A mon avis, Seiko Holdings (la maison mère du groupe) se moque pas mal de la mentalité des consommateurs européens (surtout continentaux) à son sujet. En toute rationalité.
Pour rappel, Seiko Holdings a réalisé lors de son dernier exercice un chiffre d'affaires net de 209 milliards de yens ce qui à l'heure actuelle doit avoisiner 1,8 milliard de dollars. L'activité est relativement diversifiée (trop sans doute : optiques photographiques, lunettes, joaillerie, clubs de golf, textiles, semi-conducteurs...) et en fait la branche consacrée aux montres, Seiko Watch, n'a fait "que" 114 milliards de yens (sans compter bien sûr l'activité horloges), pas loin de 1 milliard en billets verts. Autant dire qu'il n'y a pas grand monde dans cette catégorie à mon avis. A part Swatch Group dont le segment "montres et bijoux" doit générer approximativement le triple au travers de l'ensemble de ses marques (3,7 milliards de francs suisses en 2006 sur un total de plus de 5 milliards de francs suisses). Pour Rolex aucune information officielle n'est disponible mais les estimations envisagent un voire quelques milliards de francs suisses également.
Pour en revenir à Seiko, ses ventes en Europe ne pèsent pas grand-chose : 15,2% (à l'échelle du groupe, pas de détail pour la branche montres). Le premier marché reste les ventes à la maison : 55,8% se font au Japon même. Ensuite ça se répartit sur le continent américain (15,6%) et le reste de l'Asie avec aujourd'hui seulement 13,4%. Or je pense que c'est là, sur les marchés chinois et indiens en pleine expansion, que Seiko a intérêt à se positionner. Je note d'ailleurs l'établissement récent de Seiko Watch India Private Ltd, afin de développer les ventes sur le sous-continent où le groupe étonnamment n'était pas présent par un réseau en propre (même s'il y était déjà distribué, comme dans tout le sud-est asiatique).
Pour achever la comparaison, je note que la marge nette de Seiko n'atteint pas tout à fait 5% des ventes, contre plus de... 17% dans le cas de Swatch Group. Je préfère ne pas imaginer concernant la marque à la couronne. Après, le client raisonne comme il veut...
Pour conclure, je reste profondément admirateur de la maison Hattori. Néanmoins je pense qu'ils ont encore une belle marge de progression, ne serait-ce que dans le design (capable du pire parfois !), en remédiant un peu au joyeux bordel que constitue leur éparpillement (multiplicité des activités, des gammes et des marques). J'évite également de l'idolâtrer ; je pense notamment, connaissant vaguement les principes industriels japonais, que la réputation de manufacture exclusive est exagérée. Je pense que le recours à la sous-traitance (en production) n'est pas anodin chez Seiko, mais c'est une des forces des japonais que de parvenir à imposer véritablement leurs standards de qualité à leurs sous-traitants.
Zorrino, Seikophile de toujours, qui investirait volontiers dans une Grand Seiko...