ZEN
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 | | Sujet: La croissance du marché horloger devrait se confirmer à 5% Mer 11 Avr 2007 - 23:27 | |
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- «La croissance du marché horloger devrait se confirmer à 5%»
- Citation :
- INTERVIEW. Alors que le Salon de Bâle s'est ouvert, «Le Temps» donne la parole à deux patrons qui livrent leurs perspectives sur la branche.
Bastien Buss
Jeudi 12 avril 2007
Le Temps: Comment expliquer le succès de l'horlogerie suisse, avec un nouveau début d'année tonitruant?
Jean-Christophe Babin, patron de TAG Heuer, implanté à La Chaux-de-Fonds: Tout d'abord, ce début d'année ne fait que prolonger une tendance haussière constatée depuis 2004, et particulièrement prononcée dans le très haut de gamme, c'est-à-dire au-dessus de 8000 à 9000 francs au prix public. Je l'explique par une conjonction unique et rare de facteurs structurels et conjoncturels. Structurellement, l'économie mondiale va bien, avec pour la première fois depuis des décennies les trois moteurs principaux - (Etats-Unis, Japon et Europe) en croissance en plus des pays émergents -, crée plus de richesses et génère ainsi un accroissement constant de consommateurs aisés. L'horlogerie suisse, grâce à ses innovations permanentes et son dynamisme commercial, devient alors un rêve naturel à assouvir pour ces nouveaux consommateurs. En parallèle et conjoncturellement, les taux d'intérêt, l'inflation et le chômage restent bas au niveau mondial, la hausse des matières premières et du pétrole a généré des surplus de ressources au Moyen-Orient, en Russie mais aussi en Amérique latine, l'immobilier et la Bourse sont arrivés à des niveaux assez élevés qui peuvent décourager d'investir, et donc il y a une grande liquidité sur les marchés que beaucoup de consommateurs veulent matérialiser en un objet de plaisir comme une belle montre et pas nécessairement uniquement comme un chiffre derrière un code de fonds commun de placement.
Jean-Claude Biver, directeur général d'Hublot, basé à Nyon (VD): Par plusieurs facteurs, dont deux sont à mon avis les plus déterminants. D'une part, la bonne situation de l'économie mondiale, principalement aussi dans les pays émergents. Sans oublier la bonne tenue des Bourses. D'autre part, le «watch concious» se développe de plus en plus. C'est-à-dire que la montre commence à jouer un rôle de marqueur de personnalité. Ceci grâce à une prise de conscience qui provient autant de la médiatisation des montres que de la récupération par la mode. Et il ne faut pas oublier que la montre de luxe devient de plus en plus un «jouet de luxe» tout comme la voiture, le bateau, etc.
- Y a-t-il une limite à cette croissance? Est-ce le ciel?
- Jean-Christophe Babin: Structurellement, le marché croît de 3 à 4% par an depuis une quinzaine d'années, et cette croissance devrait se confirmer à terme, plutôt autour de 5% de base. Maintenant, la différence entre ce 5% et le 12-15% constaté actuellement, dépend étroitement des taux de change, de la croissance mondiale, de l'endettement des ménages, notamment américains, et des taux d'intérêt. Une baisse significative du dollar par rapport à l'euro et au franc combinée à de trop fortes hausses des taux d'intérêt pour essayer de l'endiguer pourrait freiner la locomotive américaine avec des marques qui seraient contraintes d'augmenter leurs prix pour maintenir leurs marges sur un marché où les consommateurs verraient leurs liquidités se réduire. En Europe, cette baisse diminuerait la compétitivité de l'économie du Vieux Contient et pourrait créer une légère reprise du chômage par ralentissement de la croissance, freinant alors la seconde locomotive. La croissance reposerait alors essentiellement sur l'Asie qui, elle, n'est pas à l'abri d'une bulle. Voilà pour les risques. Maintenant, même dans ce type de contexte plus difficile, une marque innovante, clairement positionnée et offrant un excellent rapport qualité-prix, pourra certainement continuer à croître, par gains de parts de marché.
- Jean-Claude Biver: Cette prise de conscience de la montre «marqueur de personnalité» va aller en augmentant. Donc, le marché va continuer à se développer. Ce pour autant que l'économie mondiale poursuive sa croissance. Mais est-ce le ciel? Je dirais que non, mais il ne faut pas oublier que l'horlogerie suisse tout entière n'a finalement exporté en 2006 guère plus que le bénéfice de UBS (UBSN.VX). Ceci permet de situer en fin de compte le potentiel qui reste.
- Quels risques planent sur l'industrie?
- Jean-Claude Biver: A part des facteurs exogènes, tels qu'un ralentissement économique, je pense que dans l'industrie suisse il y a de plus en plus de marques qui ont tendance à abandonner le moyen de gamme. Et ce faisant, il pourrait se créer un vacuum dangereux. Car nous nous devons de maîtriser le bas de gamme et le moyen de gamme. Sinon nous ne pourrons à terme pas défendre le haut de gamme.
- Jean-Christophe Babin: La croissance forte peut entraîner de l'euphorie, de la complaisance et un manque d'innovation dommageable à terme pour l'horlogerie. Donc, plus que jamais, nous devons intensifier nos efforts d'innovation, continuer d'améliorer notre niveau de qualité pour nous distinguer de la concurrence moyenne gamme souvent asiatique, augmenter notre productivité pour commercialiser des produits encore meilleurs à des coûts raisonnables qui permettent de réinvestir en recherche et en marketing. Enfin, il faut renforcer l'ordonnance Swiss made pour garantir au consommateur une légitimité et une authenticité qui concourent aujourd'hui au succès des montres suisses. http://www.letemps.ch/template/economie.asp?page=9&contenuPage=&article=204633&quickbar=
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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