N'écoutant que son courage aidé en cela par un agréable soleil printanier votre autrichon s'est décidé à aller tester la température de l'eau à la gravière de B.....m, célèbre pour sa plage en été, son unique silure selon quelques plongeurs peut-être narcosés, sa température permanente de 5° toute l'année à 20 mètres et sa visibilité fluctuante, minimum je vois pas mes mains, maximum 4 mètres. Autistes, frileux et claustrophobes, venez pas au club !
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Ca tombait bien cette lumière printanière, rien de tel pour tester une nouvelle montre de plongée. Et aujourd’hui, j’avais décidé de voir ce que la Seiko Spring drive 600 m, la quintessence des technologies Seiko, actuellement les plus avancées de la planète dans le genre hybride, enrobées dans une débauche de titane grade 5, avait dans le ventre !
Après une homérique bagarre dans les vestiaires avec la combinaison, qui se compose pour moi de 2 pièces (7mm + 5mm) enfiléee sur un Tshirt de 2.5 mm néoprène, votre autrichon incapable de se mouvoir tellement il était engoncé, dûment vêtu, revêtu voire bouffi, se met à essayer d'enfiler LA BETE sur la combinaison. (P....n, j'ai du prendre qqes kilos cet hiver, l'était vraiment serré cette combi !)
Avant de mettre les fameux gants de 5mm, suspense………….j’enfile la Seiko Spring drive 600, extension plongée réglable déployée au max sur le haut de mon poignet…. Hummmfff, ça ferme tout juste. P….n de B…..l de m…..mais ils peuvent pas prévoir des extensions qui permettent un port normal sur une 7mm à double manchons ? Tout le monde ne plonge pas qu’aux Maldives Rogntudju ! Inutile de préciser que l’extension est insuffisante pour que la montre soit refermée sur le gant de 5mm lorsque le manchon du gant coiffe les manches de la combi !
Coup de gueule sur ce sujet. Y a pas un employé de ces marques qui fabriquent des montres de plongée qui plonge dans une eau à moins de 20° ou quoi ? Hommage de l’autrichon à Rolex SD et Citizen 1000m pour leurs extensions de plongées généreuses et réglables.
D’une façon générale, le bracelet caoutchouc à soufflets de belle longueur reste encore le meilleurs moyen d’enrober un poignet costaud recouvert d’une combi et du manchon d’un gant, mais c’est pas si courant.
Techniquement, l’extension est très astucieuse. Elle se compose d’une glissière qui se rétracte dans la boucle déployante cran par cran. Lorsqu’on ouvre au maximum le fermoir de sécurité la glissière peut s’allonger jusqu’à … 2.8 cm ! Bon je sais que le sud du Japon présente un climat quasi sub tropical et que de nombreux japonais (la plongée est très répandue au Japon) vont y plonger avec des combinaisons probablement de 5mm et des gants fins, mais bon je trouve que c’est insuffisant.
Bon revenons en Alsace. Je m’arrange pour que le manchon du gant s’arrête juste en dessous de la montre, et j’essaye de refermer le bracelet caoutchouc de ma montre ordinateur sur le manchon.
Takacroar ! C’est pt’èt bien ces montres ordinateurs, mais le bracelet caoutchouc de cette Citizen hyper aqualand, ben c’est pour poignet micro poulet !
Messieurs les constructeurs, je vous l’ai dit et répété solanellement dans mes revues de sortie de plongée, les extensions c’est AU MOINS 4cm, et pas 2,8 cm et c’est RE-GLA-BLE !
Bon, ben alea jacta est, même solution que pour la montre, je mets l’ordi sur l’autre poignet, au ras du gant, pas le choix. Pas vraiment ce que je voulais, j’aurais préféré une main totalement libre pour travailler mes prises (remontées techiques)…La question ne se posera pour personne lors de plongées en eau chaude avec des combis plus légères, mais là avec l’équipement lourd… Mouais. Et je vous ai pas parlé de combi sèches avec gants vissables !
L’Aladin et sa lanière de 40 cm a de beaux jours devant lui !
Mise à l’eau. 11° en surface, 4 au fond, brrrrr. Bonjour les sinus. La couronne de la Seiko 120 clicks et ses dents « chainsaw » est une merveille à tourner avec les gros gants. Pas vraiment d’équivalent dans la maniabilité de la lunette dans les montres que je connais, un poil supérieur à la Rolex SD à mon avis. Elle se met en place harmonieusement, et sa résistance à la traction rend peu probable un accident de manœuvre.
Cette lunette est en léger rehaut par rapport à la glace de la montre, ce qui la protège bien. Cette astuce de montage à ses inconvénients, surtout esthétiques, et ses avantages, essentiellement la sécurisation de la vitre. Sa mise en œuvre signe en général l’évidence : ce type de montre est faite pour rester au bord de l’eau, au plus loin au bar de la capitainerie. La lunette rehaussée fait une efficace mais disgracieuse bouée autour du verre, et rend la montre moins portable en ville.
A l’inverse les montres dont le verre épouse la couronne dans une nuance de bombés du plus bel effet (Seamaster pro) gardent en général leur élégance à la ville.
La lisibilité est du meilleur niveau. Ici également, on est largement au niveau des 2 montres les plus lisibles que je connaisse sous l’eau, la Seamaster Peter Blake et la Sinn U2. Lisibilité immédiate, alignement parfait des aiguilles et des index de la lunette : du grand art. Ce tour de force est d’autant plus grand, que contrairement aux deux autres citées qui ont travaillé l’art de la courbe la Seiko SD présente une différence notable de plan entre les index de la lunette qui se situent au dessus du verre saphir et les aiguilles qui se trouvent 5 mm plus bas. Excellent point.
Tiens, essayez de jouer au grand jeu de la lisibilité. Alexis, mon dive buddy et photographe de l’heure, à pris cette photo à environ 2 mètres de moi, et la photo est réduite par mon hébergeur. Quelle heure est il ??
Sortie de l’eau.
Un coup d’œil à la montre, 32 minutes… de yo-yo sous marin.
Conclusion :
Cette montre plutôt réservée à la plongée dégage une forte impression de puissance avec ses 18 mm d’épaisseur ( !) son bracelet titane à maillons pleins, SEL massifs, cornes percées, fond épais vissé, couronne à 16 heures protégée par la carénage.
Ici, bras de fer entre les deux SD !!
L’aiguille GMT est sans doute un poil pas assez différenciée des deux autres aiguilles, mais cette aiguille s’estompe en condition de lecture difficile :
Autre critique légère sur le cadran, la réserve de marche faite dans un métal qui brille de façon un peu voyante par rapport au reste de la montre qui est mate.
Elle enferme dans son cœur le mouvement hybride seiko spring drive :
, entièrement mécanique à l’exception de l’échappement. Seiko vous explique tout en vidéo ici :
springdrive.fr
Dernier point et non des moindres , la précision. Sauf à connaître des problèmes de fiabilité sur la durée, ce que seul le temps nous dira, il faut reconnaître que Seiko à décroché la timbale. Pas une seconde de variation sur mon horologe atomique en trois semaines de marche !
J'estime que ce mouvement fera date dans l'histoire de l'horlogerie, et
cette montre deviendra un must have pour les collectionneurs de
plongeuses.
Amitiés aquatiques,
votre autrichon.