Encore une Seiko Diver 200, sujet battu, rebattu, et archibattu. C'est vrai, mais prenez le temps de parcourir cette revue.
Certains détestent, d'autres ne jurent que par elle.
Il arriva que je me retrouvé confronté au dilemne classiquel : que mettre comme montre quand vous sortez, qu'il pleut, et que vos activités vont entrainer chocs et immersions ?
Pas les montres de ville dites "habillées", même si elles sont waterproof, à cause des risques de coups.
Pas les vintages, plus fragiles et pas vraiment étanches.
Bref y en avait pas une sortable.
Pourtant j'avais besoin de savoir l'heure.
Et comme pour un assez grand nombre d'entre nous je me suis retrouvé sur la route de Mr Lee, qu'on ne présente plus.
Les arguments, vous les connaissez : rapport qualité prix, indestructible, se multipliant sur la surface du globe comme la vérole ( ceci pour Maurice Boissard, qui les aime tant) , longue continuité historique, etc.
J'ai donc acheté la plus discrète, taille médium, cadran noir, lunette noire, et je l'ai testée un été avec différents bracelets :
D'accord le zulu orange Coast Guard n'est pas très discret.
Bon, elle avait bien rempli son office, mais il demeurait à l'usage quelques défauts qui sont pour moi rédhibitoires : je ne peux pas garder une montre quand un détail cloche, il éclipse tout le reste. Et il y en avait plusieurs, de détails.
Qu'est ce qui clochait ?
- Le rapport diamètre épaisseur
- Les ignobles aiguilles faussement broad arrow
- La date en fond blanc alors que le cadran est noir . Comble du déséquilibre, elle bouffe aussi tout l'index. Il se trouve que je n'ai aucune montre avec la date.
- Et dans une moindre mesure les gros pavés globuleux des indexs.
Gros plan sur le Broad Arrow du pauvre et l'index globuleux :
Il me restait donc soit à m'en accommoder, soit chercher autre chose.
Dans la série autre chose, une Diver 100, qui a duré l'espace de quelques heures, vraiment, c'était pas ça :
J'ai finalement après mures réflexions choisi le renouveau dans la continuité (arf), c'est à dire une Seiko Diver 200 : oui, mais moche : non.
Y avait plus qu'à faire les courses au marché.
L'idée initiale était donc de garder tout ce qui est spécifique à la Diver 200, mais en changeant ce qui me déplaisait.
J'ai commencé le marché par un échange entre ma medium et une full size SKX007, via le panneau d'affichage d'un bar spécialisé.
Je suis passé chez Mr Lee, qui soit dit en passant peut fournir beaucoup plus de pièces qu'il n'en montre : il suffit de lui demander sur son forum, et poser les questions techniques sur la faisabilité : il est tout à fait ouvert au dépeçage de son matériel. Le port des pièces détachées est gratuit, il peut même faire des modifications lui même sur son stock.
J'ai pris un cadran de SKXA53 " Bullet"
Et des disques de date et jour sur fond noir. Les pièces arrivent dans des emballages comme ceux ci :
Ainsi je gardais la boite si spécifique de la Diver 200 avec la couronne à 4 heures, la lunette interne graduée, et je gagnais un cadran aux indexs plus fin, et une date discrète, qui laissait même la place à un bout d'index à 3 heures.
- Mais si tu n'aime pas les dates, pourquoi n'as tu pas prix un cadran sans date type militaire ou plongeur, de chez Bill par exemple ?
Justement parce que je ne voulais pas amputer la Diver 200 de la date, et la changer d'affectaion : toutes les Diver Seiko ont la date, le renouveau dans la continuité, j'ai dit. Seiko tu es, Seiko tu restes.
Mais je suis quand même allé chez Bill Yao continuer mon marché. C'est moins économique que Mr Lee, il y a de bien belles choses , et je suis reparti avec des aiguilles type Ploprof, qui me plaisaient beaucoup, avec une légitimité historique de plongeuse :
Et voici le premier résultat des courses, que vous aviez peut être déjà vu :
Une bonne partie de l'objectif était atteint, à noter que l'aiguille des secondes, si caractéristique ( et qui n'existe d'ailleurs pas sur la version médium) , a été conservée.
A noter également que le zulu couleur bouse de vache n'est pas une bonne idée, et que la date et le jour ne sont pas alignés, et considérés comme irrécupérables.
Je l'ai dit plus haut, quand un détail me gêne, l'arbre cache la forêt, et la date la montre.
Alors je suis reparti en chasse, et de mon nouveau passage chez Bill Yao , je suis revenu cette fois ci avec dans mon caddy un verre saphir très légèrement bombé, et une lunette alu GMT.
Là, très clairement le projet initial commençait à déraper, et passait du nécessaire au superfétatoire.
Dans le temps les Diver avaient des verres bombés. En plexi, comme ici :
Un petit tour sur eBay pour trouver un bracelet caoutchouc correct – je déteste les bracelets aciers (sauf les mesh, mais quand même, faut peut être pas pousser) , et les caoutchouc Seiko sont très laid. Celui en plus sent la vanille.
Un tour chez l'horloger pour monter tout ça. Mais la date restait de travers.
Un tour à l'Atelier Seiko, rue Lévis dans le 17e, pour remettre la date droite, et tester l'étanchéité.
Et voilà le résultat :
Vu de face :
De travers :
Encore plus de travers :
Le fonds avec la vague, qui indique que la montre est faite pour aller dessous :
Focus sur le cadran, les aiguilles et les indexs - on voit bien que les disques sont enfin alignés :
J'ai essayé de rendre la très légère courbe du saphir, mais bof :
Et vu de derrière avec le bracelet caoutchouc et la boucle déployante, alternée brossé et poli :
Voilà l'histoire, merci de m'avoir suivi.
Maintenant, elle me convient.
Enfin.
Ed