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| Sujet: Actu : Jean-Pierre Jaquet, un patron horloger face à la justice Sam 30 Aoû 2008, 11:30 pm | |
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- Jean-Pierre Jaquet, un patron horloger face à la justice
NEUCHATEL. Le Chaux-de-Fonnier est un personnage clé du procès-fleuve qui s'ouvre lundi. Son avocat dénonce une instruction à charge.
Pierre-Emmanuel Buss Samedi 30 août 2008
De mémoire d'avocat neuchâtelois, on n'avait jamais vu ça. L'audience de jugement de «l'affaire Jaquet», qui débute ce lundi devant le Tribunal pénal économique, cumule les records: un dossier de plusieurs dizaines de milliers de pages, quatorze prévenus et des débats qui devraient s'étendre sur cinq semaines. L'ordonnance de renvoi du Ministère public retient, pêle-mêle, les préventions de falsification de marchandises, de recel, de faux dans les titres, de brigandage et de séquestration.
Un «pharaon» derrière les barreaux
Comme lors de l'audience préliminaire, en avril dernier, tous les regards seront braqués sur Jean-Pierre Jaquet, qui a donné son nom à l'affaire. Il faut dire que le «Pharaon», comme on l'appelle à La Chaux-de-Fonds, est une sommité locale. Horloger émérite, collectionneur passionné, il est aussi connu pour son arrogance et une interprétation plutôt libérale de la loi. Dans les années 90, celui qui était alors patron de Jaquet SA, société spécialisée dans la production de complications, avait été condamné à un an de prison pour recel de mouvement de montres.
Dans ce contexte, son arrestation, en octobre 2003, et sa participation présumée à ce qui était considéré comme la plus importante affaire de contrefaçons horlogères jamais traitée en Suisse a été considérée comme une rechute. Des journalistes du monde entier s'étaient succédé à La Chaux-de-Fonds pour tenter de comprendre l'inexplicable: comment un patron horloger riche à millions pouvait-il mettre sa carrière - et ses entreprises - en danger en participant, de près ou de loin, à des vols d'or chez Miranda Polissage SA et RSM, en 2002? Et dans quel but?
Pour son mandataire, Me Freddy Rumo, cela ne tient pas. «Jean-Pierre Jaquet n'a rien à voir avec ces brigandages comme d'ailleurs avec la plupart des faits qui lui sont reprochés. La justice et la police neuchâteloise ont voulu mener une opération «mains propres». Elles ont fait une instruction à charge en listant toutes les infractions potentiellement imputables à mon client. La montagne a accouché d'une souris. Plus de la moitié des préventions retenues au début de l'enquête ne tiennent plus aujourd'hui, dont celui d'un trafic de fausses montres à large échelle.»
Concernant les tensions qui sont nées entre Jean-Pierre Jaquet et les auteurs des braquages de Miranda et de RSM, également prévenus, l'avocat réfute la version défendue par le Ministère public. Selon lui, les malfrats ne s'en sont pas pris à Jean-Pierre Jaquet pour lui demander un bonus pour le paiement du casse mais «pour lui extorquer de l'argent». Pourquoi le patron horloger n'a-t-il pas porté plainte après avoir été tabassé à la sortie d'un cabaret, le 1er avril 2003? «Ce n'est pas dans sa nature d'appeler la police. Il a voulu mener sa propre enquête.»
«Il a commis des erreurs»
Freddy Rumo ne veut pas pour autant faire passer son client - qui a passé 14 mois en prison préventive - pour une blanche colombe. «Il a commis des erreurs. Il a agi avec légèreté et arrogance en faisant faire des justificatifs après avoir acquis certaines pièces d'horlogerie. Mais ce ne sont pas des faux. Il n'a lésé personne.»
Remonté contre «l'image de dangereux criminel» véhiculée par les médias, l'avocat est décidé à réhabiliter son client. Il sait que ce ne sera pas facile. «La présomption d'innocence a été violée dès le début en parlant «d'affaire Jaquet». Dans ce contexte, le principe de justice équitable ne peut pas être respecté.» http://www.letemps.ch/template/regions.asp?page=7&article=238667 _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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