Les montres à souvenirs

Léon, il s'appelait Léon, le soldat Léon et il est parti à la guerre le 25 février 1916 réquisitionné comme les autres...
Sa jeune femme très amoureuse a voulu lui offrir une montre, un objet qu'il garderait sur lui et qui serait son porte bonheur tout en lui rappelant la tendresse de celle qu'il aime.

Dans la montre, une Lip en metal nickellé, une inscription... deux ou trois mots d'amour et une signature "Emilienne" et la date du 25 février 1913...

Quand léon est parti, beaucoup de larmes mais beaucoup moins que 15 jours plus tard, quand Emilienne a appris que Léon avait été fauché par un obus 2 jours seulement après son arrivée sur le front.

La montre est revenue avec les quelques affaires de Léon. Emilienne y a fait graver une seconde date : 27 février et "maudit soit ce jour" de larmes.

Des milliers de montres ont été offertes à des milliers de soldats et sont revenues sans leur propriétaires.

Les arrières petits enfants de ces soldats les bradent sur des brocantes ou dans des dépôts ventes. Ces montres n'ont le plus souvent qu'une valeur sentimentale mais la valeur des sentiments tend à oublier les anciens, alors ce 27 février n'est plus un jour maudit pour personne et sans cette montre, qui parlerait encore de Léon et d'Emilienne ?

Moi je pense encore à René et Gaby.
Lui qui est parti le 10 juin 1942 rejoindre les anges avec son avion.
Ta montre compte toujours le temps depuis que tu nous as quittés.

ZEN a écrit:

Les arrières petits enfants de ces soldats les bradent sur des brocantes ou dans des dépôts ventes. Ces montres n'ont le plus souvent qu'une valeur sentimentale mais la valeur des sentiments tend à oublier les anciens, alors ce 27 février n'est plus un jour maudit pour personne et sans cette montre, qui parlerait encore de Léon et d'Emilienne ?

le pire est que cela ne doit pas leur rapporter grand chose financièrement parlant ...

Effectivement cela ne doit pas rapporter grand chose.
Ils n'ont pas connu Léon et Emillienne... Il ne font pas de "sentimentalisme".
Quand je vois des montres gravées, je ne suis pas vraiment attiré pour l'acheter. J'aurai l'impression qu'elle n'est pas à moi. Je possède des "vintages" anonymes. Je sais qu'elles ont été portées mais elles gardent leur histoire pour elles.

joetsmit a écrit:

Effectivement cela ne doit pas rapporter grand chose.
Ils n'ont pas connu Léon et Emillienne... Il ne font pas de "sentimentalisme".
Quand je vois des montres gravées, je ne suis pas vraiment attiré pour l'acheter. J'aurai l'impression qu'elle n'est pas à moi. Je possède des "vintages" anonymes. Je sais qu'elles ont été portées mais elles gardent leur histoire pour elles.

Moi c'est l'inverse, j'aurai bien aimé connaitre l'histoire de mes quelques vintage
(Lieu d'achat, nombre de propriétaire...). Je trouve cela intéressant qu 'un tel objet puisse traverser le temps, les modes... tout en changeant de mains qui font l'effort de continuer à le faire fonctionner.

Je suis vraiment partagé sur la question entre être navré par le fait de vendre un patrimoine familiale avec une histoire et moi même posséder une pièce avec une histoire et une vie....

juste un émouvant INRI sur celle-ci, pas de date

lui, il en est revenu (entier ?...)



justement trouvée sur un vide grenier