- ZEN a écrit:
- Le groupe ne fait que 540 millions d'euros de profit et vire 700 personnes en un an ... On frise quand même l'inadmissible. Il y avait d'autres solutions intermédiaires même en système capitaliste de libre commerce...
Voilà ce dont nous parlions il y a plusieurs mois entrain de se réaliser : après
le déni, voilà
la panique (quand le management est mauvais), et la panique produit erreur sur erreur :
-
Virer des compétences brusquement, voilà la pire des solutions pour s'aliéner une main d’œuvre qualifiée... quelles seront les conséquences à long terme ? Attractivité des marques du groupe en baisse durablement - bonjour les lendemains de crise une fois que la reprise sera là... Renforcement de la concurrence - et je ne parle pas des autres groupes Suisses comme SG par exemple - qui aura besoin de ces compétences à l'étranger ou chez des petites structures ou de nouvelles créations d'entreprise dans le secteur (cf. vague de création de nouvelles marques au rapport Q/P très différent et qui cartonnent par rapport aux marques établies)...
-
Tenir un double discours aussi flagrant, voilà une sacrée manière de prendre ses clients, ses partenaires et ses salariés pour des imbéciles :
"Nous virons mais nos marques représentent toujours le meilleur de l'horlogerie, tenez, regardez notre partenariat avec la gastronomie (véridique...) comme c'est créatif et tenez, prenez encore quelques petits fours..."
"Nous soldons à 70% nos modèles mais prenez notre dernière nouveauté, et ne soyons pas vulgaire, ne parlons pas d'investissement mais d'
émotion horlogère..."
"Vous êtes le cœur de notre marque mais prenez vos affaires et dégagez dans 5 min..."
(on peut continuer encore longtemps)
- Zen a écrit:
- Quand on dit Piaget, je ne sais malgré tout plus très bien si je vois des nœuds papillons à Genève, des mouvements horlogers extra-plats ou des personnels accablés d'avoir perdu leur emploi.
Moi, je sais que je ne vois
aucune Piaget au poignet mais je vois en revanche dans les journaux d'un côté des licenciements et de l'autre des partenariats dont la stupidité pousse à l'indigestion.
- Zen a écrit:
- J'admire sincèrement ceux qui savent faire semblant et vont expliquer que ces histoires économiques des groupes ne les concernent pas. Qu'eux, ils sont passionnés par les montres, juste les montres et vont continuer à bloguer bras levé devant l'objectif comme si de rien n'était.
Certains ont effectivement une moralité qui doit les rapprocher des rats. Moins sympathiques que Ratatouille mais aussi mielleux que leurs cousins modasses des fashion weeks et aussi indépendants qu'une colonie britannique de la fin du XIXème siècle.
- Zen a écrit:
- J'aurais honte d'être un ambassadeur d'une marque pareille qui au premier revers balance ce qu'elle présentait comme sa ressource, il n'y a que quelques mois.
Et j'aurais honte d'être leur client.
- Zen a écrit:
- Il reste au client à réfléchir autrement, à devenir lui-même actionnaire pour qu'au moins à un moment, il ne se sente pas pris pour le dernier des mohicans mais attention, il ne sera que petit porteur et là aussi, il pourrait bien y perdre. Faute de rêve, il n'aura plus qu'à aller voir ailleurs.
Je pense que c'est exactement ce qui est entrain de se passer, c'est une évolution structurelle et majeure qui rejoint ce que nous évoquions dans d'autres sujets concernant le
changement de la valeur perçue par le client (concernant un certain nombre de marques installées et dépendantes de certains grands groupes). L'esbroufe marketeuse (je ne nie pas l'importance de la fonction marketing mais je dénonce l'art ostensible de l'esbroufe qui ne leurre plus personne) n'est plus suffisante pour cacher les trous dans les tapisseries de certaines marques.
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"Le moyen d'avoir raison dans l'avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé"
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