C'est en 1911 lors du changement de statuts et du départ de Georges Favre Jacot que la marque ZENITH qui devient l’emblème de la société. Le nom est déjà connu puisque le nom de ZENITH figure depuis plusieurs années aux cotés de celui de Georges Favre-Jacot qui avait déjà tout compris de l’importance de la communication préalable à tout changement de marques commerciale.
On retrouve la trace du nom dès 1896 et l’attribution de ce nom à un mouvement présenté en 1898. Ce changement sera le point de départ d’une véritable politique de marque et d’une communication fondée sur la valeur du nom ZENITH et des caractéristiques de qualité que cette marque véhicule.
Un article de « Lecture pour tous » témoigne en 1911 du souci de communication qui hante les responsables de la manufacture. L’article offre des images des ateliers et des commentaires complaisants aussi enthousiastes que candides. « Reprenons notre promenade au milieu de tous ces engins dont les organes de métal sont plus habiles que les doigts des plus habiles praticiens qui se montrent, en dépit de leur puissance aveugle, si dociles qu’ils obéissent au geste d’une seule ouvrière. Regardez par exemple cet appareil à percer les trous dans la platine pour le passage des axes et des pignons. N’est-il pas amusant de le voir se dépêcher sous le regard de sa surveillante et forer dans sa journée ses 18 000 trous qui reviennent à moins d’un sous la grosse ? »
Le prix de revient des spiraux qui place l’acier à plus de 6 000 francs le kilo.
L’article fait encore référence aux principaux points sur lesquels James Favre qui succéde à Georges Favre Jacot entend développer les axes de sa communication : Fiabilité, Précision, Prix et valorisation du travail des horlogers détaillants. « Les chronomètres de poche comme ceux fabriqués par les usines Zénith par exemple, sont susceptibles d’atteindre à la plus grande exactitude et varient rarement de plus de 10 secondes par mois. Une pièce semblable eût coûté jadis deux à trois cents francs. On l’obtient aujourd’hui pour le dixième de ce prix ».
L'article glorifie les horlogers ...
« …l’horloger est resté comme autrefois le plus sur intermédiaire entre la fabrique et l’acheteur. Consciencieux et honnête, jaloux de ses connaissances professionnelles et des prérogatives qu’elles lui confèrent, il met tout son amour propre à ne recommander que la montre qu’il sait, pour l’avoir minutieusement examinée, pouvoir garantir en toute sécurité. Artisan laborieux, artiste fort souvent, il est aujourd’hui encore l’évocation de tout un passé, et si ses mains habiles ne confectionnent plus d’un bout à l’autre la montre qu’il vend, il n’en reste pas moins le praticien qui de temps à autre, en prendra soin ou la remettra en état. »
La manufacture annonce produire 150 000 montres par an quand la Suisse fournit la moitié des montres de l’ensemble des marchés (L’article mentionne « l’univers ») soit 9 470 695 montres en 1910 pour une valeur de 125 millions de francs. Les livres de comptes sont un peu moins optimistes avec près de 125 000 pièces tout de même livrées à la branche commerciale.
Les chiffres de production sont à l'époque énorme, la manufacture emploie 7 à 800 personnes et cela sans compter les ouvriers à domicile qui assemblent des montres . En 1911, ZENITH se prépare à une période florissante pour l'horlogerie. La conquète sociale de l'heure crée une envie pour tous les hommes et un peu moins pour les femmes de posséder une montre précise et donc dotée d'un mouvement à ancre.