Quand FaM se rend au Baselworld 2014 - Christophe Claret Christophe Claret est une manufacture qui ne propose pas de modèle extravagant (quoiqu'avec l'X-TREM-1), mais plutôt un classicisme combiné à une innovation horlogère proprement bluffante, un goût pour les jeux de cartes et un certain Charles X. Cette marque, je savais que j'allais avoir du mal à suivre le rythme de l’effeuillage tout en musique.
En ce dimanche de salon, doc-le-suisse a râté la présentation d'une marque qui ne l'avait pas
laissé indifférent l'an dernier. Il a préféré se reposer en lieu et place d’être réveillé par Margot et sa douce sonnerie (un grand merci à lui qui a quand même assuré jusqu'au bout du bout
). Margot, qui est-ce ? Qu’est-ce exactement : une nouvelle création de Christophe Claret. Pour la petite histoire, à notre première rencontre, elle ne m’aima … pas du tout !
De la répétition à la manufacture Christophe ClaretChristophe Claret travaille dans l'horlogerie depuis plus de 30 ans et a eu l'opportunité de travailler avec un horloger connu de certains d'entre vous : Roger Dubuis. Très rapidement, il va réaliser des montres à répétition (heures et quarts, puis minutes), complication horlogère requérant de multiples qualités (dont une bonne oreille musicale). Comme vous pourrez le remarquer, ce penchant pour la musicalité horlogère est un élément important de la majorité de ses créations.
En 1987, il crée sa propre société nommée RPC avec M. Papi et Renaud (oui, les fameux Renaud & Papi !), avant de racheter toutes les parts pour devenir Christophe Claret SA en 1991. Une carrière d'à peine 10 ans et déjà une expérience technique et entrepreneuriale réussie. Cela ne fait que commencer. La société réalisera alors des mouvements pour d'autres marques telles qu'Ulysse Nardin, DeLaCour ou Harry Winston, en plus de modèles spéciaux
.2009, la crise arrive. Le monde horloger est également touché, les commandes se font plus rares. La société se devait choisir une solution pour continuer à vivre … Proposer des montres sous la propre marque Christophe Claret ! La manufacture avait le savoir en interne, il ne lui manquait plus qu'à établir une stratégie commerciale pour présenter ses créations sous le nom de Christophe Claret. Depuis cette décision, 10 modèles se sont succédés : Dual Tow, Adagio, 21 Black Jack, Baccara, X-TREM-1, Soprano, Kantharos, Poker, Margot, Maestoso. Soit environ deux modèles par an chacun différents des autres, une belle performance pour un indépendant.
Margot : un peu, beaucoup, à la folieC'est la première fois que Christophe Claret crée un modèle Dame. Non pas une simple réduction qui convient mieux aux poignets féminins mais un garde temps à l'esprit féminin. Arrivée idéalement pour la période de floraison de la pâquerette, la Margot est une montre véritablement poétique. Au centre se situe une pâquerette et ses multiples feuilles. Par un poussoir avec sonnerie à 2 heures, la fleur est effeuillée de manière aléatoire jusqu'à obtenir la réponse tant attendue dans le guichet dédié à 4 heures : a quel point m'aime-t-il ? A ce jeu, Margot a été déçue lors de notre premier essai : la réponse fut "Pas du tout" ! Ouille.
Heureusement, cela s'améliore par un double "Beaucoup". Tout s'arrange.
Christophe Claret a poussé la complication à intégrer une roue des sentiments sur l'envers du boîtier : 8 pierres précieuses sont montées sur d'un disque qui tourne jusqu'à ce qu'une des pierres rencontre le cœur gravé sur le boîtier.
S'il y a un seul reproche à faire à cette montre, c'est le porté : 42mm de diamètre, 14,5mm d'épaisseur. Cette profondeur a son sens de par la pâquerette, la roue des sentiments ainsi que le système de sonnerie à la demande qui composent ce mouvement. Une montre romantiquement poétique à porter lors de grandes occasions.
Maestoso : un pont de saphir et un spiral cylindrique pour Charles XLa collection Christophe Claret est déjà riche en complications, en voici une nouvelle : cette montre intègre un mécanisme qui n’est pas commun dans une montre bracelet. Elle est composée d’un échappement à détente dit traditionnel, utilisé les premières fois sur des chronomètres de marine. Cet échappement possédant un spiral cylindrique fournit une excellente précision, avec une forte contrainte : le mouvement se doit d’être dans un environnement stable. Ce qui n’est pas exactement le cas d’une montre bracelet devant supporter les mouvements de nos poignets. En plus d’intégrer un tel système dans un boitier de montre, le pari (réussi) fut de maîtriser les risques de trébuchement et de galop. C’est là que je me rends compte que de tels mouvements semblent si simples de l’extérieur, mais sont si complexes en réalité et dépassent mes minces connaissances en horlogeries : des réalisations intimidantes de par le travail effectué mais si captivantes qu'on ne peut résister.
Ajoutez à cela la force constante, de véritables rubis, un design très architectural avec des des ponts Charles X ou en saphir, … Parlons de ces derniers. Ces ponts en saphir tirent leur origine d’un modèle de 1997 (était-ce une première dans une montre ?). Il permet d'aérer le mouvement pour ne rien rater de sa profondeur. Attention à ne pas vous y perdre !
Un grand merci à toute l'équipe Christophe Claret, en particulier Alexandra Beurier. La nuit précédente fut courte, le réveil horloger fut comme on les aime : à la folie.