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A Baselworld, bijoutiers et horlogers disent au revoir au bling-bling
Bijoutiers et horlogers, qui s'exposent au salon Baselworld à partir de jeudi, entrevoient l'éclaircie après une année sinistrée, avec un retour aux valeurs sûres sans les excès du bling-bling d'avant crise.AFP - le 17 mars 2010,
Bijoutiers et horlogers, qui s'exposent au salon Baselworld à partir de jeudi, entrevoient l'éclaircie après une année sinistrée, avec un retour aux valeurs sûres sans les excès du bling-bling d'avant crise.
Après une année de "crainte et d'interrogations", l'édition 2010 de Baselworld à Bâle (nord-ouest), "sera celle du recouvrement des forces et d'un ciel plus dégagé", a assuré, mercredi, la directrice du plus grand salon mondial du secteur, Sylvie Ritter lors d'une conférence de presse.
Le président du comité des exposants, Jacques Duchêne confirme: "on sent depuis plusieurs mois une évolution positive de la tendance".
De fait, l'horlogerie et la bijouterie qui ont vécu des heures difficiles en 2009, que ce soit en Suisse, en France, en Italie ou en Allemagne, font état d'une amélioration depuis quelques mois.
Les exportations horlogères helvétiques, les plus importantes au monde et qui servent de baromètre du secteur, sont ainsi repassées dans le vert en janvier après 14 mois consécutifs de recul et une chute de 22,3% à 13,2 milliards de francs suisses (9 milliards d'euros) en 2009.
Le mois de février s'annonce même meilleur, selon le président des exposants suisses François Thiébaud.
Les grandes marques comme Hublot ou Swatch font d'ailleurs état de résultats exceptionnels, voire historiques en ce début d'année.
Le directeur général de l'horloger Hublot (groupe LVMH), Jean-Claude Biver s'est félicité mercredi du mois de janvier, le "meilleur de (son) histoire". Comme devraient l'être février et probablement mars, a-t-il assuré.
Sur le même ton, le directeur général du groupe Swatch (Omega, Breguet, Tissot et Blancpain...) Nick Hayek annonçait triomphalement la semaine dernière "une croissance extraordinaire" pour les premiers mois de 2010.
Les organisateurs de Baseworld se montrent plus prudents. Car si les grandes marques tirent leur épingle du jeu, nombre de sous-traitants continuent de souffrir, avec chômage et faillites à la clé.
"De très nombreux emplois de personnel qualifié ont disparu", a reconnu M. Duchêne s'inquiétant de la perte d'une main d'oeuvre unique si vitale pour le secteur.
Avec une "situation économique mondiale restant très fragile", l'euphorie n'est pas de mise et les folies des années bling-bling sont désormais loin, prévient-il.
"C'est assurément la fin des années exubérantes" et le "retour aux vraies valeurs, aux valeurs traditionnelles", assure le responsable.
"Le bling-bling n'est plus vraiment à la mode", abonde la présidente de Dior horlogerie, Laurence Nicolas interrogée par l'AFP.
Signe de cette tendance, les designs sont devenus "plus classiques", les montres pour femmes plus petites, tandis que les bracelets ont renoué avec le métal, souligne François Thiébaud.
Chez Dior, les gros diamants d'antan se font plus discrets. Désormais, le mot d'ordre est : "brillant mais élégant", résume Mme Nicolas.
Clairement, remarque M. Duchêne, "le consommateur fait des choix plus réfléchis". Il "en veut pour son argent", assure également le directeur général des Ateliers Horlogers Dior, Mauro Egermini.
Pour beaucoup, montres et bijoux sont devenus des "investissements" car "plus sécurisants que la Bourse" secouée par de nombreuses tempêtes depuis la crise.
Cependant, les stands aux allures de vrais magasins, brillent toujours de mille feux dans les allées du rendez-vous très select de Bâle qui accueille 2.000 exposants venus de 45 pays jusqu'au 25 mars.
http://www.lematin.ch/flash-info/baselworld-bijoutiers-horlogers-disent-revoir-bling-bling