Actu: Richemont croît grâce à l'Asie-Pacifique

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Richemont croît grâce à l'Asie-Pacifique



LUXE. Les ventes augmentent de 8%. Le groupe pourrait céder sa part dans American Tobacco.


François Pilet
Jeudi 24 janvier 2008


Compagnie Financière Richemont (CFR.VX) SA a vu ses ventes progresser de 8% à 1,673 milliard d'euros (2,6 milliards de francs) lors des trois derniers mois de 2007. Les résultats du troisième groupe de luxe au monde derrière les français LVMH (MC.PA) et PPR (PP.PA) confirment que les Américains et les Japonais ont été plus regardants à la dépense en montres de luxe et de joaillerie cette fin d'année, notamment au mois de décembre.

Cette hausse de 8% tombe juste en dessous du consensus des analystes et en recul par rapport au 10% de la même période l'an dernier. La flambée des ventes en Asie-Pacifique, en hausse de 21% à 378 millions d'euros, a tiré l'ensemble de la croissance du groupe genevois ces trois derniers mois. L'Europe y contribue également, avec des ventes de 753 millions d'euros, en hausse de 10%. Les revenus au Japon sont en recul de 6% à 215 millions d'euros et sont restés stables aux Etats-Unis à 327 millions.

Le secteur horloger a joué le rôle de «principal moteur de la croissance», selon l'expression de Jon Cox chez Landesbanki Kepler. «Mais la grande question est de savoir si cette croissance peu se poursuivre malgré un ralentissement aux Etats-Unis», conclut-il avant de recommander l'action à l'achat. Le titre lâchait 6,7% hier à la clôture. Sur un an, la baisse de l'action Richemont de 12% est toutefois comparable à celle enregistrée par son grand concurrent LVMH. Les deux groupes européens ont subi la baisse du dollar et du yen face à l'euro, leur monnaie de référence, ce qui a limité la croissance de leur chiffre d'affaires global, ainsi rogné de 6% dans le cas de Richemont.

Réorganisation fiscale

Par ailleurs, Richemont a annoncé à ses actionnaires qu'il les informerait prochainement sur le projet d'une éventuelle cession de sa participation de 19,3% dans American Tobacco.

Le groupe fondé en 1988 par le magnat sud-africain Johann Rupert pourrait se réorganiser en prévision de l'introduction d'une loi européenne qui mettra fin en 2010 aux avantages fiscaux des sociétés établies au Luxembourg. Or la participation de Richemont au capital d'American Tobacco passe par une holding établie dans ce paradis fiscal. Le groupe pourrait décider de s'en séparer. Le produit de cette vente pourrait aider Richemont à développer le secteur du luxe, qui reste traditionnellement sous-évalué.

Malgré les doutes sur la conjoncture, l'optimisme reste de mise pour les grands patrons de l'horlogerie et du luxe. Le principal actionnaire de LVMH, Bernard Arnaud, estimait en novembre dernier que le secteur du luxe pourrait doubler dans les cinq prochaines années à 300 milliards d'euros. Le 18 janvier, Nicolas Hayek promettait que Swatch (UHR.VX) vivrait une année «super record» en 2008

http://www.letemps.ch/template/economie.asp?page=9&article=223987

la montre se vend comme jamais. Un peu de récession ferait du bien dit-on dans les groupes, c'est dire si la crise fait peur.