Bon exposé du dossier, Zen, mais il faut le replacer dans le contexte plus global de la reprise du pouvoir par les consommateurs, qui sont désormais devenus des consommacteurs...
Le discours impérialiste et dominateur des marques ne passe plus : elles savent à présent qu'elles n'ont plus le monopole du savoir (les amateurs rassemblés dans un forum en savent plus que les brand managers eux-mêmes) et qu'elles n'ont même plus le monopole de gestion de leur image (gestion partagée avec les détaillants et les clients, qui ont désormais, avec Internet, une puissance de feu extraordinaire en matière d'information et d'opinion).
Donc, profil bas pour les marques !
Et respect pour les forums, type FAM, ThePurists ou même TZ, à condition que tout le monde joue le jeu.
Les marques doivent apprendre à y donner des informations précises et bien argumentées : les meilleurs CEO s'y entraînent régulièrement (Jean-Claude Biver maintient la proximité avec les BigBangophiles sur TZ, mais on attend encore la plupart des "grands" présidents de marque sur Internet, dont il n'est pas certain qu'ils aient compris qu'il ne s'agissait plus d'un Minitel).
Les amateurs doivent s'y exprimer correctement, avec des arguments rationnels qui dépassent la brève de comptoir et les préjugés. Ce qui est encore loin d'être le cas...
Moralité : il s'agit maintenant d'organiser ce nouveau rapport de forces et de gérer cette nouvelle puissance des amateurs. C'est encore plus vrai pour les montres.
Surtout pas de professionnalisation : sans la naïveté et la fraîcheur des forums, on s'ennuierait. Quand les journalistes auront compris qu'Internet a définitivement détrôné la presse magazine pour l'accès à l'information, il sera temps de consulter leurs forums "professionnels" - un mot qui est devenu synonyme de langue de bois.
Je verrais plutôt une déclinaison de ces forums en regroupements éphémères, flash-mobs autour d'une marque, autour d'un créateur, associations locales mieux structurées pour ceux qui ont besoin d'un contact plus humain (c'est notre instinct de "mammifère" qui nous pousse vers la chaleur de nos congénères), en clubs informels capables de regrouper, l'espace d'une soirée, amateurs, détaillants et animateurs de marques.
Le maître-mot de cette évolution : "participatif" (variantes : "collaboratif", "coopératif"). Dans cette ambiance, c'est à chacun de proposer une initiative ou de suivre celle qui le séduit...
Comme disait le président Mao, "que cent fleurs s'épanouissent"...