Réflexion : De l'illusion de la lisibilté des marques horlogères

La surenchère de la communication conduit à tous les excès et rien ne semble trop beau pour justifier de folles dépenses dans le monde horloger. On n'en est plus à acheter un espace de publicité sur une voile, non le must est de se payer le bateau, le skiper et l'équipage.
Ce n'est pas le bateau qui fait le succès de la marque, c'est la marque qui fait le bateau.
La bulle horlogère qui enfle, enfle et enfle encore donne aux décideurs le sentiment que tout est permis. Il est vrai que dans un univers où les marges dégagées sont providentielles et atteignent une ampleur record, on peut noyer les dépenses sans que les dividendes des actionnaires ne soient réellement atteints. L'importance des bénéfices masquent les erreurs de gestion. C'est un classique.
On ne provisionne presque pas, tout y passe car on croit que la bulle peut encore grossir. On dépense , on se "manufacturise" (pardon de ce mot) car oui, s'il faut investir massivement, on n'hésite pas. On embauche, on autonomise sa production, on organise de grandes réceptions, les notes de frais devraient faire l'objet de reliures par volumes, on ne regarde surtout pas à la dépense et on ne regarde même plus parfois où on dépense...

On voit une profusion de sites internets, blogs, minisites et autres avec quelques dizaines de visites qui se lancent dans la pub horlogère , preuve que les statistiques sont peu regardées quand les marques allouent des budgets...

Ces dépenses donnent-elles au moins de la notoriété supplémentaire et de la lisibilité à la marque ? A qui profitent-elles ?

L'image est-elle améliorée? Pas sur .

L'image des présidents de marques c'est certain, se trouve anoblie par de grandes réceptions et voyages de presse. Sans aucun doute , un CEO au bras d'une star est une garantie de sa visibilité à lui ... Il a fait prospérer sa marque et son image, pensera-t-on ... Si la bulle éclate, il aura été celui de la période faste et l'effondrement sera question de conjoncture. C'est une constante. Quand tout va bien , c'est un succès d'homme ( remarquez le singulier) mais quand tout va mal, c'est un problème économique général.

Dans l'histoire des marques, il apparaît que les faillites, les chutes libres, les effondrements furent la conséquence d'un défaut de gestion, une absence de prévision, une inconséquence et parfois une incompétence.

Comment peut-on imaginer que la bulle horlogère traversera les crises qui s'annoncent en continuant à grossir ?

Qui peut croire que le public s'intéresse à la pleine propriété d'une marque pour un bateau ou au simple fait que sa voile soit louée ?

Qui peut imaginer que 250 personnalités du show business, de la politique ( remarquez qu'on ne parle plus de l'un sans l'autre ) et du journalisme vont permettre de pousser les ventes de montres auprès de la clientèle ?

Qui croit que l'ont peut balancer des montres à plus de 100 000 euros en Russie sans que cela serve à blanchir des revenus occultement gagnés ?

Qui arrive à se convaincre que l'Asie a absorbé une croissance des ventes de plus de 20% alors que les marques y balancent encore au marché gris des surstocks ?

La bulle ne serait-elle pas remplie d'illusion ?

Certes les ventes progressent, certes la production s'accélére mais toutes ces dépenses font-elle l'objet d'une analyse sérieuse d'impact ? Sont-elles utiles ? Ne vaudrait-il pas mieux commencer à thésoriser pour un avenir qui sans jouer les Cassandre, pourrait bien comporter quelques nuages?

Les marques qui jouent dans l'illusion se mettent en péril, elles font prendre des risques au actionnaires et surtout elles oublient parfois que le personnel de leurs ateliers est leur premier patrimoine.

On a aujourd'hui parfois l'impression que les grands échecs des années 70 sont oubliés et que personne n'en tire aucune leçon. Une génération a comme effacé les composants de l'histoire. Mais il ne suffit pas de croire au miracle pour qu'il se produise.

Tu as raison mais parfois certain font bonne utilisation de leur argent. Je pense à Vacheron Constantin qui est un Mécène important de l'Opéra National de Paris.
A+
K

Franceallemagne a écrit:

Tu as raison mais parfois certain font bonne utilisation de leur argent. Je pense à Vacheron Constantin qui est un Mécène important de l'Opéra National de Paris.
A+
K

On peut tout autant considérer que c'est une ineptie...

Question de point de vue personnel vis à vis de la marque, du style de vie et des valeurs qu'un potentiel client y associera.

Å

[quote="ZEN"]

L'image des présidents de marques c'est certain, se trouve anoblie par de grandes réceptions et voyages de presse. Sans aucun doute , un CEO au bras d'une star est une garantie de sa visibilité à lui ... Il a fait prospérer sa marque et son image, pensera-t-on ... Si la bulle éclate, il aura été celui de la période faste et l'effondrement sera question de conjoncture. C'est une constante. Quand tout va bien , c'est un succès d'homme ( remarquez le singulier) mais quand tout va mal, c'est un problème économique général.

Nataf ????
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On a aujourd'hui parfois l'impression que les grands échecs des années 70 sont oubliés et que personne n'en tire aucune leçon. Une génération a comme effacé les composants de l'histoire. Mais il ne suffit pas de croire au miracle pour qu'il se produise.[quote]


Mon père te dirait la même chose, c'est pourquoi le monde horloger d'aujourd'hui le dégoûte, et qu'il s'en est détourné

ZEN a écrit:

La bulle ne serait-elle pas remplie d'illusion ?

Que sera devenu le luxe sans l'illusion.

Et que sera devenu notre CHI si les forums ne parlent que de montres à 100 eur ou moins.

Pourquoi citer Thierry Nataf à tout bout de champ ?

Pas de stars ambassadeurs chez Zenith, ni de bateau ... ZENITH dépense plutôt peu dans cette communication sans rendement. Preuve s'il en est que la malveillance l'emporte trop facilement sur l'analyse.

ZEN a écrit:

L'image des présidents de marques c'est certain, se trouve anoblie par de grandes réceptions et voyages de presse. Sans aucun doute , un CEO au bras d'une star est une garantie de sa visibilité à lui ... Il a fait prospérer sa marque et son image, .

je sais que je suis chiant, Zen, et de plus, il n'est pas le seul dans ce cas, mais Nataf est tellement caricatural de ce que tu décris.
Ceci dit, dans mon esprit, il est en bonne compagnie: Fawaz Gruosi, Nicolas Hayek, Stephen Urquhart, Georges kern, Jean-Christophe Babin, etc...

Si on creuse, les choses sont différentes de ce que certains veulent percevoir .

ZEN a écrit:

Si on creuse, les choses sont différentes de ce que certains veulent percevoir .

ZEN, n'oublie pas que Thierry Nataf n'est pas directement accessible au commun des amateurs.

L'image est la seule chose perçue pour le plus grand nombre.

Å

ZEN a écrit:

Si on creuse, les choses sont différentes de ce que certains veulent percevoir .

Ecoute, par rapport au respect que j'ai pour toi, je prends l'engagement devant tout le monde de ne plus m'en prendre à ce Monsieur, dont on a déjà tellement causé que les opinions des uns et des autres sont connues