On est en 1913, Omega fabrique son propre mouvement de chrono depuis la fin du 19ème siécle à partir d'un mouvement classique en une adjoignant ressorts, roue à colonne et train de rouages. La manufacture Omega a fait évoluer au début du siècle son calibre cette fois en concevant entièrement un calibre de chrono mais l'ampleur de la demande et la spécialitéde fabrication de ces pièces la font envisager de confier à son sous-traitant Lémania la suite de la production des chronographes sur les bases des mouvements développés par Lémania.Longines l'autre concurrent direct de ZENITH a investi dans un calibre de chronographe présenté en 1897, le 19-73 à compteur instantané. Les grandes manufactures ont ainsi autonomisé la fabricaton de leur mouvements de chronographes et ZENITH apparait en retard à l'heure où se développe des nouveaux besoins en raison de la naissance de l'aviation et de l'essor de l'automobile. Par ailleurs, Omega comme Longines ont compris l'intérêt de se rapprocher de la compétition sportive et affirment par leur présence auprès des organisateurs de compétitions, la suprématie de leur marque en étant capable de présenter un chronographe qui échappe à l'assemblage répandu à l'époque de mouvements Valjoux de Reymond. La qualité de ces calibres est irréprochable et plusieurs marques ont opté par d'habiles découpes de ponts pour une dissimulation plus ou moins efficace quant à l'origine "extérieure" du mouvement.
Chez ZENITH, Georges Favre Jacot qui dirigea la manufacture qu'il avait créée jusqu'en 1911 était opposé pour des raisons de prix de revient et de faible nombre de commandes au développement d'un calibre de chronographe. James Favre son neveu qui reprit la responsabilité de la manufacture à l'occasion des changements de statuts de l'entreprise en 1911, avait une connaissance approfondie des marchés et avait le sentiment qu'il fallait donner à ZENITH les moyens d'être autonome sur la production d'un chronographe afin de rester en compétition à armes égales avec Omega et Longines. L'objectif était à l'époque de pouvoir afficher une présence dans les domaines en pleine expansion de l'aviation, de l'automobile et du sport.
La manufacture étudia donc la faisabilité d'un mouvement de chronographe simple mais efficace et fiable à roue à colonne et produit à 100 % dans les ateliers de la manufacture.
A l'heure ou Omega externalise la fabrication de ses calibres de chronographes, ZENITH l'internalise . Il faudra presque deux ans pour présenter le nouveau mouvement en version Lépine et savonnette avec une variante à rattrapante. ZENITH est déjà une référence internationale et son mouvement est bien vite concurrencé en interne au sein même de la manufacture.
En effet, l'année de sa mise en fabrication, ZENITH s'intéresse de près à la manufacture Le Phare qui se crée et s'installe au Locle avec dans son catalogue des mouvements à complications du réveil, du chronographe à la répétition des minutes voire une combinaison des quantièmes , phase de lune, répétition des minutes et chronographes ... Le Phare offre une diversité de modèles à complications dont James Favre arrive à convaincre son conseil d'administration qu'il faudrait le catalogue à la manufacture.
Le phare est en mesure d'être un concurrent redoutable pour ZENITH car ses machines son modernes , son personnel est peu nombreux et très qualifié. Les produits sont excellents et la créativité un peu en panne chez ZENITH qui se mobilise pour la fabrication d'armement depuis le début de la guerre et tire de substantiels bénéficent qui favorisent des acquisitions.
ZENITH prend ainsi le contrôle de Le Phare et dispose des mouvements de cette manufacture dont un calibre de chronographe équivalent de la pièce mise au point par ZENITH.
Le modèle in house est bien le tout premier chronographe entièrement du et fabriqué par la manufacture dans ses propres ateliers et ceci non seulement pour le mouvement mais aussi pour les cadrans et la boite. ZENITH maitrise toute la chaine de production de son calibre 19 lignes chronographe.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).