Actu : LVMH nomme Frédéric Arnault PDG de sa division Montres

Les Échos a écrit:

Le numéro un mondial du luxe LVMH a annoncé vendredi avoir promu Frédéric Arnault au poste de président-directeur général de sa division Montres, supervisant les marques Hublot, TAG Heuer et Zenith. Frédéric Arnault était auparavant PDG de TAG Heuer.

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Jeu de chaises musicales chez LVMH, pas de grandes surprises, au-delà des considérations économiques, le groupe LVMH prépare patiemment le futur pour la succession à terme de Bernard Arnault en plaçant les personnes choisies aux postes clefs.

Seul point notable : la division montres de Louis Vuitton (Jean Arnault) que nous avions évoqué dans le sujet du Bilan horloger 2023 ne sera pas compris dans le portefeuille des activités suivi par Frédéric Arnault.

cela sent le piston !

Merci pour le partage Don. En effet, je me suis fait la même réflexion concernant la division Montres de Louis Vuitton. 

Je me demande également si cette réorganisation n'esquisse pas également une sorte de hiérarchie entre les marques. En effet, en partant du principe qu'une nomination comme celle-ci correspond généralement à 1 promotion, on peut considérer que Mr Tornare, aujourd'hui chez Zenith, reçoit 1 promotion en prenant les rênes de Tag Heuer. 

Certes, en termes de chiffre d'affaires, Tag Heuer représente 780 M€ en 2022 (source Le Temps) quand Zenith a généré sur la même période un CA de 120 M€ (source Le Temps). Hublot serait également proche de Tag Heuer (Source La Tribune De Genève).

Cependant, d'un point de vue qualitatif sur les montres elles-mêmes, l'écart n'est pas si important. Ces dernières années,  la croissance a été au rendez vous pour toutes les marques. Mais en des temps plus incertains, les investissements pourraient être priorisés vers les locomotives que sont Tag Heuer et Hublot, ainsi favorisées face à Zenith. 
Qu'en pensez vous ?

Zenith est rentable ou est-ce plus une marque vitrine de savoir faire ?

DeniiicE a écrit:

Merci pour le partage Don. En effet, je me suis fait la même réflexion concernant la division Montres de Louis Vuitton. 

Je me demande également si cette réorganisation n'esquisse pas également une sorte de hiérarchie entre les marques. En effet, en partant du principe qu'une nomination comme celle-ci correspond généralement à 1 promotion, on peut considérer que Mr Tornare, aujourd'hui chez Zenith, reçoit 1 promotion en prenant les rênes de Tag Heuer. 

Les nominations répondent à différents impératifs : cela peut sanctionner positivement les performances d'un manager ou tout simplement parce que les autres nominations nécessitent de basculer des managers d'une marque à une autre. Le cas échéant, je pense que c'est la nomination de Frédéric Arnault - dans le poste qui fut celui de Jean-Claude Biver dans le passé - qui a entrainé ce jeu de chaises musicales.

Evidemment, si les performances de Julien Tornare avaient déçu au cours de la même période, cela aurait évidemment compliqué sa nomination.

DeniiicE a écrit:

Certes, en termes de chiffre d'affaires, Tag Heuer représente 780 M€ en 2022 (source Le Temps) quand Zenith a généré sur la même période un CA de 120 M€ (source Le Temps). Hublot serait également proche de Tag Heuer (Source La Tribune De Genève).

Cependant, d'un point de vue qualitatif sur les montres elles-mêmes, l'écart n'est pas si important. Ces dernières années,  la croissance a été au rendez vous pour toutes les marques. Mais en des temps plus incertains, les investissements pourraient être priorisés vers les locomotives que sont Tag Heuer et Hublot, ainsi favorisées face à Zenith. 
Qu'en pensez vous ?

La qualité n'est pas la même entre ces marques car leur histoire est très différente. Tag Heuer et Hublot ont été pilotées directement par Jean-Claude Biver pendant plusieurs années aussi son empreinte a fortement marqué ces deux marques en particulier. Si Hublot est positionnée sur le créneau du luxe, Tag Heuer est beaucoup plus accessible au niveau prix pour une grande majorité de ses modèles aussi il y a beaucoup plus de mouvements emboités (Sellita). Je ne pense pas que l'on puisse les comparer au niveau de la qualité car les prix et les stratégies sont différentes.

Zenith est un cas particulier, la marque a connu des années moins florissantes en comparaison pendant plusieurs années. La marque semble aller mieux, les derniers chiffres qui ont circulé semblent confirmer un retour progressif de la marque avec aussi des sorties plus intéressantes ces deux dernières années.

Les locomotives de LVMH pour les montres ont bénéficié de plus de stabilité dans la gouvernance et aussi à mon sens de plus d'investissements. Zenith en comparaison a connu une valse des directeurs pendant une certaine période et cela se voyait aussi dans ses collections qui partaient dans un sens puis dans un autre avant de retrouver enfin une certaine stabilité et aussi peut-être des choix stratégiques plus clairs.

Bernard Arnault n'est pas devenu l'homme le plus riche du monde en collectionnant les belles marques endormies.



Les rachats effectués par LVMH doivent devenir des machines à cash, aussi nous imaginons facilement que la marque Zenith - envers laquelle beaucoup d'entre-nous éprouvent une affection particulière compte tenu de son histoire et bien sûr de l'amour transmis par le fondateur de FAM aux membres - a été fortement incitée à reprendre le chemin de la croissance et heureusement cela semble être le cas aujourd'hui.

Merci pour cet éclairage Don. J'avais également en tête le fait que ce soit la nomination de Frédéric Arnault qui avait déclenché la valse de nominations. 

Mon étonnement vient plutôt du fait que le recrutement d'une personne externe, en l'occurrence Benoit De Clerck, soit réalisé pour Zenith et non directement pour Tag. Son nom s'ajoute à la liste des dirigeants qui s'est bien allongée ces dernières années comme tu le soulignes.

En revanche, je n'avais pas mis en perspective ces différentes nominations avec le précédent passage du JC Biver. Je partage ton avis, son empreinte demeure et explique certainement ces derniers choix. 
Pour F. Arnault, s'inscrire dans les traces de cette référence du monde horloger à seulement 29 ans sera un sacré challenge!

Zenith a peut être retrouvé le chemin de la croissance. Chiffres à l appui .
Toutefois, je ne suis pas sûr que zenith ait trouvé son positionnement. Trop cher pour certains / pas assez pour d autres. On est entre deux eaux .
Marque à fort potentiel qu il faut continuer à exploiter au delà de la simple augmentation des prix et des sorties tous azimuts

Falcu a écrit:

Zenith a peut être retrouvé le chemin de la croissance. Chiffres à l appui .
Toutefois, je ne suis pas sûr que zenith ait trouvé son positionnement. Trop cher pour certains / pas assez pour d autres. On est entre deux eaux .
Marque à fort potentiel qu il faut continuer à exploiter au delà de la simple augmentation des prix et des sorties tous azimuts

Zenith, c’est environ 130M de CA selon Morgan Stanley et peu ou prou 25 000 montres en 2023. Pour une marque de volume, on ne peut pas dire que ça casse la baraque.

Alors certes, c’était 70M à l’arrivée de Tornare mais bon en partant de 3 fois rien, ce n’est pas difficile d’afficher des taux de croissance à 2 chiffres.

Parce que Zenith a toujours été de tout temps une marque de volume, comme Rolex ou Omega, avec plus de 1000 employés dans les années 1920.

Il est évident que le potentiel de croissance paraît bien plus fort chez Tag Heuer.

Merci pour ces chiffres et commentaires qui relativisent les satisfecit de lvmh .  C était aussi une marque abordable pour gens pas trop fortunés ni trop passion qui voulaient une bonne montre pour les accompagner dans la vie de tous les jours . C est pour ça que son positionnement aujourd’hui est entre deux eaux : plus une marque « populaire » et pas encore du « luxe » . Attendons de voir

Et des prix excessifs à mon avis .

Citation :

Frédéric Arnault prend la tête de la division Montres de LVMH
Le fils de Bernard Arnault, âgé de 29 ans, est nommé PDG de la nouvelle division Montres du numéro un mondial du luxe LVMH, supervisant les marques Tag Heuer – qu’il dirigeait jusque-là – Zenith et Hublot

la suite : Le Temps

DeniiicE a écrit:

Merci pour cet éclairage Don. J'avais également en tête le fait que ce soit la nomination de Frédéric Arnault qui avait déclenché la valse de nominations. 

Mon étonnement vient plutôt du fait que le recrutement d'une personne externe, en l'occurrence Benoit De Clerck, soit réalisé pour Zenith et non directement pour Tag. Son nom s'ajoute à la liste des dirigeants qui s'est bien allongée ces dernières années comme tu le soulignes.

En revanche, je n'avais pas mis en perspective ces différentes nominations avec le précédent passage du JC Biver. Je partage ton avis, son empreinte demeure et explique certainement ces derniers choix. 
Pour F. Arnault, s'inscrire dans les traces de cette référence du monde horloger à seulement 29 ans sera un sacré challenge!

Autant pour Frédéric que Jean Arnault, ils doivent être bien entourés par leurs équipes constituées en partie de vétérans en horlogerie/management, ce qui n’empêche pas qu’ils s’impliqueront dans les projets qu’ils veulent suivre en particulier. L’histoire dira s’ils disposent de la vision et de la volonté nécessaires pour mener à bien leurs navires horlogers.

pegasus76 a écrit:

Zenith, c’est environ 130M de CA selon Morgan Stanley et peu ou prou 25 000 montres en 2023. Pour une marque de volume, on ne peut pas dire que ça casse la baraque.

Alors certes, c’était 70M à l’arrivée de Tornare mais bon en partant de 3 fois rien, ce n’est pas difficile d’afficher des taux de croissance à 2 chiffres.

Parce que Zenith a toujours été de tout temps une marque de volume, comme Rolex ou Omega, avec plus de 1000 employés dans les années 1920.

Il est évident que le potentiel de croissance paraît bien plus fort chez Tag Heuer.

Zenith est une affaire à suivre, si la marque a repris quelques couleurs, le potentiel de développement peut être très important. [/quote]

Zenith a été la 4ème marque horlogère mondiale en volumes, elle n’est aujourd’hui plus une marque qui fait du volume. Le positionnement prix s’assimile à celui d’Omega qui aussi était une marque positionnée sur le même créneau que Zenith ou Longines ou encore Hamilton dans les années 60. La différentiation par les prix / positionnement est intervenu par la suite. SG a choisi de positionner Omega, Longines et Hamilton sur des segments différents, segmentation qui n’a presque rien à voir avec leurs passés. Zenith, je pense qu’il y a eu du flottement du fait d’une valse à la direction et des orientations différentes qui n’ont à mon avis pas contribuer à une bonne visibilité de leur offre par rapport à la clientèle.

Tout reste possible cependant car les positionnements ne sont pas éternels, ils dépendent des choix stratégiques et de la compétence du top management pour les mener à bien. Nous verrons pour Zenith comme pour les autres marques. Le choix reste celui du haut de gamme et comme Omega je pense que Zenith a des cartes à jouer dans ce segment.

Le succès ne se décrète pas. Zenith ne viendra plus jamais titiller Omega avec ses 2 milliards de CA. Il faut arrêter de rêver. Ça c’était il y a 60 ans…

En outre, le positionnement de Omega, marque dont je pense assez bien connaître l’histoire, n’a jamais changé.

Le segment tarifaire choisi par Zenith, donc peu ou prou celui de Rolex et Omega (5000/10000 euros max la 3 aiguilles acier pour faire court) est le plus dur de tous. Il est totalement vampirisé par ces deux marques au niveau mondial. 

Aucun nouvel arrivant n’est capable d’y faire son trou en volume, même pas GS, et certains sont tentés de le quitter à l’image des marques de Richemont comme IWC ou JLC.

Alors un revenant comme Zenith…

Le positionnement d’Omega a bien changé. Dans les années 60 : Zenith, Omega, Longines étaient pratiquement sur la même gamme tarifaire… c’était le cas de la majorité des marques de l’époque. Si quelqu’un avait les moyens, il prenait la version en or. Celui qui avait moins de moyens il prenait la version plaquée or ou acier.

C’est Nicolas Hayek père qui a adopté la segmentation tarifaire qui vont différencier au sein du Swatch Group Omega et Longines (et les autres marques).

L’histoire des marques montre que tout peut évoluer et que rien n’est immuable. Le positionnement tarifaire de Rolex en est l’exemple le plus parfait : une Rolex a l’époque pouvait être moins cher qu’une Lip Genève… aujourd’hui, c’est radicalement l’inverse entre ce qu’est devenu Rolex et ce qui reste de Lip. Maintenant qu’un changement radical intervienne sous peu est improbable. A long terme, cela dépendra des choix stratégiques, des réussites et des échecs du management des marques. Mais rien n’est immuable, strictement rien n’est acquis.

DON a écrit:

Le positionnement d’Omega a bien changé. Dans les années 60 : Zenith, Omega, Longines étaient pratiquement sur la même gamme tarifaire… c’était le cas de la majorité des marques de l’époque. Si quelqu’un avait les moyens, il prenait la version en or. Celui qui avait moins de moyens il prenait la version plaquée or ou acier.

C’est Nicolas Hayek père qui a adopté la segmentation tarifaire qui vont différencier au sein du Swatch Group Omega et Longines (et les autres marques).

L’histoire des marques montre que tout peut évoluer et que rien n’est immuable. Le positionnement tarifaire de Rolex en est l’exemple le plus parfait : une Rolex a l’époque pouvait être moins cher qu’une Lip Genève… aujourd’hui, c’est radicalement l’inverse entre ce qu’est devenu Rolex et ce qui reste de Lip. Maintenant qu’un changement radical intervienne sous peu est improbable. A long terme, cela dépendra des choix stratégiques, des réussites et des échecs du management des marques. Mais rien n’est immuable, strictement rien n’est acquis.

Excusez par avance le commentaire qui va vous paraitre naïf, je suis loin d'avoir votre connaissance du monde horloger, Don et pegasus76. Quand on dit que Zenith, Omega et Longines étaient sur la même gamme tarifaire, cela ne veut pas forcément dire que Zenith et / ou Omega ont changé. En parcourant les histoires racontées sur le forum, je comprends que c'est principalement Longines qui a été volontairement positionné dans une gamme tarifaire plus basse. 

J'en arrive donc à me dire que Zenith et Omega ont globalement été sur la même gamme depuis les années 60, avec des évolutions presques opposées depuis lors, Omega grandissant et faisant mieux que survivre face à Rolex tandis que Zenith cherchait à plusieurs reprises un nouveau souffle, ceci se manifestant entre autre par la valse de directions et d'orientations. 

Pour en revenir au sujet du post, je trouve que cette situation participe au challenge qui s'annonce à la nouvelle direction de LVMH, pour offrir une croissance à chaque marque du groupe. Par exemple, je trouve qu'actuellement, il y a davantage de concurrence interne entre Tag et Zenith, qu'entre Longines et Omega. Quelle est la meilleure configuration entre la segmentation claire et verticale du Swatch Group et le "parallélisme" de LVMH? Je ne saurais le dire. On est bien d'accord, le cas échéant, si modification il y a, il ne s'agira certainement pas de révolution. Je donnerais cher pour être en fond de salle et écouter comment se prennent, petit à petit, ces décisions. 

Mes remarques précédentes concernaient donc ce point: grâce à votre recul, pensez vous que suite à la cascade de nominations chez LVMH on puisse déjà voir les prémices d'une nouvelle (ou pas) orientation?

Les changements se poursuivent rapidement, J. Tornare prend désormais en mains Hublot ==>Source LeFigaro.fr

... et Antoine Pin, Tag Heuer.

C'est le jeu de chaises musicales qui se poursuit

Sacré CV ce jeune homme et ce, à seulement 29ans…
X, parle 4 langues, pianiste amateur confirmé & maintenant top manager.

Jusqu’où s’arrêtera t’il…?  

DON a écrit:

Le positionnement d’Omega a bien changé. Dans les années 60 : Zenith, Omega, Longines étaient pratiquement sur la même gamme tarifaire… c’était le cas de la majorité des marques de l’époque. Si quelqu’un avait les moyens, il prenait la version en or. Celui qui avait moins de moyens il prenait la version plaquée or ou acier.

C’est Nicolas Hayek père qui a adopté la segmentation tarifaire qui vont différencier au sein du Swatch Group Omega et Longines (et les autres marques).

L’histoire des marques montre que tout peut évoluer et que rien n’est immuable. Le positionnement tarifaire de Rolex en est l’exemple le plus parfait : une Rolex a l’époque pouvait être moins cher qu’une Lip Genève… aujourd’hui, c’est radicalement l’inverse entre ce qu’est devenu Rolex et ce qui reste de Lip. Maintenant qu’un changement radical intervienne sous peu est improbable. A long terme, cela dépendra des choix stratégiques, des réussites et des échecs du management des marques. Mais rien n’est immuable, strictement rien n’est acquis.

Peut-être que Zenith souffre aussi d'un manque de marketing plus agressif ? Rolex et Oméga sont attachés à James Bond, Armstrong, Newman, Roland Garros, les 24h du Mans... Ce sont des images qui marquent fortement l'inconscient. Zenith ne parle malheureusement pas au grand public.