Actu : Des Chinois investissent dans l’horlogerie à Bienne
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ZEN Rang: Administrateur
Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
Sujet: Actu : Des Chinois investissent dans l’horlogerie à Bienne Dim 8 Aoû 2010 - 10:02
Citation :
Des Chinois investissent dans l’horlogerie à Bienne
Bastien Buss
Swiss Chronometric lance Codex, en attendant la création de six autres marques Au sortir de la pire crise que le secteur ait connue en trente ans, les sirènes horlogères suisses n’en continuent pas moins de séduire les capitaux chinois. Après avoir racheté ou pris des parts dans des marques comme Universal Genève ou encore le fournisseur Technotime, des investisseurs de l’Empire du Milieu lancent la nouvelle société Swiss Chronometric, basée à Bienne. Dont la majorité du capital-actions est entre les mains de l’entreprise chinoise Ebohr. Quatre membres du conseil d’administration sur cinq en émanent d’ailleurs. «Des vidéoconférences sont organisées chaque semaine. Mais ces investisseurs ne font preuve d’aucune ingérence dans l’opérationnel de la société. Nous sommes une marque suisse, produisant à 80% dans le pays avec l’appui d’un vaste réseau de fournisseurs de l’Arc jurassien. D’où notre Swiss made», explique René Kohli, administrateur délégué et actionnaire de la société, par ailleurs ancien directeur commercial de Montres Dior. Baptisée Codex, la première marque de Swiss Chronometric, qui compte en lancer à moyen terme sept au total, connaîtra son adoubement officiel ce week-end à Lucerne, avec l’inauguration de sa première boutique. Déposée dans 62 pays, la société propose trois lignes de montres, déclinées en 18 modèles, avec des prix s’échelonnant entre 2400 et 80 000 francs, pour la série limitée. Cette année, René Kohli, qui vient de signer un contrat de sponsoring de 250 000 francs avec le club de hockey sur glace de Bienne, espère écouler 7000 montres, dotées principalement de mouvements ETA, et le double l’an prochain. Les effectifs, de dix personnes aujourd’hui, devraient passer en octobre à 25 employés. A terme, une cellule d’assemblage des produits pourrait aussi voir le jour in situ. Depuis la création de la marque, environ 15 millions de francs ont été investis. «Après Lucerne et un réseau de 25 détaillants en Suisse, nous allons nous attaquer à l’international», explique le directeur général. Une boutique est d’ores et déjà prévue pour cette année à Moscou et une suivra à Shanghai. Au total, ce groupe – en devenir – escompte une dizaine de points de vente en propre durant les deux prochaines années. Et entend se développer en Europe via un réseau de détaillants.
En ce qui concerne l’Asie, un contrat de distribution, outre la participation dans le capital-actions, a été signé avec Ebohr et son réseau de 1200 points de vente. «Il nous fallait un partenaire pour pénétrer le marché de la Chine et de l’Asie-Pacifique. Ebohr est un géant de la branche depuis vingt ans dans cette région, produisant quelque 650 000 montres d’entrée de gamme par année», selon René Kohli. Ebohr appartient au groupe chinois coté à Hongkong China Haidian Holdings Ltd. Lequel possède aussi les sociétés horlogères Rossini et Kana. En 2009, la holding a réalisé un chiffre d’affaires de 147 millions de francs, dont 36,8 millions (+21%) pour le pôle horloger. En Suisse, bon an mal an, une quarantaine de marques horlogères voit le jour, pour une vingtaine qui trépasse, selon des estimations de spécialistes.
_________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
Dernière édition par ZEN le Dim 8 Aoû 2010 - 13:05, édité 1 fois
EtienneBF Permanent passionné
Nombre de messages : 2134 Age : 64 Localisation : Paris Date d'inscription : 14/02/2010
Sujet: Re: Actu : Des Chinois investissent dans l’horlogerie à Bienne Dim 8 Aoû 2010 - 10:32
Article très intéressant et qui peut soulever bien des questions...
Ma première réaction est de me demander si les Chinois investissent là uniquement pour acquérir un savoir-faire suisse qu'ils pourront ensuite utiliser pour de la production en Chine. Mais ont-ils encore vraiment beaucoup de choses à apprendre ainsi ?
Peut-être que leur objectif principal est tout simplement leur propre marché. Il est en train d'exploser, et un produit qualitatif ne peut pas s'écouler sur place s'il est marqué "made in China". Il leur faut du swiss made, et s'ils le produisent eux-mêmes il leur sera peut-être plus facile de concevoir une gamme parfaitement adaptée au goût local.
Un point de l'article m'intrigue : on nous dit que ces investisseurs ont d'ores et déjà décider de lancer 7 nouvelles marques. Pourquoi autant ? Avec quels positionnements respectifs, et quels objectifs ? Ca parait pour le moins ambitieux. Comme si le raisonnement était "nous allons créer un groupe équivalent au Swatch Group avec un étagement des marques sur tous les segments : Swatch, Tissot, Hamilton, Omega, Blancpain, Bréguet, etc..."
Larticle reproduit par Zen ressemble à la quatrième de couverture d'un roman policier façon "le thriller de l'été". A suivre...
Rossini Membre Actif
Nombre de messages : 56 Age : 39 Localisation : le pin vert. Date d'inscription : 26/10/2009
Sujet: Re: Actu : Des Chinois investissent dans l’horlogerie à Bienne Dim 8 Aoû 2010 - 11:34
ZEN a écrit:
Citation :
Des Chinois investissent dans l’horlogerie à Bienne
Bastien Buss
Swiss Chronometric lance Codex, en attendant la création de six autres marques Au sortir de la pire crise que le secteur ait connue en trente ans, les sirènes horlogères suisses n’en continuent pas moins de séduire les capitaux chinois. Après avoir racheté ou pris des parts dans des marques comme Universal Genève ou encore le fournisseur Technotime, des investisseurs de l’Empire du Milieu lancent la nouvelle société Swiss Chronometric, basée à Bienne. Dont la majorité du capital-actions est entre les mains de l’entreprise chinoise Ebohr. Quatre membres du conseil d’administration sur cinq en émanent d’ailleurs. «Des vidéoconférences sont organisées chaque semaine. Mais ces investisseurs ne font preuve d’aucune ingérence dans l’opérationnel de la société. Nous sommes une marque suisse, produisant à 80% dans le pays avec l’appui d’un vaste réseau de fournisseurs de l’Arc jurassien. D’où notre Swiss made», explique René Kohli, administrateur délégué et actionnaire de la société, par ailleurs ancien directeur commercial de Montres Dior. Baptisée Codex, la première marque de Swiss Chronometric, qui compte en lancer à moyen terme sept au total, connaîtra son adoubement officiel ce week-end à Lucerne, avec l’inauguration de sa première boutique. Déposée dans 62 pays, la société propose trois lignes de montres, déclinées en 18 modèles, avec des prix s’échelonnant entre 2400 et 80 000 francs, pour la série limitée. Cette année, René Kohli, qui vient de signer un contrat de sponsoring de 250 000 francs avec le club de hockey sur glace de Bienne, espère écouler 7000 montres, dotées principalement de mouvements ETA, et le double l’an prochain. Les effectifs, de dix personnes aujourd’hui, devraient passer en octobre à 25 employés. A terme, une cellule d’assemblage des produits pourrait aussi voir le jour in situ. Depuis la création de la marque, environ 15 millions de francs ont été investis. «Après Lucerne et un réseau de 25 détaillants en Suisse, nous allons nous attaquer à l’international», explique le directeur général. Une boutique est d’ores et déjà prévue pour cette année à Moscou et une suivra à Shanghai. Au total, ce groupe – en devenir – escompte une dizaine de points de vente en propre durant les deux prochaines années. Et entend se développer en Europe via un réseau de détaillants.
En ce qui concerne l’Asie, un contrat de distribution, outre la participation dans le capital-actions, a été signé avec Ebohr et son réseau de 1200 points de vente. «Il nous fallait un partenaire pour pénétrer le marché de la Chine et de l’Asie-Pacifique. Ebohr est un géant de la branche depuis vingt ans dans cette région, produisant quelque 650 000 montres d’entrée de gamme par année», selon René Kohli. Ebohr appartient au groupe chinois coté à Hongkong China Haidian Holdings Ltd. Lequel possède aussi les sociétés horlogères Rossini et Kana. En 2009, la holding a réalisé un chiffre d’affaires de 147 millions de francs, dont 36,8 millions (+21%) pour le pôle horloger. En Suisse, bon an mal an, une quarantaine de marques horlogères voit le jour, pour une vingtaine qui trépasse, selon des estimations de spécialistes.