Bonjour à tous,
Attention, long post…
Comme promis sur le fil des heureux propriétaires de Grand Seiko, voici une petite revue de ma dernière acquisition, la Grand Seiko SBGJ021, appelée aussi Dawn of Mount Iwate.
Je mets tout d’abord un
lien vers l'excellentissime revue de la SBGJ005 par oneev que j’ai lu et relu de nombreuses fois…
Les différences entre ces deux montres : la SBGJ005 présentée par oneev est sortie en 2014, série limitée de 600 pièces, elle a un cadran vert foncé ;
la SBGJ021 dont il est question ici est sortie en 2016, série limitée de 500 pièces, elle a un cadran rouge-brun.
A part ces différences, il s’agit de la même montre, je vais donc essayer de ne pas trop répéter ce qu’a déjà très bien expliqué oneev et vais faire cette revue en deux chapitres, le premier explique le cheminement tortueux vers cette acquisition, et dans le deuxième vous trouverez quelques images de cette SBJG021 accompagnées de mon ressenti par rapport à cette montre.
Bon, ceux qui veulent passer directement aux photos, vous pouvez déjà aller au chapitre 2.
Ceux qui aiment les longues histoires au chaud dans le canapé du salon pendant les longues soirées d’hiver, vous pouvez rester. Les étudiants en psychothérapie peuvent aussi rester.
Chapitre 1 : Mais comment a pu-t-on en arriver là ? (Benoît Poelvoorde)Après l’achat de quelques montres d’occasion, je désirais acheter une montre neuve parce que je le méritais bien
. Pas vraiment de cahier des charges, si ce n’est au moins une complication. Voilà qu’Omega sort en cette année 2017 une trilogie avec une Speedmaster en 38,6mm qui me plaît bien. Réservation donc de ce modèle Speedmaster en boutique pendant Baselworld, seul moyen d’espérer en avoir une. Son prix me fait cogiter car c’est pas mal plus que la version standard (sans réel argument) et ça m’agace. La montre mettra également du temps à arriver en boutique (elle aura au final environ 4 mois de retard sur ce qui était annoncé).
Pourquoi donc ne pas profiter de ce délai d’attente pour essayer d’autres montres dans le même segment de prix, voir d’autres marques, afin d’être tout à fait sûr de cet achat ? Lisant régulièrement le forum depuis plusieurs années, j’ai une liste de quelques modèles à voir/essayer. Etant en Suisse, je me suis donc rendu sur plusieurs weekends dans différentes villes. J’ai essayé des Omega, Rolex actuelles et vintage, Vulcain, Zenith, Frédérique Constant, Tag Heuer et aussi Audemars Piguet. Sur cette dernière c’était de toutes façons clairement hors budget, mais comme ça c’est fait, j’ai vu et essayé la Royal Oak et c’est beau !
Je retiens notamment de ces essais la nouvelle Zenith Chronomaster Open en 38mm, bien pour un chicken-poignet comme moi, mais c’est hors budget. En effet, je tiens à ne pas dépasser ou être en-dessous du budget de la Speed 60th. Ce que je retiens aussi malheureusement, c’est de ne pas avoir eu de vrai coup de cœur malgré le nombre de montres que j’ai pu voir ou essayer. En fait je suis un peu déçu de la qualité perçue de pas mal de modèles, car je m’attendais à mieux.
Entretemps, les Trilogy, à l’exception de la Speed, arrivent en boutique, et le moins qu’on puisse dire c’est que je ne suis pas emballé par l’aspect du cadran des Railmaster et Seamaster, très gris et pas assez noir profond amha (chiant le mec).
C’est là que tout va s’accélérer très vite… Je consulte régulièrement les sous forums de FAM et lis le post des « Heureux propriétaires de Grand Seiko ». Chez Grand Seiko j’appréciais déjà beaucoup la Snowflake qui est très belle en plus d’être techniquement intéressante. Mais la photo qui a tout déclenché est une photo postée par Broncos, on y voit un boîtier 44GS de profil arrière et ceci éveille ma curiosité. Quelles lignes, c’est magnifique, il faut que je voie ça en vrai.
Je me rends donc à Berne, (il n’y a qu’un seul AD Grand Seiko pour toute la Suisse…).
Petite déception en arrivant, la vitrine GS est toute petite et il n’y a que quelques modèles. Pas de SF malheureusement, mais je remarque une GMT très spéciale, jamais vue avant. Un peu fébrile je demande à essayer la montre. L’horloger me fait asseoir, me donne quelques explications, et ensuite me tend une loupe avec un petit sourire… j’ai vite compris pourquoi !
La beauté de ce cadran est… il n’y a pas de mots ! Incroyable, inimaginable, etc. choisissez votre superlatif ! Bref la claque est mémorable. Je suis quelqu’un de très réservé habituellement mais là il se passe quelque chose de dingue avec cette montre ! Tout me plaît. Et surtout la qualité est là, bien visible, quel travail de fou sur les aiguilles, les index, le rehaut, le boîtier !! Je passe beaucoup de temps avec cette loupe… Ma femme me fait gentiment remarquer que ça fait une heure et demie que je suis dans la boutique et que je n’ai essayé qu’un modèle… Oups, bon j’essaye une autre Grand Seiko (même montre que la SF mais en cadran argent, désolé j’ai de la peine avec les réfs), pour constater que la forme de son boîtier me convient moins au porter que le 44GS, pas de regrets, donc pour la SF, même si j’aurais bien aimé voir ce fameux cadran.
Et donc, je prends congé de l’horloger en le remerciant chaudement, mais comme je suis paysan, j’ai besoin d’un peu de réflexion.
Cela représente un gros achat tout de même, il s’agit de ne pas se planter. Résultat, je ne dors pas les trois jours qui suivent et profite de l’insomnie pour me renseigner sur le net ainsi que sur FAM… Deux jours plus tard, mon choix est consolidé, je me désiste de l’Omega sans l’avoir vue (elle sera acquise par un autre fameur) et retourne acheter cette SBGJ021 sans plus tarder… Pour la petite histoire, cette SBGJ021 m’était destinée, car elle m’attendait dans sa vitrine depuis plusieurs mois… je pense avoir eu beaucoup de chance sur ce coup-là, car ce modèle n’est apparemment plus disponible, en tout cas en Europe il sera difficile de l’avoir.
Comme dit au début du post, je désirais au moins une complication. N’ayant pas de montre avec la fonction GMT ça tombait plutôt bien. Je trouve également que l’aiguille GMT dorée amène un peu de chaleur bienvenue au cadran… au niveau du budget cette SBGJ021 était tout juste accessible (poil plus que la Speed 60th).
Chapitre 2 : Alors cette montre ?Eh bien la voici !
Cette série limitée de 500 pièces a donc comme thème « Dawn of Mount Iwate » (l’aube du mont Iwate en français dans le texte). La couleur du cadran, ainsi que celles du rotor ont pour inspiration les différentes couleurs que prend, à l’aube ou le soir, le mont Iwate, visible depuis les ateliers de fabrication Grand Seiko, à Morioka, Japon.
Le diamètre de la montre est de 40mm (j’ai aussi lu 39,5mm), la distance corne à corne fait 47mm, l’entrecorne 19mm.
L’épaisseur de cette montre est de 14mm mais la forme du boîtier notamment sur les côtés fait que cela ne se remarque quasiment pas. Le mouvement qui l’équipe (9S86) est manufacture et sa particularité est d’être à haute fréquence, 5Hz ou 36000 alternances par heure, comme le El Primero. Toutes les pièces de cette montre sont intégralement fabriquées par Grand Seiko (note : je n’ai pas trouvé l’info si ils font également la glace, si quelqu’un pouvait confirmer).
On observe ici les angles vifs et tranchés du boîtier, ainsi que le poli miroir de certaines faces, réalisé avec la technique Zaratsu, mise au point par GS. Ce boîtier est l’un des plus techniques que j’ai vus jusqu’ici…
Miam !
Une vue avec l’intégration du bracelet à la boîte. Ce bracelet remplit son office dignement, sa finition est bonne mais, comme le relève également oneev dans sa revue, il lui manque un réglage fin pour être vraiment bien.
Outch la rayure sur la lunette, quasiment imperceptible à l’œil nu, j’ai cru faire une attaque cardiaque en la découvrant sur la photo. C’est malheureusement un des points faibles du poli miroir… Il y en aura d’autres…
Alternances de poli (trop pour être honnête ?) et brossé…
Photo avec tous les logos visibles... Sans entrer dans la « polémique » avec ou sans le logo « Seiko » je dirais juste qu’ils sont parfaitement exécutés et s’intègrent bien au design du cadran.
La finition des aiguilles est irréprochable avec les bords chanfreinés et polis et le dessus brossé, c’est la signature GS et le premier élément de finition qui saute aux yeux. La lisibilité de ces aiguilles est exceptionnelle dans toutes les conditions de lumière, sauf dans l’obscurité totale bien sûr. Les pointes des aiguilles des secondes et des minutes sont légèrement recourbées. Il y aura toujours soit les aiguilles soit un index qui va refléter la lumière, c’est beau.
La texture du cadran de plus près. Cet effet est sensationnel, et j’aimerais bien savoir comment ils le réalisent. En blanc (SBGJ001), vert foncé (SBGJ005) ou brun-bordeaux comme ici, ce « soleillage texturé » est magique et on ne s’en lasse pas. Ma femme m’a fait remarquer que cela ressemble au pelage d’une loutre qui sort de l’eau…
Le guichet de date est impeccablement réalisé. Même la qualité de la « peinture » des chiffres est à relever. On distingue sur cette photo la finition argentée du disque dateur. On remarque aussi des lignes concentriques sur ce disque, non visibles à l’œil nu.
Le rehaut avec les heures GMT est usiné avec des lignes concentriques qui, elles, sont bien visibles à l’œil nu. Ce petit détail est l’un des nombreux qui font toute la différence ! On voit aussi ici le détail des index qui sont usinés sur le dessus !...
Petite parenthèse concernant la mise à l’heure et la fonction GMT :
En temps normal, on positionne l’aiguille GMT sur l’heure du domicile. On doit donc régler les minutes en premier en même temps que l’aiguille GMT, sans se soucier de l’aiguille des heures (position 2). Pendant ce premier temps, le stoppe-seconde entre en action pour une mise à l’heure précise.
Ensuite, on sort de la position 2 de la couronne pour se mettre en position 1. A ce moment-là, le mouvement repart. On règle ensuite l’aiguille des heures par incréments d’une heure, en tournant la couronne (possible dans les deux sens). La date passe aussi bien en avant qu’en arrière. (Note : si vous désirez changer la date, il faudra peut-être faire de nombreux tours de cadran avec l’aiguille des heures… ceci peut être embêtant pour ceux qui aiment changer de montre régulièrement.)
Quand vous voyagez, il vous suffit de tirer la couronne en position 1, sans arrêter le mouvement donc, et vous changez simplement l’aiguille des heures à votre convenance. Vous avez ainsi l’heure locale et l’aiguille GMT vous donne l’heure de référence au domicile.
De mon côté, n’ayant pas de voyage prévu avant quelques temps, j’ai trouvé une utilité plus poétique à cette fonction GMT. L’aiguille GMT n’est pas calée sur l’heure du domicile, mais elle m’indique l’heure de Tokyo. Ainsi quand je regarde ma montre, j’ai une petite pensée pour les horlogers de chez Grand Seiko en regard de l’heure qu’il est chez eux.
Autre détail de ces index qui sont sublimes. (La photo est prise un peu de côté)
Est-ce que Mortimer sera à l’heure ? En tout cas si les Shinkansen sont autant précis que cette montre, il n’a pas trop de soucis à se faire. En effet la précision de cette montre (calculée sur une vingtaine de jours) est de 0,17 seconde par jour ! (Note : Apparemment la position de la montre quand elle n’est pas portée peut jouer un rôle, je ferai un retour à ce sujet après une plus longue utilisation.)
Petite remarque sur le rendu du cadran. Sur la photo ci-dessus, on constate quelques reflets dans le verre, qui font que la texture du cadran est moins visible. En fait ce cadran change totalement d’apparence selon les conditions d’éclairage. Généralement il est plutôt foncé et brillant. Brillant car le « soleillage texturé » est comme recouvert d’un vernis à sa surface. Cet effet miroir reflète les aiguilles et les index, donne des ombres très nettes. Et c’est très beau.
Difficile à photographier sans enlever le bracelet, j’espère que vous ne m’en voudrez pas, ce fameux rotor « Mon petit poney ». Je dois dire qu’au départ c’était un point faible car le mouvement est très bien fini et le rotor le masque beaucoup. Je m’y suis finalement fait et quelquefois oui je l’avoue, je retire ma montre uniquement pour admirer ce rotor…
Pour conclure, après une vingtaine de jour, je suis toujours autant subjugué par cette montre.
Il m’est difficile de l’enlever, et lorsque j’y suis obligé, la première chose que je fais en rentrant chez moi est de la remettre (et de contempler béatement ce cadran).
Je tiens à remercier FAM ainsi que les membres actifs sur le sous-forum Seiko grâce à qui j’ai beaucoup appris. Un merci en particulier pour le travail qu’a accompli Arnaud avec son dossier sur l’histoire de Seiko et Grand Seiko, lu et relu de nombreuses fois avec plaisir !
Voilà j’espère que cette revue vous aura plu. A bientôt sur FAM !