ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Actu : La formation au secours des horlogers Mar 09 Sep 2008, 07:41 | |
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- La formation au secours des horlogers
D’ici août 2009, la première école d’horlogerie et de micromécanique ouvrira ses portes à Port-Louis. Les étudiants remplaceront ces horlogers qui, à la veille de leur retraite, désespèrent de trouver des jeunes prêts à assurer la relève.
Si à Ambrex, les réparations des montres se font par des hommes, sur les lignes d’assemblage, le personnel est à 80 % féminin. Dans l’atelier de Nundlall Meetoo au rez-de-chaussée des arcades Currimjee, à Curepipe, le temps semble s’être arrêté, comme en témoignent ces horloges au mur dont les aiguilles refusent d’avancer. Cela fait près de 50 ans que l’horloger passe ses journées dans cet espace réduit. Depuis ce jour de 1958 où il a décidé d’embrasser ce métier si «noble» à ses yeux. Alors, quand il évoque sa retraite qui ne saurait tarder, sa voix douce se brise. Car à 69 ans, il peine à trouver des jeunes pour le remplacer.
Pourtant, des jeunes, il en a accueillis dans son atelier. «Ils restent une semaine. Peut-être deux et puis s’en vont», déplore cet homme paisible, au regard doux et au sourire engageant. Lui qui pendant deux ans, alors qu’il travaillait comme fonctionnaire, consacrait tous ses après-midi et week-ends à l’apprentissage du métier, s’énerve un peu lorsque les jeunes se plaignent de la difficulté du travail. «Quel travail n’est pas difficile ? Il suffit de s’investir. D’apprendre.»
Aujourd’hui, les jeunes ont d’autres exigences. Si Nundlall, il y a 50 ans, a reçu une paire de chaussures après un an de travail, en 2008, les jeunes «exigent au moins Rs 2 000». Et aujourd’hui, on préfère les formations diplômantes. Nundlall comprend cette envie. «Il faudrait une école pour valoriser ce métier. C’est le seul moyen d’intéresser les jeunes», estime-t-il.
Sur mesure
Ecole que Sanjeev Chakowa appelle de ses voeux. Il est responsable du comité de la Mauritius Export Association (MEXA) sur les bijoux et les montres, et directeur d’Ambrex, une usine qui, entre autres choses, assemble des montres. Cela fait des années qu’il rêve d’une école d’horlogerie. Il a longtemps fait le siège des ministères de l’Industrie et de l’Education pour qu’un tel établissement soit créé. Ce rêve est en passe de devenir réalité.
Car d’ici août 2009, des cours en horlogerie et en micromécanique seront dispensés à Maurice. La MEXA y travaille avec les ministères de l’Education et de l’Industrie, ainsi que le GRETA du Doubs, organisme français de formation professionnelle pour adultes. D’ici la fin de l’année, l’un des responsables de l’école française fera le déplacement à Maurice pour proposer un programme sur mesure. Car ce qui marche en France ne sera pas forcément accepté ici.
«Ils ont proposé un cursus sur trois ou quatre ans, mais je ne pense pas que des jeunes voudront y consacrer autant de temps, souligne Sanjeev Chakowa. Nous proposerons plutôt un cours de base sur deux ans.» Une formation tant théorique que pratique dont les deux tiers devraient avoir lieu à Maurice et le reste en France. Certainement dans le Haut-Doubs, à la frontière avec la Suisse. Là où un musée est même consacré à l’horlogerie. «L’horlogerie est un art, une culture dont les étudiants devront s’imprégner pour bien la comprendre», explique Sanjeev Chakowa.
Ce sont d’ailleurs des expatriés qui dispenseront la formation, le temps de former des Mauriciens. «Nous suggérerons au gouvernement de sponsoriser des formateurs de l’Industrial and Vocational Training Board (IVTB). Des gens qui ont déjà l’habitude d’enseigner.» La formation devrait être ouverte aux jeunes ayant leur Higher School Certificate et ceux ayant un bon School Certificate et une expérience en mécanique ou autre.
Si une telle formation a un coût, pour l’instant, Sanjeev Chakowa préfère ne pas avancer de prix. D’autant plus qu’il compte faire appel à diverses sources de financement. Les cours auront certainement lieu à Port-Louis dans l’ancien bâtiment de la British American Tobacco, racheté par l’IVTB récemment. Quant à savoir si les étudiants recevront un certificat ou un diplôme à la fin de leur cycle d’études, rien n’a encore été décidé.
En revanche, ce dont le directeur d’Ambrex est persuadé, c’est que les premiers étudiants, une vingtaine en horlogerie et autant en micromécanique, n’auront aucun mal à trouver un emploi à l’issue de leur formation. Et les autres, ceux qui quitteront les bancs de l’école dans quatre, voire cinq ans ? «Bien sûr qu’ils trouveront un emploi. La tendance est aux montres mécaniques et il manque des horlogers capables de les réparer. C’est le cas à l’étranger comme à Maurice.»
L’idée est de faire connaître Maurice comme centre de réparation. Mais pour cela, «il faut encourager des jeunes qui ont la patience et le calme nécessaires pour être horloger». Des hommes, comme Nundlall Meetoo, mais également des femmes. Car l’horlogerie, comme le souligne Sanjeev Chakowa, n’est pas uniquement un métier d’hommes.
80 % du personnel engagé sur les lignes d’assemblage chez Ambrex n’est-il pas de sexe féminin ? Valérie OLLA http://www.lexpress.mu/display_article.php?news_id=114389 _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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