ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: Les piètres contrefaçons cartonnent à Genève Lun 16 Jan 2006, 18:48 | |
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Les piètres contrefaçons cartonnent à Genève Piraterie - De plus en plus de magasins exposent dans leurs vitrines de pâles copies de marques prestigieuses. Le marché est jugé très florissant.
florence noël Publié le 14 janvier 2006
Vous l'aurez certainement remarqué. Depuis des mois, Genève semble inondé de contrefaçons. L'été dernier, les rues du canton ont été envahies par de frauduleux vendeurs originaires de Chine qui proposaient sous le manteau de fausses lunettes, foulards et autres montres de luxe.
Imitation d?une ceinture Louis Vuitton © Laurent Guiraud Désormais, les mauvaises copies de sacs ou de ceintures imitant les logos de célèbres marques apparaissent au grand jour dans certaines boutiques de la ville. Plusieurs magasins dans les quartiers de la Jonction ou encore de la Gare les exposent même au premier plan dans leurs vitrines.
Légal? Il semblerait. Reconnaissant l'ampleur du phénomène, la direction des douanes se dit bien empruntée. «Les produits exposés dans les vitrines genevoises ne sont pas de réelles contrefaçons. Le logo de la marque est par exemple mal imité ou comporte volontairement des erreurs. Le nom de la marque n'est pas non plus inscrit sur le produit. Il ne s'agit donc que de très mauvaises copies qui ont légalement été dédouanées au Tessin», explique-t-on à Genève.
Il n'empêche. Contrefaçons au sens juridique du terme ou pas, ces sacs ont, de loin, étrangement l'apparence des articles que l'on peut acheter à la rue du Rhône. Obéissant à la Loi sur la protection des marques, la direction générale des douanes jouit toutefois d'un champ d'action restreint. «Notre compétence se limite à bloquer les cargaisons uniquement à la demande du propriétaire de la marque. Lorsque nous constatons des contrefaçons, nous avertissons la marque qui décide de faire saisir ou non l'envoi et de le détruire», explique Jean-Claude Fleury à l'Administration fédérale des douanes.
Des milliards de pertes
Du côté des grands groupes de luxe, on se veut plus que discret sur le sujet. Mais les dégâts économiques sont plus qu'évidents: selon les dernières estimations, entre 7 et 9% du commerce mondial serait touché par le fléau de la contrefaçon. En Suisse, le nombre des envois retenus par les douanes augmente régulièrement. En 2004, cette augmentation s'affiche à 100% par rapport à l'année précédente, avec 495 saisies auxquelles s'ajoutent 500 envois de 11 000 montres retenus puis détruits par les bureaux de contrôle des métaux précieux.
Plus de 30% de ces saisies proviennent de Chine. «La majorité des interventions - ndlr: 320 en 2004 - s'effectue à l'aéroport de Zurich», note Jean-Claude Fleury. Vient ensuite Genève: cette année-là, 83 saisies ont été effectuées à l'aéroport, la poste, les routes ou Moillesulaz. Des saisies représentant une valeur marchande de près de 441 000 francs.
Le marché des copies importées dans notre pays apparaît donc particulièrement florissant. En 2004, la Suisse s'affichait même troisième place de transit mondiale de marchandises contrefaites dans le domaine de l'habillement sportif. L'Institut fédéral de la propriété intellectuelle - qui vient de s'associer avec l'économie privée afin de lancer une plateforme d'information «stop à la piraterie» - estime pour sa part à 2 milliards les pertes économiques subies par les entreprises suisses.
Les montres, cible numéro un La contrefaçon ne se limite pas aux produits de luxe mais s'étend à des secteurs tels que la santé, l'automobile ou encore l'alimentation. Mais la cible numéro un reste toutefois les montres de luxe.
Jean-Daniel Pasche, président de la Fédération suisse horlogère, ne peut que le déplorer: la contrefaçon de montres de luxe importée en Suisse se porte à merveille. «Beaucoup de gens en commandent sur Internet. Il est difficile de saisir tous les envois», regrette-t-il.
5 tonnes détruites en six ans
Ce n'est pourtant pas faute de lutter contre ce phénomène. En six ans, 5 tonnes de copies de montres ont été détruites. Des opérations de saisie sont également régulièrement organisées dans les pays producteurs, en Asie ou encore en Amérique latine.
Reste que la pieuvre a de longs tentacules qu'il est difficile de couper. Au total, la fédération estime à 800 millions de francs les pertes annuelles que subit l'industrie horlogère suisse. «Nous souhaitons que le pays adopte une politique de tolérance zéro face à la contrefaçon, à l'image de la France et de l'Italie», conclut Jean-Daniel Pasche. (fn) http://www.tdg.ch/tghome/toute_l_info_test/geneve_et_region/contrefacons__14_1.html _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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