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Le chantier TAG Heuer, à Chevenez, balance entre impératifs légaux et intérêts économiques De fructueuses fouilles…


Chevenez._ Les enjeux sont énormes. Quand un mastodonte de l’industrie du luxe décide de construire une future manufacture, c’est toute une région qui s’en réjouit. Sauf que parfois, il faut compter avec les impondérables. Une découverte providentielle souterraine par exemple.

Comme c’est actuellement le cas à Chevenez, à six kilomètres du poste frontière de Fahy, aux portes du Pays de Montbéliard, où l’horloger TAG Heuer s’apprête à ériger une unité de production, notamment d’assemblage de mouvements, qui accueillera entre 100 et 150 salariés, à l’horizon 2013 (voir nos éditions du 4 et 13 mai).

Un supplément d’âme…

Lors des premiers coups de pelleteuses, le 1 er mai, les restes d’un site archéologique sont apparus. Six jours plus tard, la section d’archéologie et de paléontologie de l’office de la culture du canton du Jura entamait des fouilles d’urgence sur le terrain en question, soit sur près de 3 000 m ², « afin de concilier les impératifs légaux en matière d’archéologie et les intérêts du développement économique », synthétise la section d’archéologie jurassienne.

C’est ainsi qu’un délai de six semaines a été accordé. Délai durant lequel les travaux de terrassement sont gelés et la place est laissée aux archéologues. Pelles, pioches et pinceaux en mains.

Un premier inventaire vient d’être établi, mettant en évidence des traces d’occupation humaine sur une durée de plus de 5 000 ans. Les vestiges découverts remontent à plusieurs périodes et révèlent « un riche niveau d’occupation datant de l’époque romaine (I er au III e siècles après J.-C.) », détaillent les archéologues qui citent de remarquables amphores, des ossements animaux, des objets en métal dont une hache et quelques broches. Les restes d’une forge semblent témoigner de la présence, in situ, d’un antique atelier artisanal.

Sous cette strate, les spécialistes de l’Histoire ont mis à nu des objets encore plus anciens, datant de l’âge du bronze final (environ 1200 à 700 avant J.-C.). Des poteries qui seront coffrées puis prélevées en bloc à des fins d’examens ultérieurs. Parmi les trésors retrouvés, une épingle en bronze à tête globulaire.

Enfin, de nombreux morceaux de silex, des outils taillés, des « nucléi » (matière première travaillée) et des percuteurs laissent supposer de la présence d’un atelier de taille qui remonterait au mésolithique (environ 5000 à 6000 avant J.-C.).

Une collecte fructueuse sur un terreau fertile qui conférera au site un indéniable supplément d’âme dont TAG Heuer saura certainement tirer la quintessence. Pour une jolie métaphore du temps déclinée sur tous les modes…


Sam BONJEAN

http://www.estrepublicain.fr/art-et-culture/2012/05/21/de-fructueuses-fouilles

Belle découverte à priori ! Six semaines seront certainement trop courtes pour achever une sauvegarde suffisante de ce patrimoine historique.

Etrange coïncidence pour cette maison trop souvent décriée, d'avoir choisi sans le savoir un site qui abritait autrefois une manufacture ... Un clin d'oeil du destin ou de l'histoire, dont il incombe maintenant à Tag Heuer de poursuivre l'écriture. Et je ne doute pas qu'elle le fera de fort belle manière

va-t-on découvrir les ruines d'une manufacture de montre datant des romains ?

chrisdeparis a écrit:

va-t-on découvrir les ruines d'une manufacture de montre datant des romains ?

Oui, une manufacture de cadrans solaires

Ou une flanquée de Milg'OS...

Il serait de bon goût de valoriser certains vestiges "In situ" au sein de l'usine. Cela s'est vu et apporte une âme à un lieu de ce type.
Oui, nul doute que la marque saura le faire élégamment.