Il y a quelques mois, je suis contacté par une personne qui dispose d'une montre Ulysse Nardin de poche dit MG datant des années 40. Ces montres étaient livrées aux armées par boites de 6 et il se trouve que je n'avais que 5 pièces. D'abord intéressé, je finis par abandonner car la propriétaire était trop gourmande et faisait une description de la montre pas vraiment encourageante "On ne peut pas la remonter et le remontoir sort tout seul et elle est soudée et impossible à ouvrir... "
Je lui offrai la moitié du prix demandé et encore sans enthousiasme. Elle me répondit qu'elle avait un autre client...
Après quelques mois, cette personne est revenue vers moi puis a tenté de marchander ce que j'ai refusé. Finalement mon prix fut accepté. J'étais alors convaincu de me faire avoir mais bon....
La montre fut expédiée et en la recevant, je constatais que la couronne et la tige mal vissée n'avaient aucun dommage. Je pus la remettre en place en ouvrant la boite en quelques secondes le fond étant vissé à fond. La bonne surprise fut de trouver le calibre en parfait état et un numéro de série rond ... 80000.
Renseignements pris, ce numéro serait le premier de la série de ces montres. Autrement dit, j'ai la numéro 1 d'une série de 500 pièces et d'un calibre fabriqué à 1000 exemplaires dans cette configuration. Les militaires numérotaient les montres dans le désordre mais les calibres numérotés chez Ulysse Nardin étaient bien recensés.
Evidemment les 1000 suivants sont identiques et chronomètres eux aussi mais voilà comment une montre achetée à l'aveugle peut être une pièce "particulière"...
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).