La montre du département hydrographique de la Royal Navy britannique
Dans la fourniture de montres aux armées, ZENITH s’est illustré par ailleurs, à partir de 1942, par la fourniture à la Royal Navy britannique d’une magnifique montre de bord à seconde centrale. La plupart des mouvements de ces montres, tous des 19 lignes (41,3 mm) de type 19-34-3-T, bâtis sur une base proche du 193, dotés d’un pont et d’une roue de renvoi de seconde centrale, furent fabriqués à partir de 1938. ZENITH réalisait en effet ses calibres par séries et les stockait avant emboitage après parfois plusieurs mois ou années. Dotés de 16 rubis, ils bénéficiaient d’un balancier bimétallique à vis micrométriques de compensation et de la raquette à disque excentrique brevetée en 1903. Ce calibre n’a pas d’antichoc à la différence du 193 qui équipe l’armée allemande. L’armée anglaise avait déjà une expérience certaine de la qualité des mouvements ZENITH puisque c’est sur des bases de mouvements quasi identiques que la Royal Flying Corps fut dotée en montres en 1916.
Remarquables pour leur précision extrême et la qualité soignée de la finition des mouvements, les boites étaient fabriquées par ZENITH en staybright, acier inoxydable de l’époque. Les fonds et lunettes vissées de ces modèles étaient dotés d’une cannelure périphérique en facilitant le vissage et le dévissage. Le fond des montres était gravé de la mention « HS/|\3 », signe d’appartenance au service hydrographique de la Royal Navy. Le cadran émaillé à chiffres arabes et indication intermédiaire des minutes par un index, comportait à midi la marque ZENITH suivie du numéro individuel de la montre et juste en dessous, la Broad Arrow de l’armée britannique. Tous les cadrans étaient par ailleurs, estampés Swiss made à 6 heures.
A la fin de la guerre, ces montres ont rejoint les réserves du département Hydrographique de la Royal Navy avec les autres chronomètres stockés au château de Herstmonceaux dans le Sussex.
Il fallut attendre le début des années 50 pour que le département Hydrographique fasse reprendre du service à ces montres dont les cadrans furent soigneusement remplacés par des cadrans décimaux brevetés par L.B. Ferguson, divisant en périphérie les secondes en 10 sections de 10 unités. La lecture de l’heure est alors considérée comme accessoire puisque les montres vont être destinées au chronométrage ce qui justifie de privilégier la lecture de la trotteuse. Les nouveaux cadrans peints sont divisés en trois zones avec à l’extérieur les secondes. Un disque rouge plus petit définit les minutes notées cinq par cinq avec un index unitaire et un cercle noir concentrique intérieur permet la lecture des heures. La trotteuse et l’aiguille des heures sont de couleur noire tandis que celle des minutes est rouge à l’identique de la zone du cadran sur laquelle elle se lit.
Ces montres, ainsi équipées d’un cadran au mode de lecture spécifique, permettaient un calcul mathématique plus rapide des temps mesurés et de leur expression sous une forme décimale. Les nouveaux cadrans sont anonymes et ne comportent plus de marquage ZENITH. Les fonds des montres font l’objet d’un nouveau gravage avec la nouvelle référence de stockage de l’OTAN et quatre chiffres de référence individuelle de la montre reportés à l’intérieur du fond de la boite. Une nouvelle gravure de Broad Arrow en rappelle la propriété de l’armée Britannique. La mention initiale HS/|\3 est alors barrée de deux traits horizontaux afin de signifier le changement d’affectation.
Ces montres étaient logées dans des boites en bois à couvercle monté sur charnière spécialement étudiées pour laisser apparaître le cadran par une zone évidée. Aujourd’hui, très prisées des collectionneurs, les versions à cadran émail ou à cadran décimal sont devenues des pièces rares que l’armée britannique a réformées.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).