Speedmaster ; Un article du Temps de 2009 - Le mystère de la montre lunaire

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Le paquet est bien arrivé à destination, mais il y manquait des médailles. Et surtout la montre. LA MONTRE. La première à avoir été portée sur la Lune, pendant deux heures et demie, le 20 juillet 1969, au bras de l’astronaute Buzz Aldrin. Un instrument chargé d’histoire autant que de poussière grise. Le Graal des collectionneurs. Une relique parfaite pour un musée. Mais un instrument perdu, sans doute à jamais.

C’est Buzz Aldrin lui-même qui a évoqué cette étonnante histoire samedi à la foire de Bâle. Lui et cinq autres astronautes américains du programme spatial Apollo étaient les invités de la marque Omega, qui a fourni à la NASA, dans les années 60 et 70, son chronographe Speedmaster. Buzz Aldrin, aujourd’hui âgé de 79 ans, belle tête liftée à la Kirk Douglas, était la vedette de cet aréopage qui, il y a une quarantaine d’années de cela, s’est arraché à l’orbite terrestre pour se diriger vers la Lune. Il y avait là Thomas Stafford (Apollo 10), Charles Duke (Apollo 16), Eugene Cernan (Apollo 17) et Harrison Schmitt (Apollo 17). Ainsi que Gerald Griffin, le directeur du vol Apollo 11, dont le module a déposé Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la surface lunaire, dans la mer de la Tranquillité.

Neil Armstrong n’a pas emmené sa montre lorsqu’il a effectué les premiers pas d’un homme sur la Lune. Il avait préféré la laisser dans le module, par mesure de sécurité: l’horloge à bord du module donnait des signes de faiblesse. Armstrong et Aldrin, qui pilotaient le module «The Eagle», s’étaient rendu compte dans la descente à quel point leur temps était aussi compté que précieux. Comme ils avaient dû chercher un terrain peu accidenté pour l’alunissage, leur réserve de carburant a dangereusement baissé lors de l’approche. Lorsque The Eagle s’est posé, il ne leur restait qu’à peine 30 secondes de combustible…

Buzz Aldrin avait lui sa montre lorsqu’il a rejoint un quart d’heure plus tard Neil Armstrong à la surface de la Lune. Il aurait dû avoir un temps GET (Ground Elapsed Time) sur son chronographe, c’est-à-dire le temps écoulé depuis le décollage de la fusée. «Les premières missions de la NASA utilisaient le temps GMT, le temps moyen de Greenwich, racontait Buzz Aldrin samedi à Bâle. Mais GMT s’est avéré peu pratique à la longue, en particulier pour les missions lunaires où les habituelles heures nocturnes et diurnes sont chamboulées. Nous avons donc choisi le temps GET.» Ce qui n’a pas empêché Aldrin de régler sa montre sur la zone horaire de Houston, au Texas, où se trouvait le centre de contrôle de la mission, histoire de maintenir un lien plus fort avec la petite planète bleue qu’il apercevait dans le ciel, à 400 000 kilomètres de là.

Deux ans après cet extraordinaire exploit, le Musée Smithsonian de l’air et de l’espace à Washington a demandé à Buzz Aldrin quelques souvenirs de sa mission, en particulier ceux qu’il avait emmenés avec lui sur la Lune. L’astronaute a accepté de se séparer de quelques pièces, notamment de sa montre, à laquelle tenait particulièrement le Smithsonian. Le musée a envoyé un service privé de courrier au domicile d’Aldrin. Les souvenirs ont été empaquetés, puis le colis a été envoyé à Washington. Or, à l’arrivée, plus de montre. Recherches, enquêtes, énervements. Surtout du côté du service comptable du gouvernement américain, qui a eu vent de l’histoire. Du coup, le service comptable a ordonné à tous les astronautes de retourner leurs montres utilisées dans l’espace à la NASA. Les astronautes ont commencé à rouspéter, estimant injuste la demande de Washington. Pendant ce temps, Aldrin n’en finissait pas de remplir des formulaires officiels pour déclarer la perte de son précieux chronographe. Le gouvernement a fini par abandonner sa procédure de rappel.

Mais Buzz Aldrin n’a jamais retrouvé sa montre. Les annonces de sa découverte se sont multipliées depuis 1971, mais il s’agissait à chaque fois de fausses pistes. En 2003, un entrepreneur californien a même assigné Aldrin et la NASA en justice pour qu’ils reconnaissent que l’Omega Speedmaster qui était en sa possession était bien la montre portée sur la Lune. Cet homme d’affaires prétendait avoir acheté le garde-temps 175$ à une collégienne au début des années 90. Le père de la collégienne aurait trouvé la montre sur une plage de Santa-Barbara. Selon l’entrepreneur, Buzz Aldrin aurait perdu son chronographe sur cette plage, alors que l’astronaute regardait la fusée Apollo 15 passer au-dessus de la Californie… Le procès s’est conclu en 2004 en défaveur de l’homme d’affaires: la NASA a pu prouver que son chronographe rayé n’était pas celui porté à la surface lunaire.

Samedi à Bâle, Buzz Aldrin a concédé qu’il avait depuis toujours tendance à égarer ses objets de valeur: «Je suis assez négligent pour ce genre de choses, surtout dans ma propre maison. J’ai été très content qu’Omega m’ait offert d’autres montres après cette histoire, mais j’en ai déjà perdu deux.» Pas découragé, Omega a de nouveau offert samedi une Speedmaster à Buzz Aldrin. Un modèle spécial «40e anniversaire», accompagné d’une médaille commémorative, le tout protégé par un gros coffret noir. Avec une telle tête en l’air, on n’est jamais trop prudent

http://www.letemps.ch/Facet/print/Uuid/e89dc39c-1ca4-11de-ad82-35a69c180bc1/Le_myst%C3%A8re_de_la_montre_lunaire

Je n'ai pas résisté au plaisir de reproduire cet article ...

Bonjour et merci,

pas très soigneux le Buzz.

Cordialement.

Montre fantôme pour mission fantôme...

Merci Zen pour cette anecdote   

Zoltar1572 a écrit:

Montre fantôme pour mission fantôme...

+ 1

Intéressant en effet.
Cela met de la lumière sur la célèbre question "Où est la montre portée par Buzz Aldrin sur la Lune ?"

Elle a donc disparu (ou été volée) lors de son transport de chez Buzz Aldrin au Smithsonian.

Sympa l'histoire   

http://www.rtl.be/info/magazine/sciencesenvironnement/852421/des-centaines-de-morceaux-de-la-lune-disparus-mais-que-fait-la-nasa-

après ça qu'une montre fusse-t-elle historique disparaisse...