ZEN Rang: Administrateur
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| Sujet: La griffe des managers Lun 02 Oct 2006, 20:54 | |
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- La griffe des managers
le 2 Octobre 2006
L'horlogerie suisse s’apprête à vivre une nouvelle année record, plus personne aujourd’hui n’en doute. Même si les livraisons au quatrième trimestre et les ventes de Noël sont déterminantes pour cette industrie - et il convient de garder à l’esprit que ces résultats s’inscrivent dans le prolongement de crus 2004 et 2005 déjà exceptionnels - on peut raisonnablement s’attendre sur l’ensemble de l’exercice en cours à des exportations en progression de 9 à 10%. A notre sens, 2007 exigera en revanche des groupes horlogers helvétiques une certaine agilité. Or, on sait à quel point les années fastes sont propices au relâchement et masquent certaines inefficiences opérationnelles. Avantage selon nous aux marques horlogères qui peuvent se targuer d’une réelle légitimité dans le segment haut de gamme, qui produisent en quantités et séries limitées, qui sont bien représentées en Asie, qui savent se prémunir contre les fluctuations de changes et qui n’ont pas massivement investi dans une augmentation de leurs capacités de production et de distribution (filiales, boutiques) au cours des 2-3 dernières années. A notre sens, les groupes cotés Swatch et LVMH répondent à ces critères. Dans un autre registre, le segment de la joaillerie pourrait bénéficier du fait qu’il demeure encore particulièrement fragmenté. En effet, tandis que 70% du secteur horloger sont concentrés dans les mains des trois plus grands acteurs (Rolex, Cartier, Omega), la part de marché cumulée des cinq plus grandes marques joaillières, à savoir Tiffany, Cartier, Bulgari, David Yurman et Mikimoto, n’atteint pas 10%. Rien d’étonnant à ce que les grands groupes multi-marques, tels que LVMH (JV avec De Beers), Swatch (avec des marques telles que Breguet et Léon Hatot) ou encore Gucci (Boucheron), voient dans ce marché une opportunité à saisir. Dans le même ordre d’idée, des marques liées à d’autres univers comme celui de la mode (Chanel, Gucci) ou de l’horlogerie (Piaget, Omega) investissent fortement dans ce domaine, alors que Cartier et Chopard jouissent déjà d’une légitimité avérée dans la joaillerie comme dans l’horlogerie. Les grands groupes du luxe, tels que LVMH ou Swatch, qui disposent d’une capacité de financement impressionnante, pourraient bien évidemment être amenés à jouer des rôles de consolidateur plutôt que de compter sur leur seule croissance interne. A l’inverse, des marques connues et reconnues et encore indépendantes, telles que Bulgari et Tiffany, constituent des cibles de premier choix. 2007 sera donc plus que jamais une affaire de management, à n’en pas douter, tant l’expérience jouera un rôle central dans l’interprétation d’indicateurs avancés de nature à prévoir l’évolution des ventes. Il conviendra aux dirigeants de démontrer leur capacité à imposer un contrôle des coûts, si d’aventure les affaires devaient quelque peu se durcir, ou leurs talents de négociateur, si on devait assister à une nouvelle vague de consolidation. 24 Heures - PIERRE TISSOT ( Lombard Odier Darier Hentsch & Cie) www.24heures.ch _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
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