Tokage Membre référent
Nombre de messages : 8715 Localisation : Brüsel Date d'inscription : 21/05/2005
| Sujet: Concours de chronométrie Mer 30 Mai - 8:52 | |
| Suite à la remarque d'Antoine sur le COSC, j'ai fait ma petite enquête à propos des concours de chronomértie, connus aussi sous le nom de concours d'observatoire ou de réglage. Voici ce que j'ai trouvé : C’est avec la question de la longitude que l’horlogerie entrera dans l’ère de la chronométrie. S’il est relativement simple de calculer la latitude en tenant compte de la longueur du jour, de la hauteur du soleil ou de la position des étoiles au-dessus de l’horizon, il n’en a été de même pour la longitude que depuis la fin du XVIIIe. Pendant longtemps l’astronomie et l’horlogerie se sont disputées le calcul précis de la longitude. C’est l’horlogerie avec les travaux de John Harrison (1693-1776) qui trouva la solution de l’énigme en permettant la comparaison de l’heure du navire avec celle du port d’attache. Chaque heure de différences équivalait à 15° de longitude de différence. Cependant, en terme de distance, ces degrés ne valaient pas la même chose que l’on soit à l’équateur où 1 degré = 109,431 km ou à un des Pôle où sa valeur se réduit à presque rien. La précision des montres embarquées avait donc beaucoup d’importance quand, toujours à l’équateur, une seconde de décalage entrainait une erreur d’environ 450 mètres dans le calcul de sa position. C’est de ce besoin que sont nés les concours d’observatoire. Au début, on testait les chronomètres en mer au cours de longs et périlleux voyages. Peu à peu se développa l’idée de les tester au sein des observatoires astronomiques. En effet, la mesure du temps, qui se base sur la rotation de la Terre, nécessitait l’observation quotidienne du passage d'objets célestes au méridien du lieu d'observation. Les astronomes ont privilégié l'observation d'étoiles par rapport à celle du Soleil, car ces observations sont plus précises. Par la suite, ces mesures servirent à étalonner des horloges mécaniques de précision qui servirent alors de référence. La mesure du caractère chronométrique des garde-temps poussa à l’élaboration de protocoles de plus en plus précis et au développement de procédés d’analyse statistique pour traiter l’ensemble des données issues des épreuves. Lesquelles devinrent de plus en plus exigeantes avec le progrès de la science et de l’art horloger. C’est en 1766 que l’observatoire de Greenwich a organisé les premiers concours de précision. En 1823, l’Amirauté britannique payait des primes allant jusqu’à 300 livres dans l’espoir d’acquérir les meilleurs chronomètres pour sa flotte. Il faut attendre 1790, pour voir le premier concours à l’observatoire de Genève. Le premier règlement stipule que les montres doivent régler à plus ou moins une minute par jour mais aucune des dix-neuf pièces en lice n’obtient de prix (!). A partir de 1873, débutent les concours chronométriques annuels. Les épreuves se faisaient par catégories (chronomètre de marine, de bord ou de poche avec ou sans complications) qui avaient chacune leurs prix (1er, 2e et 3e prix puis mention honorable ou pas). D’autres pays emboîtent rapidement le pas à la Suisse : l’Angleterre en 1884 avec le concours de l’Observatoire astronomique de Kew ; la France en 1885 avec celui de l’Observatoire astronomique de Besançon ; sans oublier ceux des observatoires de Neuchâtel, Hambourg ou Washington. L’observatoire de Besançon est créé par un décret ministériel du 11 mars 1878. A l’époque on parle d’observatoire astronomique, météorologique et chronométrique. C’est ce dernier point qui est décisif puisqu’il s’agissait d’abord de soutenir l’industrie horlogère pour faire concurrence aux Suisses et aux Américains. Il ne faut donc pas s’étonner que le premier directeur déclare « qu’un simple télescope suffit pour tout matériel, l’Astronomie étant une activité accessoire à l’Observatoire ». Malheureusement, on ne réussit jamais à uniformiser les épreuves entre les pays, de sorte qu’il est impossible, aujourd’hui, de comparer leurs résultats. Outre le fait que les classements étaient publiés dans des organes officiels, les gardes-temps primés recevaient un « Bulletin officiel de marche » et des médailles. Avec l’avènement des montres à quartz, les tests de l’Observatoire de Genève furent interrompus en 1967. Aujourd’hui, seul le COSC (Contrôle Officiel Suisse de Chronométrie) effectue des contrôles de marche et délivre des bulletins. Nic las Sources : Dava Sobel, Longitude, JC Lattès worldtempus.com obs-besancon.fr
Dernière édition par le Ven 15 Fév - 14:24, édité 1 fois |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Concours de chronométrie Mer 30 Mai - 9:09 | |
| je crois que j'ai bien fait de faire cette remarque alors! merci beaucoup pour cette recherche Nicolas!
Antoine |
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