Bonjour,
Chose promise, chose due : voici une modeste revue de ma nouvelle acquisition, la descendante de la mythique Eterna eterna-matic KonTiki Four Hands (de son petit nom 1592.41.11.0217)
Tout d’abord, un petit descriptif objectif pour se mettre en forme : Le boîtier est en acier « fin » inoxydable, satiné et poli. Le fond du boîtier est vissé et il comporte en médaillon le fameux radeau KonTiki de 1947dont l’épopée glorieuse avait donné son nom à la ligne de produits.
La glace, légèrement bombée, est en saphir « inrayable » et bénéficie d’un double traitement antireflet.
Le cadran de couleur claire « argent » est gravé en son centre de lettres de l’ancien alphabet runique. Sur ce même centre sont serties les 5 billes du logo Eterna, symbole du système de rotor eterna-matic, monté sur roulement à billes, qui réduit considérablement les frottements et fut lancé en 1948.
Les index sont de type bâtons et triangulaires à chiffres arabes à 3 h, 6 h, 9 h et 12 h, comme sur le modèle original de 1958, la première montre « sportive » chez Eterna. Ils sont revêtus de substance luminescente blanche, le Super Luminova.
Les aiguilles heures-minutes sont en forme d’épée – parfois dites à contrepoids ou « poires inversées ». Elles sont rhodiées et partiellement revêtues de Super Luminova.
La grande trotteuse des secondes est de type « poire Paris » inversée (!)
La quatrième aiguille (d’où l’appellation « Four Hands ») est terminée en pointe de flèche : elle parcourt un calendrier circulaire gravé sur la partie centrale du cadran. C’est le système de date par « pointeur », par opposition au guichet.
La couronne est vissée et accueille les 5 billes du logo Eterna en incrustation.
Une fois dévissée elle permet le remontage manuel en cas d’épuisement de la réserve de marche et elle comporte deux autres positions pour le réglage de l’heure et celui de la date. Comme sur beaucoup de calibres automatiques, il est formellement déconseillé de changer la date entre 22h00 et minuit – la célèbre « zone de la mort ».
La couronne est vissée sur un joint torique qui assure l’étanchéité du mécanisme, étanchéité donnée pour 120 mètres (350 pieds) par Eterna.
Le bracelet est en acier inoxydable satiné avec boucle déployante en acier inoxydable poli et brossé. On peut adapter un bracelet en cuir, de largeur 22 mm.
Le diamètre du boîtier est de 42 mm et sa hauteur pratiquement de 12 mm (certaines documentations le donnent pour 11,7 ou 11,8 mm). Il existe désormais deux nouvelles versions de cette montre : la Kontiki Four Hands date (avec guichet de date à 5 heures) qui existe en plusieurs couleurs de cadran et la Kontiki Four Hands XXL avec un diamètre de 44 mm.
Le calibre est un ETA 2836-2 modifié, avec un module dateur exclusif (date par pointeur). Quelques caractéristiques de cet ETA qui n’est pas visible - fond vissé gravé oblige : 25 rubis, une platine et des ponts rhodiés, des vis bleuies, un dispositif antichoc Incabloc et un balancier en Glucydur. La réserve de marche est donnée pour 42 heures environ. La fréquence d’oscillation est de 4 Hz, soit 28 800 alternances/heure.
A noter que le calibre Eterna est particulièrement légitime sur un plan historique puisqu’à l’origine, en 1932, à l'initiative de Théodore Schild la manufacture Eterna avait été séparée en deux entreprises distinctes, Eterna SA pour la fabrication des montres et ETA Manufacture Horlogère pour le département d’ébauches. Les nouveaux modèles de KonTiki Four Hands date et XXL cités plus haut sont à base de calibres Sellita SW 200.
Selon les chroniqueurs, la KonTiki Four Hands est située dans la catégorie « sport-chic », voire « plongée ».
Alors, après quelques jours, quelle est maintenant mon impression subjective ? Littéralement ébloui par le principe de ce cadran, j’ai longtemps hésité entre le bracelet cuir et le bracelet métallique dont je n’avais pas l’expérience. J’avais repéré une version beige du cadran qui s’accordait très bien avec le bracelet cuir, tandis que le hasard m’a conduit vers ce cadran blanc-argent, en réalité très légèrement blanc cassé ou bistre suivant l’éclairage. Le bracelet en acier est alors apparu comme une évidence.
Evidence esthétique, évidence de cohérence (modèle « sport ») et évidence pratique : transpirant un peu je suis amené à changer souvent de bracelet lorsqu’ils sont en cuir et une montre pareille ne supporterait pas un bracelet bon marché, d’où - à terme -, une économie évidente.
J’étais tombé amoureux de ces quatre aiguilles qui brillaient dans la nuit, ce Super Luminova vert pour les cadrans beige et noir, blanc pour la version que j’ai retenue. Je ne regrette pas non plus ce choix. La voir me donner l’heure dans la nuit est un petit plaisir raffiné que je déguste.
Ensuite, au delà de la légende de la marque, qu’en était-il de la réalité ? Les finitions sont exemplaires, très supérieures à ce que j’avais pu voir jusqu’alors. La qualité se sent, se pèse, se voit… Le bracelet est massif, les gravures du cadran sont précises. Et bien entendu la KonTiki Four Hands, comme toutes les montres, est cent fois plus belle dans la réalité qu’en photo, et notamment à l’écran, malgré la possibilité d’agrandir de façon complètement disproportionnée l’image.
Je me suis rendu chez un concessionnaire. Je l’ai essayée. Nous avons longtemps discuté. Cet horloger m’a transmis sa passion. Il m’a appris mille détails et anecdotes sur les calibres, le métier, la marque, les circuits de distribution. Un « petit » horloger très compétent, indépendant, absolument passionné, auprès de qui j’ai été très heureux d’avoir effectué mon achat. Plus que jamais je recommande ce mode d’achat si on en a la possibilité. Cette expérience humaine est tellement éloignée de ce que l’on peut vivre « ailleurs »…
Et puis il y a la précision, cette fameuse précision dont on dit dédaigneusement qu’elle n’est pas si importante – d’autant plus que nos mécaniques horlogères sont déréglées et que l’imprécision participe au charme de la démarche. Sauf qu’ici j’ai à faire à un calibre qui a pris moins de 4 secondes en 4 jours, et que cette précision, je ne peux pas ne pas avouer que je l’apprécie. Un peu maniaque comme pas mal de mes camarades ici, je vais néanmoins surveiller la dérive dans le futur, n’oubliant pas que je n’en suis qu’au début de la période de rodage.
Conclusion : cette Eterna eterna-matic KonTiki Four Hands est pour moi un très un bel objet, aux plans technique et affectif, et une petite œuvre d’art qui ne me quittera pas de sitôt. P.S. Je voudrais remercier tous les membres qui m'ont aiguillé, conseillé, répondu avec passion et patience et qui m'ont guidé dans ce choix. Je voudrais enfin remercier l'horloger auprès de qui j'ai acquis cette belle KonTiki Four Hands, compétent, fervent et si pertinent dans le choix des marques et modèles qu'il distribue et dont il assure le suivi, en professionnel passionné qu'il est...
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