Bonsoir à tous,
je suis le premier à vous informer que 8 ambassadeurs et modos ont travaillé un jour férié.
Nous avons en effet visité la manufacture Zenith au Locle le 8 mai, et c'est un sacré boulot !
Déjà la veille au soir il a fallu dîner en commun, d'un succulent repas et voir des tas de belles montres : ça commençait bien !
Bon, je change de ton pour redevenir sérieux et essayer de vous faire partager un peu de ce que nous avons vu.
Accueil à 9h30, par Maud Tiberti et après un café et quelques douceurs, nous partons pour la visite, accompagnés par Nastassia, stagiaire en charge entre autres des visites .
Petite explication de la géographie de la manufacture créée en 1865 au même emplacement qu'actuellement et dont une partie a entièrement été rénovée récemment pour concentrer toutes les étapes de la production dans un seul bâtiment. Le plus grand en haut à gauche de la photo.
Départ de la visite par le bureau d'études et la section prototypes où tout commence aussi dans la vie d'une montre.
Conception assistée par ordinateur, et aller et retour permanent entre les concepteurs et les prototypistes chargés de vérifier si tout est possible ou si des modifications doivent être apportées aux projets en cours.
Zone dans laquelle il nous est demandé de ne pas faire de photos, ou quasi.
Discussion très intéressante avec un ingénieur sur les problèmes rencontrés lors de la conception de la Christophe Colomb Hurricane à transmission par chaîne et fusée. Je crois que certains d'entre nous y auraient volontiers passé la journée
l'ingénieur nous présente en détail le mouvement de la Christophe Colomb et son échappement à fusée chaîne : passionnant !
la suite de la visite dans les ateliers de fabrication des pièces de calibres.
Des centres d'usinage en rang d'oignons, certains très modernes (arrivés la semaine précédente et déjà en service), d'autres plus anciens fonctionnant avec une lubrification abondante... fonctionnement très rapide avec changement d'outil automatique (ils sont au dessus et numérotés en jaune)
Un exemple des pièces qui sortent des CNC. Ce sont les petites choses jaunes et blanches sur le plateau que nous présente Nastassia
Une production prête à monter d'un étage
Les outils nécessaires à la fabrication d'une pièce ! Impressionnant !
Ici les nouvelles machines qui fonctionnent sans lubrifiant.
Certains avaient sorti l'artillerie lourde
Un étage plus haut, nous voici dans l'atelier de décoration. Les pièces usinées sont finies et décorées dans cet atelier. Beaucoup d'opérations manuelles ou faites à la machine mais avec toujours interventions d'opérateurs qui maitrisent un savoir faire.
La vue est agréable
Ici perlage à la main d'un pont. Le résultat et la régularité du travail dépendent uniquement de la dextérité de l'opératrice qui de plus avance à une vitesse impressionnante. Rythme et habitude !
Ici des pièces sont disposées sur un plateau légèrement abrasif et vont ensuite passer dans une machine qui va les polir.
Cette photo pour vous montrer les pendules "El primero" que l'on retrouve dans tous les ateliers.
Raffinement suprême ! ça n'est pas du quartz mais une alimentation continue avec une trotteuse totalement fluide : El Primero quoi !
La suite dans l'atelier de pré-montage. Mise en place des rubis sur les ponts, assemblages des différentes pièces d'un embrayage ..etc.
Ici les rubis sont chassés à la potence
Là par contre on change d'univers ! Petite machine extraordinaire à voir fonctionner.
Les pièces sont posées sur un tapis vibrant. Après vibration une image est prise et mémorisée par la machine, les pièces qui sont dans le bon sens sont prises et rangées dans le casier en laiton.
Puis la machine vibre de nouveau et l'opération recommence jusqu'à ce que tous les ensembles chatons, rubis, etc. soient rangés
La seconde machine positionnée juste à côté va alors récupérer les sous ensembles pour les chasser sur les platines. Le tout est fait automatiquement, la seule intervention humaine étant l'alimentation de la première machine.
Les éventuels rubis cassés ou mal chassés seront détectés plus tard au montage et remis en place ou changés par l'opérateur.
L'atelier de montage des calibres, en réalité deux différents (T1 et T2). Ici sont assemblées par les horlogers les pièces venant du pré-montage.
A noter que les deux jours suivants étant fériés, le personnel n'était pas au complet.
Un petit focus sur le contrôle du positionnement des palettes d'ancre.
Tolérance très serrée ! Ici l'exemple d'un élément refusé qui sera immédiatement rectifié suivant les indications données par l'écran. Pas d'erreur possible !
Dans l'atelier T2, les montres sont terminées. Dernière étape le montage du cadran et des aiguilles.
Une horlogère qui je crois est du locle
, nous attendait pour nous montrer de A à Z le montage du cadran et des aiguilles d'un chrono El primero.
J'en profite pour faire un aparté sur l'accueil exceptionnel qui nous a été réservé par toutes les personnes que nous avons dérangées dans leur travail par notre venue intrusive et nos questions. Toutes se sont montrées attentives à nos demandes et empressées d'y répondre avec de nombreuses explications, exemples ... et sourires. Cette personne en particulier nous a consacré beaucoup de temps.
Quelques photos des opérations cadran et aiguilles.
le cadran posé
elle chasse l'aiguille du compteur des heures
et toujours cette pendule dans l'atelier "qui dit oui, qui dit non, qui dit vous ne m'emporterez pas" !!!
Last but not least, nous avons terminé la visite par l'atelier haute horlogerie ou sont assemblées les montres à complication : tourbillons, doublematic, etc., y compris la petite série de pilotes sur calibre 5011K qui sont assemblées ici à la main vu la très faible quantité produite (325 ex).
Le poste de travail ou un autre exemplaire sous cloche va bientôt être terminé d'assembler.
Le rodico ça sert vraiment à tout, même à faire des escargots
Un calibre doublematic (je crois) en cours de montage
Un horloger travaille sur une cage de tourbillon ? L'assemblage, le contrôle et le réglage d'une pièce très compliquée peut prendre plusieurs semaines.
Pour nous remettre de nos émotions un déjeuner nous attendait dans une salle privative.
Nous avons pu échanger durant tout le repas avec Yves Corthésy qui est responsable du développement des calibres.
Discussion passionnante avec un passionné. Un vrai créatif qui sait justifier ses choix et en même temps garde les pieds sur terre. Les développements sont pragmatiques, et vraiment réfléchis.
Là aussi nous serions bien restés beaucoup plus longtemps.
La journée s'est poursuivie avec la présentations des nouveautés 2013 pour la plupart présentées à Bâle .
Je laisse les pros de la photo en gros plan (Xaipe surtout
) prendre le relais.
Juste un dernier mot pour parler de la présentation de quelques pièces vintages qui nous a été faite par Claire Ferrier.
Pas peu fier d'avoir en ma possession (et de plus, je les avais apportées) deux des pièces qu'elle a présentées : Cairelli et El primero 1969
Le mien est le plus patiné à droite sur cuir ... ah ce bracelet métal NOS .....
A vous la suite les gars !
Isosta