Salut à vous tous,
Je me permets de poster une revue de cette Zénith tout fraîchement arrivée, afin de vous faire partager mon plaisir mais peut-être mettre en lumière une pièce il me semble pas si courante. Si les modos voient mieux l'article dans la sous-section Zenith, ne pas hésiter à déplacer.
Pour l'anecdote, l'achat fait suite à un topic lancé ici même à mes débuts, où nombre d'entre vous m'avait gentiment conseillé sur chrono pour les 60ans de mon père. Eh bien le choix est fait et concrétisé! Il s’agit d’un EP 410 Ed « Charles Vermot », le sauveur de la manufacture qu’on ne présente plus. Je ne dirai pas que c’est ma montre car elle est destinée à être offerte d’ici un an. Je me suis tout de même permis de la porter aujourd’hui autant pour la sentir un peu que pour la faire tourner (oui je me sacrifie
).
Mais assez de parlotte, entrons dans le vif du sujet avec des photos à la hauteur de mon talent de photojournaliste, à savoir par terribles.
Tout d’abord le cadran, à mon sens le point fort de la montre mais aussi son aspect le plus clivant.
La dernière fois que j’ai visité de Greef à Bruxelles, la vendeuse fan de Zénith me déclara avoir trouvé lors de sa visite de la Manufacture du Locle les meilleurs cadraniers qu’elle ait jamais vu. Je ne sais pas si c’était le bagou commercial qui parlait, ou si la dame avait vraiment matière à comparer, mais cette itération de l’EP ne la fera pas mentir.
Première chose, la couleur bleue, assez fascinante car très changeante en fonction de l’exposition. Les clichés ci-dessous ont été pris à différents moments de la journée avec des lumières différentes : la teinte passe du bleu royal au gris-bleu, en passant par le bleu minuit grâce à la texture satinée de la matière, ce qui permet une lisibilité toujours au top.
Car la montre est chargée et cela pourra en rebuter plus d’un : triple compteur comme son aîné de 1969, triple guichet Jour (10H), Mois (2H) et date (4h30) plus la phase de lune, l’échelle tachymétrique graduée 500 et l’échelle centièmes de seconde (N’oublions pas que le bonhomme bat à 36.000vph). Ca fait du monde au balcon mais on s’y retrouve sans trop avoir à se concentrer. Justement grâce au cadran, signe de bonne facture et d'équilibre !
Le contraste du fond bleu et de la littérature blanche (très précisément dessinée et harmonieuse) est excellent et je n’ai jamais eu de mal à lire l’heure. On est aussi bien aidé par les aiguilles plutôt costaudes et les index en applique suffisamment voyants pour se détacher. Des touches de rouge sur les aiguilles des compteurs et du chrono apporte encore davantage de clarté.
En somme, la géométrie et l’ergonomie sont bonnes, du moins pour quelqu’un dont la vue est normale. Je regrette peut-être les trois guichets blancs qui se font remarquer, mais les mettre en bleu aurait peut-être nui à la lisibilité globale de la montre. Le guichet de phase de lune est inséré dans le compteur des heures à 6h et si le design est sympathique, la lune dorée et ses étoiles ne ressortent pas forcément. Dommage car c’est une touche onirique intéressante sur une pièce très très sportive.
Au poignet, la montre se fait plus polyvalente qu’on peut le penser. J’ai un poignet de 17, j’affectionne généralement le 39mm et les montres habillées et, comme vous pouvez le voir ci-dessous, les cornes sont limite pour moi. Cela dit, le fait qu’elles soient « coupées » permettra certainement à la majorité des poignets de tolérer les 42mm par 12,75 du boîtier. Une belle bête qui se sait tout de même se faire discrète avec des cornes qui tombent bien, une lunette très fine qui contient l’ouverture du cadran et un ensemble poussoirs/couronne très bien proportionné.
Sur certaines photos, on peut noter l’alternance acier brossé / arrêtes polies des cornes et de la lunette, ce qui ajoute au cachet d’une montre aux finitions déjà impeccables. Le verre saphir aurait peut-être par contre mérité d’être bombé plutôt que plat, notamment parce que ses bords m’ont l’air exposés aux chocs (après c’est plutôt joli quand on regarde la tranche).
On s’était posé la question de l’intérêt des fonds saphir récemment sur FAM. Dans le cas du 410, on gagne sans aucun doute à ce qu’il y en ait un. L’El Primero se révèle avec sa finition à la fois sobre et excellente. 390 pièces, 50H de rdm, 36.000vph, autant dire que ses perfs laissent de quoi admirer.
La masse oscillante sur roulement à billes est ajourée en logo Zénith et décorée de Côtes de Genève. La platine et les ponts sont soigneusement perlés et anglés tandis que les organes du chronographe ont reçu un brossage discret. Les vis ne sont pas toutes bleuies, ce qui n’est pas plus mal car je pense que trop de vis bleues tue l’intérêt d’en avoir : ici on se contente de celles du pont de balancier, des bascules mais aussi de la roue à colonne, bien mise en valeur au cœur du calibre. Le tout est agrémenté par les rubis enchâssés dans des chats dorés.
Les photos ne font pas justice à l’impression de profondeur qu’on ressent en regardant l’EP 410. En somme, il est décoré avec goût et sans fioritures. On peut le trouver pauvre par rapport à d’autres pièces dans la gamme de prix : je crois que son statut de légende, sa sobriété et l’impression de précision qui s’en dégage se suffisent à eux-mêmes. Zénith est Zénith.
Pour terminer, je m’attarderai sur l’impression de grand luxe qui se dégage du tout. La boucle déployante est très belle, avec son alternance de poli et de brossé sur la partie centrale. J’ai noté que le bracelet Zenith était également extrêmement qualitatif, avec un cuir épais et cousu main, doublé par du caoutchouc. J’ai tâté pas mal de bracelets maintenant et je crois que c’est le meilleur que j’aie vu.
Enfin, l’écrin en bois laqué est vraiment magnifique, de même que le porte-carte livré avec l’ensemble. Toujours sympathique de noter que l’attention du détail va jusqu’aux à-côtés de la montre.
Sur ce, je vais en rester là et garder ce 410 bien au chaud en attendant sa livraison. J’espère que ma revue vous a plu.
Salutations ensablées.
PS: pour les plus fanas, un aperçu des specs du bonhomme !