Actu : L’horloger Zenith et le roi de l’or Metalor licencient

Citation :

L’horloger Zenith et le roi de l’or Metalor licencient
Les deux entreprises neuchâteloises vont supprimer 120 emplois dans leur secteur horloger.


Élisabeth Eckert | 10.06.2009

Les mauvaises nouvelles continuent à tomber sur l’arc jurassien. La plus impressionnante concerne tout d’abord l’horloger haut de gamme Zenith, au Locle. L’entreprise a confirmé hier des rumeurs de suppressions d’emploi qui couraient depuis des jours déjà (24 heures du 8 juin 2009). Filiale du géant du luxe LVMH, Zenith va ainsi licencier un tiers de son personnel, soit 70 collaborateurs sur les 250 que la maison horlogère compte actuellement. Ces licenciements sont prévus pour fin juin. La direction de Zenith renonce ainsi, comme Franck Muller, à passer par la case du chômage partiel.

Comme le confirme Andrea Ciski, porte-parole de Zenith, «les employés de notre manufacture ont été informés lundi soir de cette décision. Nous étudions des licenciements depuis six mois déjà, de même que tous les autres scénarios possibles».

Depuis le 1er juin, la direction de l’entreprise horlogère du Locle a été reprise par Jean-Frédéric Dufour. Or, très récemment encore, ce dernier reconnaissait que des mesures d’assainissement devaient être prises, mais affirmait qu’il n’y avait aucune urgence.

Cap difficile
Visiblement, entre les propos lénifiants et la chute des commandes horlogères, la réalité a pris le pas. «Les suppressions de postes, affirme encore Andrea Ciski, étaient la seule option possible actuellement pour passer ce cap difficile. Pour le futur, par contre, nous n’excluons pas de recourir à la réduction du temps de travail.»

Pour l’heure, la branche du luxe passe par une étape sombre et si Zenith ne fournit aucun chiffre détaillé, le groupe LVMH affiche, pour le premier trimestre, un recul de 27% de ses ventes dans le secteur horlogerie/joaillerie. La manufacture du Locle n’était pas la seule, hier, à communiquer de mauvaises nouvelles. Le groupe neuchâtelois Metalor, spécialisé dans les métaux précieux, a également annoncé qu’il allait supprimer 50 emplois – sur un effectif de 457 personnes – dans sa division horlogère.

https://forumamontres.forumactif.com/forum-general-de-discussions-horlogeres-f1/actu-lhorloger-zenith-et-le-roi-de-lor-metalor-licencient-t58731.htm#795149

Je voudrais ce matin avoir quelques mots pour tous les personnels de Zenith et leur président qui évidemment vivent durement cette période.
Si les licenciements sont une mesure devenue incontournable, l'acharnement odieux d'une pseudo-presse a rendu ces moments parfois irrespirables.
LVMH et La Direction de Zenith ont tout mis en oeuvre pour différer au maximum l'engagement du processus avec l'espoir de contenir au mieux le nombre de personnes concernées et la durée de cette séparation difficile. Laisser passer la période des vacances et laisser aux 70 familles concernées un peu de temps supplémentaire pour se retourner eut permis pensait-on de rendre plus humaine une décision que la mort dans l'äme les décideurs devaient signer.

De manière assez infecte et pour faire un scoop qui ne nourrit que l'ego de ceux qui l'ont véhiculé, il a fallu que certains trouvent intérêt à nourrir la rumeur et à la faire enfler au point d'annoncer à la volée de 50 à 120 licenciements comme s'il fallait jeter du grain à moudre et comme si la surenchère donnait à "l'information" une valeur ajoutée au seul profit des jeteurs de sorts.

Cette pression immonde relayée sans vergogne dans un milieu où les difficultés économiques et les plans sociaux sont devenus pour les "informateurs" une forme de gestion de l'information et un produit de consommation courante est devenue si forte que la manufacture a du annoncer avant l'heure le plan social qui la frappait.

Comme à chaque fois, se réfugiant dans le rôle du journalisme martyre et derrière le droit à l'information, c'est en toute impunité que le géniteur de rumeur pourra se féliciter d'avoir été le premier à dire aux autres. Mieux, nous aurons droit à la réflexion philosophique de bon ton sur le rôle du journaliste face à l'évènement : Acteur ou spectateur ? Délateur ou collaborateur ?

Je n'ai pas de réponse à ces questions mais suis juste triste pour ceux qui partent sans être coupables de rien d'autre que d'aimer leur entreprise et leur métier et qui subissent une situation qui déchire ceux qui doivent leur annoncer qu'ils vont quitter le navire.

Je suis triste aussi pour ceux qui restent et vont un de ces prochains matins prendre leur poste de travail à coté d'une place vide, celle de quelqu'un qui partageait une partie de leur vie depuis des mois ou des années. Je suis triste enfin que la pression médiatique ait eu cet effet accélérateur et que finalement pour un scoop furtif qui n'avait rien d'utile 70 familles vivent un été forcément nuageux.

On dit souvent que la presse n'est pour rien dans les faits dont elle témoigne et qu'il faut cesser de l'accuser de tous les maux ( mots ? ) et empreint de bonne conscience, on oublie aussi le vrai sens du journalisme qui n'est pas et ne peut pas être de nuire et de complexifier des situations dont rien ne justifie qu'elles soient la proie désignée d'une gloire fugace.

Pour terminer mon propos, je voudrais juste vous livrer un extrait de mail expédié à mon attention par une horlogère anonyme. Il ne comporte aucune rancoeur, aucun propos négatif ...



"....A l'occasion d'une prochaine visite chez nous j'aimerais si tu arrives a prendre le temps pouvoir manger en ta compagnie te laisser raconter notre histoire, je m'aperçois que meme en travaillant dans cette belle maison on ne connait pas grand chose de son passe....

...Aujourd'hui journée bien triste à la manufacture, officiellement mr Dufour nous a tous réunis pour nous annoncer le plan social avec 70 licenciements, nous aurons les noms le 23 juin.

Il va falloir tant bien que mal continuer a bien travailler pendant ces deux semaines qui vont nous paraitre bien longues...

J'aurais aimé t'apporter de bien meilleures nouvelles; encore une page sur le livre de notre histoire

Je sais que tout ce qui nous touche te touche aussi..."

Ces 70 personnes qui partent c'est autant de tristesse que les 200, 300, 50, 25 ... d'ailleurs et chaque perte d'emploi est un vrai drâme dans l'horlogerie comme ailleurs.

La crise est là, personne ne la nie et annoncer les choses clairement est dans les missions louables de la presse. Il faut savoir juste respecter la chronologie des évènements et respecter les gens qui vivent ces situations. Cela demande un peu d'amour et d'amitié, un peu de cette hauteur qui fait la différence entre le bon et le mauvais, entre le positif et le négatif, entre l'utile et le nuisible.

Alors à vous qui dans la manufacture Zenith vivez des moments durs d'une période économique tendue, je veux vous dire que vous n'êtes pas seuls, que la lumière est au bout du tunnel et que l'affection que nombre d'entre nous vous envoie doit vous accompagner au cours de ces jours prochains.

Nul doute que des jours meilleurs permettront à ces salariés d'exprimer à nouveau leur savoir-faire.

Courage à tous.

Très bon édito. Merci!

Certains journalistes sont des charognards, des fouilles-merde (EXCUSEZ LE PROPOS).

Ce sont le(s) mêmes qui affirment, avant Bâle, avoir pu essayer LA pièce de la foire (un tourbillon suspendu avec une réserve de marche "nucléaire") avant tout le monde alors qu'un ami te téléphone le soir de l'article (publié le matin) depuis sa voiture te disant qu'il est en route pour livrer les boîtes qui vont permettre de monter les PREMIERS protos...
Etrange, non?
Cela me fait bien marrer!
Mais rassurons-nous: l'hécatombe qui attend la presse fera passer la situation horlogère actuelle pour de la rigolade...

Merci pour ce témoignage et tout mon soutien aux employés de Zénith si ils nous lisent.
Passez les meilleures vacances possible, en famille, la chose la plus importante au monde.

+1...avec le post de Zen..

eh M.... c'est bien triste et les 70 personnes concernées doivent se sentir bien seules. D'autant que devant cette crise, d'autres marques et manufactures risque de suivre..
courage a toutes ces personnes et celles deja licenciées ailleurs dans le secteur.... et merci pour cette passion a fabriquer ces objets que nous adorons
Jacky

J'adresse mes salutations les plus solidaires aux personnes concernées chez Zenith, Metalor et les autres.

Emmanuel

- 1 avec le post de Zen: je me rappelle de ton acharnement à vouloir " démolir " Breitling, dont pourtant la structure est co,parable à celel de Zenith, c'est-à-dire que derrière un nom et des paillettes, il y a des hommes et des femems qui bossent, qui donnent le meilleur d'eux-même pour accomplir leur boulot et gagner leur vie.

les employés de Zenith valent-ils plus que ceux des autres marques victimes de licenciements ces denriers temps ??

Tout le monde est dans la même galère: au lieu de jeter des cailloux sur les uns et de plaindre les autres, il vaudrait mieux se souvenir que derrière des produits, des pubs, etc...il y a ici et là des hommes et des femmes qui ne demandent qu'à travailler

C'est toujours triste pour les premiers concernés (que ce soit Zénith ou un fabriquant de pneus).
Mais je ne comprends pas ton post sur la presse (et quelle presse d'ailleurs). Quand les journaux retranscrivent sans plus d'effort les communiqués officiels (genre cette année ça ira bien, la crise n'aura que peu d'effets etc etc) ou quand la presse balance des rumeurs infondées et non vérifiées, c'est effectivement condamnable, mais en quoi donner une information vraie et confirmée par les interessés est condamnable?

Toujours triste une vague de licenciements chez Zenith ou ailleurs...le seul bémol que je mettrais c'est les conditions dans lesquelles ils partent, entre un salarié qui part avec de quoi voir venir parcque les syndicats sont forts ou parcque son employeur ne veut pas ternir son image (ce qui doit etre le cas de LVMH...d'autant qu'ils peuvent se le permettre), et un type qui part avec le strict minimum (petite structure ou rien à foutre de l'image) il existe une réelle différence...d'autant que ce personnel est hautement qualifié...je ne hiérarchise pas, içi, la douleur d'une situation par rapport à une autre mais je nuance.

Courage aux familles touchées.

Il y a quelques jours, mon père était outré d'entendre à la radio une interview de JC Biver, dans laquelle le journaliste le traitait quasiment de menteur parce qu'il disait qu'il ne ressentait que partiellement les effets de la crise, ou un truc du genre.

Le journaleux en question voulait absolument le démonter pour lui faire dire ce que lui estimait être la vérité, c'est-à-dire que Hublot était touché au même titre que les autres, ce que je ne crois pas.

Il y a certes des marques qui sont en train de la " piler ", mais il y en a d'autres qui s'en tirent encore pas trop mal

A la radio, c'était peut-être ceci, non ?

••• JEAN-CLAUDE BIVER (HUBLOT) et Grégory Pons Business Montres) défendent leur point de vue : un entretien courtois, quoique conduit sur un ton très ferme, et arbitré par les animateurs de Forum, sur la Radio suisse romande.

Emmanuel

A la radio, oui, c'est vrai, mais j'ignorais alors qu'il pouvait s'agir de G.Pons.
Je viens d'appeler mon père pour lui demander des précisions, mais il ne lui semble pas que c'était l'émission " forum ", mais il ne s'en rappelle hélas plus

Cette émission de la RSR a été diffusée vendredi soir dernier.

C'est clair que la solidarité est importante... la Crise, peut être des erreurs strategiques, bref...

Je voualis juste témoigner que dans mon cas, salarié d'une industrie extremement cyclique j ai perdu mon job plusieurs fois et toujours retrouvé mieux mais avec un prix : la mobilité.

Je travaille où je ne vis pas et je vois ma famillle le week end only.

C'est un choix.

Décider c'est renoncer.

En espérant de tout coeur que l'industrie horlogère reprenne des couleurs,

bon courage.

Merci de ce message qui donne une lueur d'espoir ...