ZEN Rang: Administrateur
Nombre de messages : 57505 Date d'inscription : 05/05/2005
| Sujet: Actu: Les smartwatches font souffrir les horlogers Dim 8 Déc - 10:51 | |
| - Citation :
- Les volumes des exportations horlogères suisses ont diminué progressivement ces dernières années, notamment en raison du succès grandissant des montres connectées.
Ce repli, en particulier dans l'entrée de gamme, a également des répercussions négatives pour les sous-traitants de l'industrie horlogère.
Sur les dix premiers mois de 2019, les volumes ont chuté de 13,1% à 17,1 millions d'unités, soit plus de 2,5 millions de montres en moins que l'année dernière à la même période. La valeur des exportations horlogères s'est par contre étoffée de 2,7% à 19,95 milliards de francs, soutenue uniquement par les pièces les plus chères.
À la suite de la réduction des quantités exportées, «certains sous-traitants doivent recourir au chômage partiel ou réduire leurs effectifs, mais ce ne sont pas des annonces en masse», indique le président de la Fédération de l'industrie horlogère, Jean-Daniel Pasche.
«Dans nos unités livrant des composants pour l'entrée de gamme, nous avons enregistré des baisses à deux chiffres de notre chiffre d'affaires», confie à AWP un sous-traitant souhaitant rester anonyme.
Représentant 56% des volumes totaux exportés par l'industrie, l'entrée de gamme (moins de 500 francs en boutique) ne représente que 4,1% de la valeur des exportations horlogères de janvier à septembre. En 2015, ce segment constituait encore 6,1% de la valeur totale.
«Globalement l'horlogerie ne va pas bien [...]»
Cependant tous les fabricants de composants horlogers ne sont pas logés à la même enseigne. Le groupe Acrotec, pour sa part, anticipe une progression de 5% à 10% des ventes annuelles en 2019, selon le responsable des ventes, Philippe Metzger. Pour ne pas dépendre uniquement du secteur horloger, l'entreprise de Develier s'est diversifiée ces dernières années en partie dans les dispositifs médicaux et ne dépend plus qu'à 50% des montres.
«La situation des sous-traitants dépend toujours de leurs clients. Ceux qui sont dans l'habillage souffrent davantage que les sociétés travaillant sur les mouvements des montres», fait aussi remarquer le dirigeant.
«Globalement l'horlogerie ne va pas bien mais il existe d'importants écarts d'une marque à l'autre», ajoute Philippe Metzger, rappelant que l'industrie horlogère connaît régulièrement des phases de turbulence.
Dans le Jura bernois, région où l'horlogerie reste le débouché principal pour le secteur secondaire, «un ralentissement de la croissance des volumes est perceptible chez certains acteurs industriels et les espérances en matières de résultats financiers sont tempérées», indique aussi à AWP le directeur de la Chambre d'économie publique du Jura bernois (CEP), Patrick Linder.
Plus d'une centaine de sociétés travaillent directement ou indirectement pour l'horlogerie dans le Jura bernois, estime Patrick Linder.
La pression sur les marges des sous-traitants, mettant en péril leurs capacités à investir dans les technologies de pointe, inquiète également la CEP.
Impact des smartwatches à partir de 2017
Suite au succès grandissant des smartwatches, les exportations des montres dont le prix dans les magasins est inférieur à 500 francs fléchissaient déjà en 2017 tandis que le repli de la catégorie 500-1500 francs (prix boutique) est plus récent, relève la banque Vontobel dans une récente étude.
Cette dernière montre également que depuis le 3e trimestre 2018, la progression des envois à l'étranger de l'industrie horlogère a uniquement été tirée par les pièces de plus de plus de 3000 francs prix export.
«Avec la marque Swatch, Swatch Group est clairement le numéro un dans l'entrée de gamme des montres suisses. Par conséquent, il a été impacté par les baisses des exportations enregistrées ces dernières années», déclare l'analyste René Weber de Vontobel, l'un des auteurs de l'étude.
«Tissot, qui domine le secteur du milieu de gamme suisse, a également été affecté en raison de la popularité croissante des smartwatches», poursuit l'établissement zurichois avant de préciser que ces deux segments de prix contribuent à environ 22% des recettes du numéro un mondial de l'horlogerie.
À côté de Swatch Group, qui détiendrait deux-tiers du marché de l'entrée/milieu de gamme, Vontobel mentionne également Victorinox (5%) et Mondaine (2%).
Sur les neuf premiers mois de cette année, les exportations des montres à moins de 200 francs au prix export (environ moins de 500 francs prix boutique) se sont affaissées de 11,5% et celles entre 200 et 500 francs ont baissé de 4,6%. Les envois des garde-temps dont le prix export oscille entre 500 et 3000 francs ont également cédé 5,3%, tandis que celles au-dessus de 3000 francs, les seules à croître, ont bondi de 7,5%.
«Nous anticipons que les marques en entrée/milieu de gamme continueront à être affectées par les smartwatches, tandis que le segment des montres haut de gamme continuera à croître», concluent les analystes qui soulignent l'avancée progressive des montres intelligentes au point de vue technologique https://www.tdg.ch/economie/smartwatches-souffrir-horlogers/story/30634076 _________________ Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).
|
|