Ces montres sont des Bianchi, ce sont les montres équipant les plongeurs de l’Armée de Terre.
(Un résumé sur la spécialité et l’histoire des plongeurs suivra plus loin)
La 1ere montre appartenait à un « camarade » Ph. B. Ancien chef d’atelier plongée du 17e RGP (Régiment du Génie Parachutiste) de Montauban. La montre fut perçue en 1993.
NB : Perçue, du verbe percevoir signifie donnée en dotation.
La 2e appartenait auparavant à Guillaume de Marseille (Guile sur FAM).
L’histoire de ces montres commence en 1992, au CEPAT (Centre Ecole de Plongée de l’Armée de Terre) de La Valbonne.
Le cahier des charges pour la sélection de la montre fut établi par les officiers du CEPAT (les Capitaines Saint-Martin, Duvivier & Hanselmann).
Les « prototypes candidats » envoyés par les fabricants furent testés sur le terrain par les plongeurs du CEPAT (B_yer, E_p, « Fox », F_uchet G_ska, G_neste, J_rs, M_rel, R_ncon, V_rgil, V_rgiti…Les noms ont été volontairement tronqués afin de respecter la nouvelle vie de certains, les noms restent reconnaissables ceux qui les ont connus).
La conception / réalisation / production de la montre présentée fut l’œuvre de l’horloger Marseillais Jacques Bianchi*** dont les prototypes de montres avaient remportées le « jeu de massacre » parmi toutes les concurrentes.
.(***Et de Dominique dit « Domars » sur Fam qui officiait chez Bianchi à l’époque)
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Un millier de ces montres furent produites et livrées à l’Armée de Terre à partir de 1993, livraison en 3 lots + 1 présérie.
Je tiens a repréciser que cette montre est une VRAIE montre militaire, une montre de dotation et PAS une « fantaisie de foyer militaire » comme l’on pourrait le croire.
La montre porte le logo de l’Armée de Terre, seuls les équipement dit TTA (Toutes Armes) peuvent porter ce logo.
NB : TTA signifie réglementaire
Les « fantaisies de foyers » n’ont pas le droit d’arborer le logo de l’Armée de Terre. La plupart des « fantaisies » arborent des insignes d’unités / d’armes ou de brevet (exemple : les montres de chez MAT, TOT ou les Yema du 2e REP)
Cette montre fait partie de ce que l’on appelle du lot SAF (Spécialiste d’aide au Franchissement).
NB : lot signifie l’équipement.
Ci-dessous des photos de la montre sur le terrain (de la presse).
Source : Raids – Eric Micheletti
Source : Raids – Philippe Poulet
Source : Assaut – Yves Debay
Passons à la revue des montres, ces 2 montres sont de 1993.
La 1ere porte le n° 5-93-02X (la 2Xe produite), faisant partie du lot de la présérie si mes infos sont bonnes (?).
La 2e porte le n° 5-93-49X (la 49Xe produite), faisant normalement partie du 2e lot.
1/Boîte & mouvement :
En acier, le diamètre de la montre est de 42mm et l’épaisseur de 11mm.
Couronne vissée à 3h, protégée par 2 épaules.
Le fond est un fond vissé.
Le mouvement est un ETA 2824.
2/Luminosité :
3 aiguilles : seconde, minute, heure,
Les index du cadran et les aiguilles du 1er modèle sont traités au tritium, celui du 2e modèle au luminova.
3/Cadran :
A 12h, un index triangle et en dessous, le logo de l’Armée de Terre.
A 3h, le guichet de date.
A 6h, les inscription BIANCHI / MARSEILLE / 300 METRES / AUTOMATIQUE
Chaque index est « doublé » par l’inscription des heures 13 / 14 / 15 / 16…etc.…
4/Lunette de plongée :
Unidirectionnelle à 60 crans et dotée d’une perle luminescente.
Insert gradué de 10 en 10 (10 / 20 / 30 / 40 / 50) avec marquage des secondes
Crantage de lunette épais pour utilisation facile avec des gants
5/Le bracelet :
Sur le 1er modèle, le bracelet élastique type « sangle de parachute ». Bracelet utilisé pour le port de « tout les jours » au poignet. Bracelet pour le port pratique (sans ajustement) sur la combinaison néoprène.
Sur le 2e modèle, le bracelet d’origine en perlon. Bracelet fin et robuste, utilisé principalement pour la fixation de la montre sur la planchette de navigation.
Ci-dessous photos des montres dans les 2 configurations de bracelet (poignet et planchette de navigation)
Source : Raids – Eric Micheletti
6/Production :
Ces montres furent produites à un milliers d’exemplaires, entre ces 2 montres un écart de 400 ex. ET quelques différences : fond poli et cadran luminova pour la seconde.
Différence importante, pas de stop seconde pour la première (cause de présérie ?)
7/Disponibilité et traçabilité :
Dans les années 90, il y avait environ 300 plongeurs en activité (contre environ 200 actuellement).
Les montres étaient perçues (dans le lot SAF) par les plongeurs en début d’affectation. En cas de changement d’affectation les plongeurs réintégraient leur lot SAF (montre comprise). Rares étaient les montres conservées par leur « locataires »…Celle que j’ai (1er modèle) est une rare exception.
Sur le milliers de montres produites par BIANCHI & livrées à l’Armée de Terre beaucoup sont encore en service actif dans les sections de plongeurs ou en stockage dans les régiments (ou dans les unités du matériels : RMAT régiments, ERM établissement régionaux…etc…).
Je ne pense pas que des exemplaires de ces montres aient été mise en réforme (vendues) comme cela a été le cas avec les montres de la MN.
Nous avons un officier du Matériel sur les forums (Chronomania & Fam), il pourra peut-être nous donner des infos, NT_ (Hervé) … Si tu nous lit !!!
De plus contrairement aux montres MN, les montres de l’Armée de Terre n’étaient pas répertoriées sur un registre unique comme ceux de Lorient et de Toulon.
Les montres de l’Armée de Terre sont inventoriées sur un registre de perception dans chaque unité (registre au niveau régimentaire, puis compagnie et parfois section). Il y’a actuellement 16 section/détachement/groupe/équipe de plongeurs (+ les unités du Matériel).
Il est donc plus difficile de retracer l’histoire/le parcours complet d’une montre.
Ci-dessous des photos extraites du manuel SAF de 1982.
Concernant l’entretien de ces montres dans l’Armée de Terre.
Normalement l’entretien / réparation des matériel se fait à plusieurs niveaux selon l’importance des travaux
1er échelon au niveau compagnie ou escadron,
2e échelon au niveau régimentaire,
3e échelon au niveau divisionnaire ou de région militaire,
Mais en ce qui concerne les montre il n’y a pas d’horloger au niveau compagnie / régiment / division / région militaire / Armée de Terre. J’en déduit que les travaux ont été confiés à un horloger civil, le fabricant peut-être ?
Bonne question, si NT_ (Hervé) & Domars (Dominique) nous lisent !!!
Pour conclure, cette montre est un peu / beaucoup / assez / très difficile à trouver…
Sa côte va rapidement grimper suite à cette revue !!!
Ceux qui l’on vendue peu chère vont le regretter et ceux qui l’on achetée peu chère vont s’en réjouir.