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 Le "temps" dans l'ancien temps...

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alain2701
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alain2701


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MessageSujet: Le "temps" dans l'ancien temps...   Le "temps" dans l'ancien temps... EmptyVen 20 Fév 2009, 07:00

Ce matin, en me réveillant, une question m'a turlupiné un bon moment. Comment gérait-on le temps avant la création de l'horloge et de la montre ?
Comment se donner rendez-vous ? Comment maîtriser les bonnes cadences de la journée ?
Bon, ok le soleil ... mais ce n'est pas hyper précis et on ne se promène pas avec !

J'ai trouvé cela sur le web (source www.an1000.org) :

Citation :
(...)

Au milieu du VIème siècle avant Jésus-Christ, les Grecs perfectionnent un instrument couramment utilisé depuis 900 ans par les Egyptiens : le gnomon. Ce dernier, simple barre métallique ou monument en pierre ( c'est le cas de l'obélisque), est inscrit dans une surface verticale ou horizontale et permet d'observer l'avancée de la journée, par le déplacement de l'ombre qu'elle projette.

Le cadran solaire diffère du gnomon en ce qu'il dispose d'un style (axe) incliné, afin de mieux rendre la réalité de la course du soleil sur la Terre, dont les Grecs ont l'intuition qu'elle est ronde. Très rapidement adopté par les Romains, une de ses variantes, le scaphe (cadran concave de forme hémisphérique creusé dans un bloc de pierre), hérité des Babyloniens et transmis par les Grecs, est perfectionné au IIème siècle av J.-C. Cette lecture du temps "réel", appliquée ou non à un cadran (l'homme est son propre gnomon), est la plus répandue au moyen âge. La fameuse bague d'Aliénor d'Aquitaine (1122-1204), dont on raconte qu'une réplique fut offerte à son amant et futur époux, Henri II Plantagenêt, afin qu'il soit à l'heure à ses rendez-vous galants, en illustre la version miniaturisée et fantaisiste.

La nécessité de trouver d'autres repères découle d'un défaut majeur présenté par le cadran solaire : pas de soleil, pas d'ombre ; pas d'ombre, pas de mesure. Pour pallier à ces lacunes, les Egyptiens ont aussitôt mis au point ce que, plus tard, perfectionnée, les Grecs ont appelé "Klepsydra" (voleur d'eau), ou clepsydre. Récipient rempli d'eau, percé à sa base, elle permet de mesurer le temps "écoulé". La principale difficulté a longtemps résidé dans la régulation du débit de l'eau. D'autre part, certaines conditions climatiques, en l'occurrence le gel, altèrent de façon notable son bon fonctionnement.

Ainsi, jusqu'au XIII ème - XIV ème siècles le temps appartient à Dieu. Et, par conséquent, c'est l'affaire des prêtres et assimilés. Par l'intermédiaire des sonneurs assistés de clepsydre ou de cadrans solaires, ils ponctuent le temps avec les heures des prières et offices.

Toutefois, les référentiels temporels ne sont pas uniquement des instruments, ainsi qu'en témoigne le chant du coq.

Le sablier n'apparaît que tardivement, au XIIIème siècle, en Occident, mais on connaît l'existence, depuis le second siècle de notre ère, d'un instrument semblable au sablier, mais contenant de l'huile. Les sabliers, contrairement à ce que pourrait laisser entendre leur nom, ne contiennent pas un sable ordinaire, mais un mélange de poudre de marbre calciné, de coquilles d'oeufs et de plomb ou de zinc. Il est employé au moyen âge, non pas pour la cuisine, mais pour les sermons et les leçons universitaires et surtout lors des veilles et quarts à bord des navires.

L'apparition des premières horloges mécaniques à poids et à foliot (balancier) compte pour une des grandes innovations médiévales.

La découverte anonyme, en Allemagne ou en Italie du Nord, au tout début du XIVème siècle, du principe de l'échappement à foliot, marque une étape décisive dans l'histoire de l'horlogerie. Elle signale l'avènement des heures équinoxiales, dont la durée est constante, et annonce les débuts de la fin pour les heures temporaires, variables en fonction de la durée des jours.

Quatre siècles d'efforts ont été nécessaires pour régulariser et prolonger le mouvement du mécanisme.

La grande particularité du cadran d'horloge médiéval réside dans la rotation du cadran, l'aiguille restant fixe. Les minutes ne sont figurées que bien plus tard, au XVIIème siècle, même si elles sont connues au XVème siècle. Pourquoi ? Tout simplement parce que les horloges, par leur manque de précision, n'autorisaient pas plus que l'indication des heures, et encore parfois de façon grossière. Le passage à la rotation des aiguilles résulte de l'impossibilité de figurer simultanément la course des heures et des minutes sur un seul et même cadran.

L'horloge à foliot réclame une attention constante : elle est une prouesse technique, certes, mais accuse quotidiennement un décalage horaire pouvant atteindre jusqu'à une heure. Le technicien procède régulièrement au huilage du mécanisme à l'aide de graisse de porc ou suif (mélange organique et animal), et intervient, muni d'horloges de "secours" que sont le sablier, pour redéfinir le temps de passage d'une dent à l'autre, et le cadran solaire, pour remettre non pas les pendules (le pendule est une invention galiléenne) mais l'horloge à l'heure.

Ne nous trompons pas : l'horloge mécanique ne se diffuse qu'au sein des classes les plus aisées de la société. Ainsi retrouve-t-on dans les testaments des plus riches des horloges murales, dès le XIVème siècle, et des horloges de table, au XVème siècle, qui peuvent être déplacées tout en fonctionnant grâce à une énergie indépendante de la pesanteur : le ressort. Cette découverte permet la miniaturisation du "temps", que l'on porte sur soi. Elle signale les débuts d'une recherche accrue visant à la fois à perfectionner le système et, pour les techniciens du temps, à se surpasser.

Toutes ces dernières découvertes de génie n'en restent pas moins, pour la plus grande part, l'apanage d'une élite sociale. Le paysan, lui, n'a que faire de savoir l'heure qu'il est ; ses repères temporels demeurent naturels. Jusqu'à la fin du XIXème siècle, voire le milieu du XXème siècle, l'horloge est avant tout publique, et l'homme continue de se donner pour repère dans le temps la course du soleil dans le ciel, ainsi que le cadran solaire.
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Emmanuel H
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MessageSujet: Re: Le "temps" dans l'ancien temps...   Le "temps" dans l'ancien temps... EmptyVen 20 Fév 2009, 07:14

Merci d'avoir partagé ce texte très intéressant.

Je m'interroge souvent sur de nombreux aspects (communication, industrie, transport) de notre monde moderne, dont l'humanité s'est privée pendant des siècles voire des millénaires (voire encore à l'heure actuelle dans certains endroits de la planète).

Emmanuel
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MessageSujet: Re: Le "temps" dans l'ancien temps...   Le "temps" dans l'ancien temps... EmptyVen 20 Fév 2009, 07:38

Alain, si ces questions t'intéressent, je te suggère :

David S. Landes, L'HEURE QU'IL EST . Les horloges, la mesure du temps et la formation du monde moderne [1987], trad. de l'anglais par Pierre-Emmanuel Dauzat et Louis Évrard , 632 pages + 24 p. hors texte, 157 ill., rel. toile, 170 x 225 mm. Collection Bibliothèque des Histoires, série illustrée, Gallimard -etu. ISBN 2070711390.

On le trouve encore en neuf par ci par là.
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toutatis
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toutatis


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MessageSujet: Re: Le "temps" dans l'ancien temps...   Le "temps" dans l'ancien temps... EmptyVen 20 Fév 2009, 07:43

Merci.
Et maintenant je comprends l'origine du nom du site internet "gnomonwatches" thumleft
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MessageSujet: Re: Le "temps" dans l'ancien temps...   Le "temps" dans l'ancien temps... EmptyLun 23 Fév 2009, 18:17

Cela me rappelle une rencontre avec un berbère dans le sahara.
Alors que je voulais fixer un rendez-vous avec lui le lendemain à une certaine heure, il m'a répondu:
"Vous avez l'heure, moi j'ai le temps".

L'heure, une invention des temps modernes....
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Xaipe
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Xaipe


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MessageSujet: Re: Le "temps" dans l'ancien temps...   Le "temps" dans l'ancien temps... EmptyLun 23 Fév 2009, 20:17

Tac reloaded a écrit:
Alain, si ces questions t'intéressent, je te suggère :

David S. Landes, L'HEURE QU'IL EST .

absolument extra ce bouquin, il m'a définitivement contaminé étant jeune drunken

_________________
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