Peu avant l'été dernier, j'avais partagé avec vous mon ressenti à propos du premier prototype de la Bohen Mille Mer. J'étais alors partagé entre l'excitation et l'admiration: excitation car je découvrais enfin, de façon concrète, le produit de ce projet que j'ai pu suivre d'un œil privilégié depuis ses débuts, et admiration car même s'il ne s'agissait alors que d'un prototype, celui-ci reflétait déjà la passion et le savoir-faire de son créateur, et s'annonçait déjà comme une pièce d'exception. J'ai depuis quelques jours en main (ou plutôt au poignet
) le prototype final, et je souhaite partager avec vous un avis un peu plus détaillé.
Les specs
Boite acier SS316L en norme aérospatiale.
Anamagnétique (cage antimagnétique + mouvement antimagnétique + boîte et bracelet en Inox amagnétique).
Verre dôme saphir utilisé en aérospatiale d'une qualité unique, traité double couche à l'intérieur uniquement.
Lunette tournante : 43 mm. Longueur : 50 mm. Hauteur : 17,5 mm. Largeur bracelet : 24 mm.
Plongée 100 ATM 1.000 m / 3.300 ft.
Valve d'échappement hélium.
Couronne à 12 H.
Lunette tournante en céramique, 60 clics.
Fond de boite en titane grade 5.
Loupe de quantième interne unique au monde (modèle déposé).
Bracelet acier avec lien universel intégré (aucuns outils nécessaires pour le démontage et changement de bracelet).
Boucle à crémaillère.
Repères phosphorescents Superluminova X1 (plus puissant et dure 2X plus longtemps).
Beauté des finitions main (Black Polishing et brossages profonds).
Mouvement Suisse automatique conçu par la Soprod (base M100) et transformé pour Bohen.
Heures, Minutes, Secondes, Date.
Réglage +/- 4 secondes / jour sur 5 positions.
Réserve de marche 42 heures.
Antimagnétique. Chronofiable A8
.
28.800 alternances 4hz.
Traitement Rhodium.
Masse côtes de Genève.
Ponts perlés.
25 rubis.
Incabloc.
Balancier Glucydur.
Le boîtier
C'est assez peu courant, et c'est bien sûr ce qu'on remarque immédiatement: la couronne est située à 12h. Elle est assez large pour être manipulée aisément, et vient se loger au sein du premier maillon du bracelet qui assure ainsi un rôle protecteur. Le boîtier hexagonal, en acier inoxydable 316L, bénéficie d'une alternance de finitions polies ou brossées. Celle-ci fait ressortir le caractère agressif de ses lignes très marquées vers les cornes, compensé par des courbes plus douces sur les côtés, qui eux sont polis.
Le boîtier est surmonté d'une lunette en acier dont l'insert est en céramique. Celle-ci, comme pour toute montre de plongée, tourne de façon unidirectionnelle, ici en 60 clics. Elle bénéficie d'une numérotation toutes les 10 minutes et d'index plus marqués jusqu'à 20 minutes, celui situé à midi étant luminescent.
Le verre est un dôme en crystal de saphir, traité d'une double couche antireflet sur sa face interne. Le ressenti est assez exceptionnel et va clairement dans le sens de la qualité annoncée, la lecture de l'heure étant possible quel que soit l'angle de la source de lumière, ce qui n'est pas toujours le cas avec les verres dômes. On peut ajouter que celui-ci présente des reflets bleutés selon l'angle de vue.
Le cadran
Le cadran de la Mille Mer est un bijou! Les index remontent vers le réhaut, offrant ainsi plus d'espace sur le cadran. Ils ont été traités Superluminova X1, et comme vous pouvez le voir sur la vidéo, l'effet recherché est bien présent: ça en jette
Les aiguilles sont assez larges (et bénéficient du coup d'une belle surface de Superluminova) pour une lisibilité efficace.
https://photos.app.goo.gl/cgg5iRiueXYZgvWA8
Le détail à côté duquel on ne peut passer est évidemment la loupe de quantième interne. C'est un élément unique, et moi qui en général ai plutôt tendance à fuir les loupes, je dois dire que celle-ci est du plus bel effet. Son intégration est parfaite, et (c'est très personnel) je trouve que ça donne encore plus de caractère à la Mille Mer.
Le bracelet
Blaise m'a souvent dit qu'il ne voulait pas fabriquer une montre exceptionnelle si le bracelet était quelconque, car on ne retiendrait que ça. Le bracelet est donc un des derniers éléments sur lequel il a travaillé, et j'ai été très agréablement surpris quand j'ai pu le voir en personne. Pour commencer, et même si encore une fois c'est très personnel, je le trouve magnifique ! Le maillon central ainsi que les facettes internes sont polies, alors que l'extérieur est brossé. C'est beau ! Sa largeur au niveau des cornes est de 24mm, tandis que celle au niveau de la boucle opère une réduction vertigineuse à 16mm. C'est un grand écart qui lui confère à la fois un confort indéniable et une légèreté visuelle qui compense les dimensions importantes du boîtier.
Ce bracelet bénéficie d'innovations encore rares sur des modèles de ce segment tarifaire: une boucle à crémaillère et des pompes rapides avec un bouton. Ces dernières permettront de monter un autre bracelet sur les premiers maillons fixes, quant à la boucle, elle offre la possibilité de régler les dimensions du bracelet à tout moment et sans outils.
Au poignet
On peut me taxer de forcer un peu sur les superlatifs, mais il y a de quoi! La Mille Mer, malgré un poids et des dimensions non négligeables, est vraiment extrêmement confortable à porter. Je dois d'ailleurs dire qu'à une exception près, toutes mes autres montres équipées d'un bracelet en acier avaient tendance à bouger et à tourner, pour peu que le bracelet ne soit pas très (voire trop) serré. Ce n'est pas le cas de la Mille Mer, dont l'équilibre a été soigneusement conçu, de sorte qu'elle conserve sa position sans jamais devenir gênante.
Son épaisseur pourrait faire obstacle à des manches de chemise un peu trop ajustées, en ce qui me concerne j'ai fait le test et n'ai pas rencontré ce souci, mais peut-être ai-je eu de la chance. Dans tous les cas, bien qu'étant une plongeuse de l'extrême, la Mille Mer sait se faire bijou et prolongera parfaitement un costume ou une tenue plus habillée.
Conclusion
Dans la mesure où l'attention semble avoir été portée au moindre détail, que la qualité semble être au rendez-vous à tout point de vue, et qu'en plus la Mille Mer présente une identité unique et reconnaissable de loin, je considère qu'on peut la qualifier de montre d'exception. Elle ne plaira pas à tout le monde de par son design clivant, mais je ne pense pas trop m'avancer en affirmant que ceux qui sont aujourd'hui séduits sans jamais l'avoir portée seront conquis le jour où ils la passeront à leur poignet. Il n'y a qu'à voir les quelques témoignages déjà apportés par ceux qui ont rencontré Blaise et ont vu la montre, ils sont dithyrambiques!
La Mille Mer est le premier projet de Bohen et de son créateur, Blaise Giuliani. Elle est proposée au tarif de lancement de 1659€ HT, ce qui est assez incroyable compte-tenu de ses spécifications. Pour les retardataires, l'ouverture des ventes au public se fera le 26/10.
https://www.bohen-watches.com/