par minute.
-Vous avez connu des échecs ?
-Oui, autant l'avouer tout ne marche pas toujours très bien ... Par exemple "la mécanique du mec à nique" n'a pas trouvé preneur comme d'ailleurs "Un doigt dans l'engrenage de l'Oris" , un titre que nous avions travaillé pour une seule marque . De même "Avant que ne périclite Oris" n'a pas été acheté par la marque. "Breguet au trou" n'a pas été acheté tout comme "Omega mine sort une montre de filles" ou "Rolex filtre avant la sortie de ses nouveautés" et même "Le point Forget des belles".
-Comment vivez-vous les échecs ?
-Durement, c'est du travail pour rien de l'artisanat qui s'égare de l'Est ... Excusez-moi, je ne peux pas m'empêcher.
-Et vos dernier succès ?
-Ah ! "Mon truc en plumes", "L'Astérix de l'horlogerie en mouvement", "Quand les rouages se grippent", "Bon baisers de Genève" "Le Covid en embuscade" "Le Meilleur d'une rentrée en or" ...
-Et cela est sorti directement de vos ateliers ?
-Oui, ces titres sortent de notre troisième atelier, celui des séries limitées.
-Parlons argent ! Combien coûte un titre ?
-Un bon titre peut monter à plus de 2000 chf !
-Et les derniers cités ?
-Ah, ça c'est du tout venant ! Vous voyez c'est comme pour le foie gras, c'est de l'invendu. Il n'y a plus que ça qui part... Nos ateliers sont presque à la raie ...Ha ha ha ! Désolé, je ne peux pas m'empêcher.
-Comment voyez-vous l'avenir ?
-La diversification ! Oui, notre avenir va passer par la diversification. Nous devrions aller vers des titres politiques, des titres éco-responsables. Nous avons déjà travaillé sur Lange & Sohne ...
-Et ça donne quoi ?
-La "Lange de bois"... Nous sommes aussi sur "La rado de la Bay m'use", un titre qui mêle les montres et les sites en ligne.
-Quels sont vos clients ?
-C'est un peu secret mais vous reconnaissez notre patte dans le Figaro, le Point ou sur le site de la Fondation de la Haute Horlogerie ou sur quelques blogs.
-Est-ce que vous recyclez des vieux titres ?
-Oui parfois ! "Rolex porte son savoir" c'est un de nos premiers produits par exemple...
-Jamais de contestations ou de procès ?
-Un seul avec la "Vulve à Eliane de ma plongeuse". Une ligue féministe a trouvé que nous allions trop loin.
-Et des titres refusés parfois ?
-Oui quelques uns, des erreurs sans doute.
-Des exemples ?
-Oui, "En pénétrant par le fond de ma montre" ou "Le doigt sur ma trotteuse" alors que c'était une montre pour aveugles... Nous ne sommes pas toujours compris.
-Un titre pour cet interview ?
-Oui tout de suite ... Disons " Le Lubrifiant textuel " ou "Titre est beau" ...
-Merci monsieur de Lourveau !