Le calibre 71 fut produit de 1954 à 1957 par
ZENITH. Ce mouvement est en fait une variante du calibre 133 et du 133.8, calibre à remontage automatique à bumper. Le 133 qui évoluait à 18 000 alternances fut produit de 1948 à 1961 à 25 000 exemplaires et le 133.8 évolution du précédent fut quant à lui fabriqué de 1951 à 1958 à 77 000 exemplaires.
Ces calibres ont une base commune et un inventeur commun puisqu'il sont nés de l'imagination d'Ephrem Jobin, créateur par ailleurs du célébre 135.
ZENITH à la fin de la guerre se rend compte que la manufacture a pris du retard sur ses concurrents et en particulier sur Omega et qu'il lui faut à tout prix un calibre à remontage automatique. Ephrem Jobin est chargé de réfléchir à ce calibre qui bénéficiera d'une raquette à double fléche mise au point par Charles Fleck, chef régleur de la manufacture pour le calibre 120.
Charles Fleck adopte le principe d'un calibre très astucieux à bumper en évitant par exemple, des systèmes d'attache des ressorts de renvoi qui cassent si facilement chez les concurrents.
ZENITH dépose même un brevet pour cette masse oscillante très particulière.
Ephrem Jobin s'en est remis à l'amplitude des mouvements du poignet pour calibrer la course de la masse oscillante. Le remontage est suffisant et très efficace, mis à part la fréquence les modification apportées seront minimes quand
ZENITH fera basculer son calibre dans le 21 600 alternances.
Les caractéristiques imaginées par Jobin sont à l'automatisme prêt des caractéristiques que l'horloger a également développé dans son 135.
Un calibre à grand balancier à vis pour le réglage de marche, doté d'un grand barillet pour la réserve de marche et la stabilité du fonctionnement et surtout un calibre plat.
Il manque pourtant quelque chose à ce calibre pour qu'il soit concurrentiel sur le marché. Le calibre 133.8 n'a pas de date. Ephrem Jobin est donc sollicté pour compléter son invention.
Il présente en 1954, une version doté de la date. La même année Ephrem Jobin quitte
ZENITH qui vient de remporter 4 années de suite le premier prix de série de chronomètrie au concours de l'observatoire de Neuchâtel.
ZENITH en tire une grande fierté et lors de la remise du prix de 1954 oublie une nouvelle fois d'inviter son horloger qui quittera fâché l'entreprise.
Le calibre 71 nait ainsi du croisement du 133.8 et d'un système dateur qui hélas sera figé pendant les 4 années de production des 6 000 exemplaires, et ne bénéficiera pas d'un systême de mise à la date rapide.
Le calibre équipe des modèles haut de gamme car son coût de production est relativement élevé. La Captain profite ainsi de ce mouvement sans que semble-t-il il n'existe de version chronomètres comme pour le 133.8.
ZENITH cesse en 1957 de produire ce mouvement au moment où tout le monde abandonne les calibres à remontage automatique à butée.
la marque continue jusqu'en 1961 à assembler des mouvements 133.8 et 133 mais dès 1959 va opter pour une autre famille de mouvements produits dans les ateliers de Pont de Martel par Martel Watch C° que la firme du Locle rachète.
Tous les mouvements automatiques produits avant l'ére du quartz par
ZENITH sortiront dès lors des ateliers de Pont de Martel que les actionnaires Américains de
ZENITH revendront en 1975 à un traiteur industriel.
Ce calibre 71, à la date un peu capricieuse est d'une précision exemplaire comme son aîné le 133.8 dont il partage la fréquence de 21 600 alternances par heure. Pour mémoire, le calibre 135 considéré comme rare fut fabriqué à 11 000 exemplaires et il n'existe que 6000 pièces de ce 71.