Il m’est venu l’envie en aout de m’offrir une nouvelle montre, mon dernier achat datait de 2008 il était temps de se bouger un peu.
Je ne vais pas vous raconter tout l’historique de ma démarche mais sachez que le critère initial était un boitier en or rose et un bracelet non métallique.
Au gré de ma réflexion 8 modèles ont eu leur chance.
Breguet marine grande date
Royal oak dual time
Royal oak chrono
JLC Master chrono
JLC Duomètre phase de lune
JLC Duomètre chrono.
Lange1 PDL
Lange datograph
La bataille fut épique et sept montres restèrent sur les plateaux des AD.
Finalement c’est le duomètre à chronographe que j’ai choisi et que je vais vous présenter.
Emballage Une imposante boite blanche renferme un splendide coffret en bois brun.
Selon mon vendeur, c’est le même coffret que pour les tourbillons et autres pièces d’exception chez JLC. Une part du rêve en somme.
Une loupe d’horloger griffée JLC est fournie. L’attention est remarquable. Cet accessoire devrait être systématiquement inclue avec chaque montre à fond saphir.
Le seul problème c’est qu’après y avoir gouté, je vais être obligé d’en acquérir une autre pour une utilisation professionnelle, ou plus précisément pour m’en servir pendant les heures de bureaux.
Les papiers, un mode d’emploi et une garantie internationale de 2 ans, trouvent leur place dans une niche située sous la boite.
Revenons à la montre.
Le cadran Il est rond, avec une ouverture de 38mm, et de couleur crème.
Une échelle chronographique fait le tour mais, il n’y a pas de tachymètre, cela rend l’ensemble très lisible et très habillé.
Un chrono qui aura plus sa place aux soirées de l’ambassadeur qu’autour d’une piste de formule1.
Observé en gros plan (merci JLC pour la loupe) la surface n’est pas plane mais un peu grainée, comme une coquille d’œuf.
A 12h00 on trouve l’inscription jaeger lecoultre avec le sigle JL appliqué.
Enroulées autour de leurs cadrans respectifs, Les indications « duomètre » et « chronographe».
A 6h00 l’inévitable « swiss made » ouf, il est bien là.
Une petite plaque a été ajoutée sur laquelle est écrit le n° du calibre. Pas indispensable, parfois je me demande ce qui passe par la tête des designers.
- « Hé, robert,, il nous reste des plaque dorés à l’emboutissage je les jette ? »
- « T’inquiète marcel, je dessine un nouveaux cadran, j’vais bien trouver où les mettre »
- « Ok, j’te les met de coté »
Aucune littérature du genre ‘certified -limited edition- worn on deauville’.
Tout est sobre et de bon gout.
Le verre saphir est légèrement bombé et donne l’impression d’être plat.
3 compteurs et 9 aiguilles trouvent leur place sur cette surface.
l'heure A gauche, couleur OR le compteur des heures.
C’est ici que s’affiche l’heure en cours, les chiffres 3-6-9-12 sont appliqués en relief alors que les indexes son peints. Malgré la taille du cadran, les indications sont très lisibles.
Les petites aiguilles feuille très fines jouent parfaitement leur rôle.
La disposition rappel évidement la lange1, ça a beaucoup joué lors du choix final. C’est décalé, sans être tarabiscoté et très élégant, j’adore.
En plus des heures et des minutes, le décompte des secondes est aussi disponible.
Pour les lire il faut revenir sur l’axe central. L’indication est donnée par la grande aiguille couleur OR.
Elle est très fine. Son long contrepoids rappel la forme des aiguille des heures.
La montre possède un système stop seconde, en tirant la couronne. Pratique pour les acharnés de la précision
Una autre aiguille lié aux fonctions horaire se trouve en bas du cadran, à gauche. C’est la réserve de marche. Elle reprend le style élancé de l’aiguille des secondes mais sans contrepoids, la réserve est donnée pour 50h00. Il n’y a pas d’échelle seul le signe + pour indiquer la pleine charge.
Une partie heure très réussie de par sa taille mini et sa position sur le cadran. Certains l’auraient trouvé plus pratique à droite, mais ce n’est en aucun cas gênant. Associé à une élégante réserve de marche elle donne au duomètre cette touche d’originalité.
Le chrono A droite du cadran, en symétrie parfaite avec l’affichage de l’heure se trouve la fonction chronographe.
Alors que la couleur OR était dévolue aux heures, toute la fonction chrono utilise des aiguilles bleuies.
Elles prennent la lumière et la renvoie à chaque rotation du poignet avec de magnifiques reflets.
L’affichage du chrono regroupe 2 échelles concentriques, l’externe indique les minutes, l’interne les heures.
La lecture du temps passé se fait comme pour lire l’heure avec la petite aiguille et la grande, je pense que vous devez maitriser le principe depuis vos 6 ans.
Dans la photo ci dessus, le chrono a été lancé depuis 02h 18 minutes, l’aiguille des secondes du chrono étant déportée sur l'axe central.
Cette disposition est très lisible et beaucoup plus naturelle. Elle permet en plus d’utiliser le chrono comme un deuxième fuseau horaire, à condition de le faire partir à midi ou minuit.
A 6 heures se trouve un petit guichet qui affiche de façon glissante les unités (entre 0 et 9 minutes). cet appendice est très critiqué, mais je le trouve pratique.
Lorsque les aiguilles des heures et des minutes sont proches l’une de l’autre par exemple. Il est hélas un peu petit. D’un autre coté un guichet trop gros aurait défiguré le cadran. Choix difficile.
Lors du déclenchement, l'aiguille bleue des secondes du chrono entame une course sans fin avec l’aiguille or des secondes de l’heure animant ainsi tout le cadran.
Cette animation est à chaque fois différente. L’angle formé entre les 2 aiguilles changeant à chaque chronométrage.
A cette sarabande, s’ajoute la foudroyante située à 6h00. Elle effectue un tour de compteur en 1 seconde marquant 6 étapes.
La mesure du temps chronomètrable est donc donnée en heure-minute-seconde-1/6 de seconde.
Si avec ça mes œufs ne sont parfaitement cuits, j’échange mon duo contre une festina.
Pour ceux qui veulent en prendre plein les yeux c’est là :
Le chronographe dispose de sa propre réserve de marche, c’est le principe du duomètre.
2 fonctions 2 moteurs. Elle est située à5 h00, en symétrie parfaite avec la réserve des heures. Même l’angle d’ouverture est inversé, ce qui renforce l’harmonie de l’ensemble.
La mécanique est du type monopoussoir, c'est-à-dire qu’un appui sur le déclencheur lance le chrono, un 2ème appui l’arrête et qu’un 3ème le remet à zéro.
On ne peut donc pas reprendre un chronométrage.
J’ignore si c’est pour une raison technique, ou pour faire du duomètre un chrono encore plus décalé.
La RAZ peut réclamer un appui plus long en fonction de la position de la foudroyante pour qu’elle retrouve sa position de repos.
Le démarrage se fait par le poussoir rectangulaire situé à 2 heure, le déclenchement est très doux par contre l’arrêt et la remise à zéro ont un touché différent, mais une fois le chrono engagé, qui aurait idée de le stopper ?
J’ai aimé la partie heure pour sa position décalée, ce n’est pas pour critiquer la zone chronographe, tout aussi bien placé. La foudroyante, beaucoup plus à l’aise ici que sur le duo phase de lune, associée à la grande aiguille bleue des secondes apporte à la partie chrono une cinématique et une vivacité rarement vu.
La boite D’une épaisseur de 13mm pour 42mm de large elle est en or massif et comporte 2 états de surface. Un brossé satiné pour la carrure, un polie miroir pour les lunettes de cadran, de fond et pour les cornes.
On pense aux codes d’une royal oak mais le satiné est beaucoup plus doux ici.
De même l’or est plus rose alors que celui d’Audemars plus rouge.
La finition est du même ordre, c’est impeccable.
La montre étant neuve, je ne me prononce pas sur son exposition aux chocs, je me contenterais de prier.
La couronne de remontoir est satinée avec le sigle JL polie.
En remontant la couronne dans le sens horaire, on arme la fonction heure, dans le sens contraire c’est le chrono qui est alimenté.
Le calibre Un fond saphir de 35 mm permet de visualiser le mouvement. Il est maintenu par 4 vis à 1h 5h 6h et 11h.
C’est le calibre 380 spécialement créé pour ce modèle. Chez JLC pas d’emboitage, le moteur et la carrosserie ont été pensé en même temps. C’est tout l’intérêt de cette manufacture : un modèle un calibre.
La vision du mécanisme est magnifique. Celui-ci est finement travaillé avec une profondeur très importante. Les platines sont recouvertent de striures qui ressemblent au drapeau impérial de la marine japonaise
j’ai compté 16 vis bleuis. Ami lecteur sauras tu les retrouver ?
J'ai lu sur FAM un sujet sur la Haute horlogerie, et le duomètre ne pourrais pas entrer dans cette catégorie pour cause d'anglages pas très net.
Je ne suis pas spécialiste,donc je ne trancherais pas et vous laisse choisir votre camp.
La loupe fournie permet d’explorer des contrées invisibles à l’œil nu. Un très beau voyage.
Ayant pu les comparer de visu, le verso du duomètre est en terme de profondeur et d’ouverture en dessous d’un datograph. Mais le recto est beaucoup plus original.
Mais connaissances techniques ne me permettent pas d’expliquer le fonctionnement de cette machinerie, j'ai repéré les barillets , la roue à colonne, pour le reste, j'y comprend rien
Le bracelet Le bracelet est un alligator brun qui sied parfaitement avec le rose de la boite.
J’ai réglé la BD au dernier cran, mais même dans cette position la montre bouge un peu et n’est pas parfaitement ajustée.
Il existe chez JLC des bracelets plus petits, sur commande.
Je vais le faire changer, mais compter 4 semaines de délais à condition qu’il soit en stock (SIC).
Je n’ose imaginer le délai si Mr jaeger et Mr lecoultre doivent aller eux même pêcher le croco dans les marais de Floride pour cause de rupture.
Sur mon petit poignet (16 cm) les 42mm peuvent heurter, mais étant habitué à porte une navitimer cosmonaute (41.5mm) le gabarit ne me choque pas, la duomètre est même 1mm moins épaisse que la breitling.
La boucle deployante C’est une boucle déployante de type papillon.
Sur une autre JLC que je possède, la boucle 2 plis est beaucoup plus pratique.
Pourquoi déclipser 2 fois alors qu’on peut le faire en une fois ?
De plus la boucle 2 plis possède un fini polie miroir et sablé du plus bel effet. Alors que celle du duo est entièrement polie.
Tout ça n’est qu’une affaire de goût et ne mérite pas de se détourner de cette montre.
D’autant plus que j’avais été horrifié par la présence d’un ardillons sur les Lange que j’avais essayé.
LA DECEPTION Que des louanges pour ce duomètre ?
Et bien non, une grosse déception et elle est de taille, la précision, la montre retarde de 30s par jour.
J’ai pensé que ça allait s’arranger avec le temps, mais depuis 3 semaines ça reste constant. Pour une montre qui porte le sceau « 1000 hours control » censé être plus sévère que le COSC ce n’est pas très sérieux.
Ce défaut va surement m’obliger à la renvoyer devant son créateur.
Par chance, j'ai pu rencontré au salon belles montre le responsable "Ateliers spécialités Hologères". C'est de cet atelier que sortent les duomètres, et quand je lui est raconté mon aventure, Il a semblé être aussi embêté que moi.
il m'a laissé ses coordonnés et s'occupera personellement de ma belle quand je la renverrait
Je vous tiendrais au courant des évolutions et de la prise en charge par JLC du problème.
En resumé Je vais laisser de coté le problème de précision qui ne sera dans quelques semaines d'un mauvais souvenir.
JLC à créé avec ce duomètre une montre exceptionnelle. Haute horlogerie ou pas ? Peu m’importe.
Un cadran original, décalé. Une nouvelle façon de penser le chrono et qui a fait tilt.
Je n'aurais surement pas acheté ce modèle si il avait été présenté de façon classique avec les sempiternels 3 compteurs placés à 3h 6h et 9h.
Un cadran original associé à un calibre de très haute volé. Je ne trouve rien de comparable ailleurs, au même prix.
Sa taille de 42mm ne plaira peut être pas à tout le monde, mais au moins, la boite et le calibre son en parfaite adéquation.
Duomètre étant maintenant une gamme chez JLC, j’attends avec impatience leurs futurs développements qui ne devraient pas tarder.
J’espère que cette petite revue vous aura intéressé et n’aura pas déclenché chez vous une irrépressible envie d’achat.
Mais si c’est le cas, et que le passage à l’acte est envisageable, c’est à coup sûr une bien belle montre que vous vous préparez à acquérir.
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