Actu: La Suisse sur la piste des déchets radioactifs de son industrie horlogère

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Combien de restes de peinture au radium contient le sol suisse ? La question est pressante depuis que les journaux Le Matin dimanche et SonntagsZeitung ont révélé, dimanche 1er juin, la découverte de 120 kg de matière contaminée au radium 226 – dont la forte radioactivité n'est divisée par deux que tous les mille six cents ans – sur un chantier d'autoroute.

La terre contaminée vient d'une ancienne décharge de la ville de Bienne, berceau de la tradition horlogère suisse. On a mesuré à certains endroits des rayonnements de plus de 300 microsieverts par heure, soit presque 100 fois le maximum autorisé en Suisse. Tout indique que cette pollution provient de la peinture luminescente qui fut appliquée pendant cinquante ans dans la région sur les aiguilles et les chiffres des montres pour permettre de lire l'heure la nuit.

Tenue sous silence pendant dix-huit mois par les autorités, cette découverte radioactive a fait bondir les Verts, qui demandent un inventaire des sites contaminés dans le pays. La réponse que le Conseil fédéral devra donner lundi 9 juin sera à coup sûr assez floue. Car jusqu'ici, les services chargés de la radioactivité n'ont pas fait une priorité de la chasse au radium horloger.
« Nous nous concentrons sur la surveillance des centrales nucléaires et des sites médicaux, où les risques pour la population sont beaucoup plus importants », explique Sybille Estier, responsable de la petite section de six personnes chargée de la radioactivité de l'environnement auprès de l'Office fédéral de la santé publique. Elle estime que le risque sanitaire est très faible à Bienne. Mais pour l'exclure, son équipe procède à des mesures des eaux souterraines dans le quartier construit sur l'ancienne décharge, où la population a installé pendant cinquante ans des jardins potagers.

« ON NE PEUT PAS SCANNER TOUTE LA SUISSE ! »

La peinture au radium était si courante que personne n'imagine que la pollution s'arrête là. Le service fédéral de radioactivité est en contact avec six cantons suisses où des décharges pourraient contenir des traces radiologiques de l'industrie horlogère. Mais les découvertes risquent bien de dépendre du hasard, comme celle qui a été faite à Bienne : « On ne peut tout de même pas scanner toute la Suisse ! », résume un responsable.

Ce n'est en effet qu'après quatre ans de travaux que l'un des camions du chantier de l'autoroute à Bienne a exceptionnellement déversé son contenu dans une décharge plus éloignée, équipée d'un détecteur de radioactivité. Combien de mètres cubes de gravats ont-ils échappé au contrôle ?

En Suisse, la moitié des usines d'incinération et quelques décharges isolées sont équipées de compteurs Geiger. L'une des conséquences sera peut-être l'obligation pour toutes de se doter d'un matériel de détection, comme elles l'ont fait spontanément en Allemagne.

La chasse au radium s'annonce difficile, d'autant que la peinture luminescente n'est pas toujours identifiée comme un danger par les habitants. Elle fait partie des souvenirs d'enfance. Les usines ont utilisé la peinture à partir des années 1910, surtout pour les montres de milieu et de bas de gamme. Ce travail minutieux était souvent confié à des ouvrières à domicile. « On s'en peignait les ongles pour que ça fasse joli », témoigne un enfant d'ouvrière à Bienne.

Un autre raconte l'histoire d'un horloger qui se servait de ses doigts pour éclairer la serrure quand il rentrait tard le soir. « Du radium ? J'en ai encore dans mon tiroir ! », déclarait un horloger mercredi 4 juin dans la presse suisse. Les fioles de peinture usagées étaient souvent jetées avec les ordures ménagères. La peinture au radium a été interdite en 1963, à la suite notamment de cas de cancers de la bouche chez les ouvriers. A l'époque, les « radium girls », comme on les appelait aux Etats-Unis, affinaient leur pinceau en le passant entre les lèvres.

Au moins deux grands ateliers ont été assainis dans les années 1980 et 2000. Combien en reste-t-il de contaminés ? Les autorités se réfugient derrière l'ancienneté des faits et le caractère privé de l'activité exercée à domicile pour juger l'inventaire compliqué. La chasse au radium hérité du passé horloger est un travail de précision que la Suisse ne semble pas encore prête à mener.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/06/06/la-suisse-sur-la-piste-des-dechets-radioactifs-de-son-industrie-horlogere_4433365_3244.html

Cela fait longtemps que ces stocks ont été déposés dans les décharges de France voisine      

Zoltar1572 a écrit:

Cela fait longtemps que ces stocks ont été déposés dans les décharges de France voisine      

non ça c'était les allemands...

(déchets radioactifs, déchets de leurs hôpitaux, etc.)

Bof...
C'est de la sélection naturelle
Une espèce assez c.nne pour contaminer le seul environnement connu et accessible de l'Univers qui lui permette de vivre, (et le plus souvent pour des raisons financières), mérite-t-elle vraiment cet environnement ?


 

Je te trouve philosophe, Fokker.

Cela dit je suis d'accord avec toi sur toute la ligne.

K.

Le Bac approche...