Je propose un fil dédié à des montres ou des mouvements qui, indépendamment de leur valeur intrinsèque, présentent des
particularités inhabituelles.
Je commence avec un classique parmi les mouvements extraterrestres : le
Vostok 2416BRien de nouveau donc ici, c’est même une véritable vieillerie. Mais je le fais juste pour le plaisir !
Les Vostok Komandirskie ou Amphibia, avec leur mouvement Vostok 2416B ou 2415.01 (le même sans la date) réussissent la prouesse d’être à la fois parmi les moins chères et les plus originales du marché horloger ! Passons en revues quelques-uns des motifs d’étonnement, voire de stupéfaction, que recèle ce calibre :
1.
Fréquence d’oscillations : 19800 alternance/heure. Soit 3 hertz et demi… pas fréquent !
2.
Nombre de rubis : 31 ! Alors que la plupart des montres automatiques 3 aiguilles en ont 21, 22 ou 23. Comment ce fait-ce ? Eh bien, il y en a 10 rien que dans le système de transmission du mécanisme de remontage automatique (cf. n° 3). Le même mouvement sans le remontage automatique (le Vostok 2403) n’a que 17 rubis.
3.
Transmission bidirectionnelle du rotor : oui oui, il s’agit bien de la fonction que Seiko a réglée avec sa fameuse came « magic lever » toute simple. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? D’autant plus quand on sait que le système retenu par Vostok a été inventé par… Girard-Perregaux. Ca claque, non ? Il s’agit de trois roues dont chacune est pourvue d’une roue interne qui permet de tourner dans les deux sens.
4.
Changement de date instantané. Vous avez bien lu ! Quel plaisir d’assister au changement de la date instantané à minuit pile, avec un petit « clic » audible mais si rapide qu’on n’a pas le temps de le voir… et d’autant plus appréciable dès lors que cette fonction, en horlogerie non russe, n’est offerte que dans des montres haut de gamme !
5.
Solidité à toute épreuve. Outre l’antichoc du balancier qui est pourvu de deux vis, tout dans ce mouvement est conçu pour résister. Il y a d’ailleurs eu des publicités lors du lancement de la Komandirskie, montrant la montre malmenée de toutes sortes de façon et continuant à fonctionner normalement.
6.
La
tige de couronne molle. J’ai volontairement laissé pour la fin cette caractéristique si bizarroïde qu’elle est devenue très célèbre : après avoir dévissé la couronne, elle vous reste presque dans les mains : cette souplesse de la couronne, pour effrayante qu’elle soit de prime abord, est conçue comme une protection, puisque vous risquez en effet moins de la casser si vous la manipuler sans ménagement. Par contre, il faut chipoter pour faire la distinction entre les positions « règlage » et remontage » !
7.
Le prix. Les Komandirskie et les Amphibia sont moins chères qu’une montre à quartz occidentale (made in china) ou qu’une montre mécanique chinoise. Et vous avez un calibre « propriétaire » ! (Ainsi qu’une page d’histoire, puisque la Komandirskie est une miliaire de dotation et l’Amphibia la première plongeuse à pressurisation).
Bon, et les défauts du mouvement alors dans tout ça ? Vous n’avez pas deviné ? Ben, la dérive, évidemment ! Vous aurez de la chance si votre Vostok tourne à + ou - 20 secondes par jour. Mais bon, on ne peut pas tout avoir !
Voici deux photo de ma Komandirskie toute cabossée – après tout elles sont faites pour ça n’est-ce pas ?
Notes :
1)
1. Je renvoie au site « 17jewels.info » pour des explications plus techniques (ou simplement plus correctes) : https://17jewels.info/movements/w/wostok/wostok-2416b/
2) 2.Que les horlogers parmi vous veuillent bien m’excuser pour les imprécisions et approximations – comme vous l’avez compris, ce billet n’est pas écrit par un vrai connaisseur !
3)
N’hésitez pas à me corriger ou même à polémiquer !
Et vous, vous avez des OVNIS ? (un peu moins connus que celui ci, ce serait chouette)