Les années quartz furent des années difficiles pour les marques , on le sait . Dès avant l'arrivée du quartz, le milieu des années 60 fut marqué par des fléchissements de ventes. On ne peut accuser le quartz de tous les maux. Par exemple, les chronographes se vendaient assez mal, l'absence d'automatisme et une clientèle plus exigeante sur la précision et l'absence de soucis liés au remontage poussaient les clients vers des montres simples , automatiques et sans soucis...
Ceux qui avaient concentré leur recherche sur des modèles extra-plats ou compliqués mais à remontage manuel allaient souffrir.
L'arrivée du quartz bien sûr mal anticipée et surtout mal évaluée quant à son ampleur a eu pour effet de priver les marques d'avoir le temps de réagir et de se retourner .
Du jour au lendemain, il fallait passer de méthodes de production faisant appel à beaucoup de main d'oeuvre à des productions basées sur le quartz sans beaucoup de main d'oeuvre.
Certaines marques avaient ouvert des ateliers dits expérimentaux, à l'extérieur des centres historiques de leur production. Cela se sait assez peu car il n'y a pas eu sur ce sujet une grande publicité...
Ainsi, les tentatives visaient par exemple à remplacer des personnels qualifiés dans l'horlogerie par des personnels sans qualification donc moins payés et auxquels on demandait sur les montres un ou deux gestes. Cette nouvelle forme de travail permettait de réduire les coûts en faisant monter les montres par des "non horlogers".
Je connais l'un des chefs d'atelier d'une grande firme qui ainsi a dirigé un de ces ateliers.
Il explique que la marque avait à l'issue de l'expèrience fait tester la qualité des mouvement et leur précision en les passant au milieu de lots assemblés eux, dans des conditions traditionnelles, auprès d'un observatoire Suisse (équivalent du COSC d'aujourd'hui).
Le résultat fut une stricte équivalence qualitative ...La marque détenue alors par des banquiers se mit à recruter des personnels moins couteux pour réduire les prix de revient et se focalisa sur la simplification de fabrication des mouvement tout en conservant des objectifs de qualité.
A cette époque, les marques se rendaient des services mutuels et l'un pouvait assembler quelques calibres pour l'autre sous le nom du commanditaire qui à son tour selon l'état des carnets de commandes pouvaient devenir prestataire à son tour.
Cette évolution de la production mit en partie à l'abris certaines marques sinon de plans sociaux au moins d'une disparition totales qui engouffra nombre de marques jusqu'au milieu des années 80. Des centaines de marques plus où moins grandes ont ainsi disparu . Certaines retrouvent une forme de vie mais avec des composant très différents de ce qu'elles furent :
Zodiac, Ingersoll, Universal Genève, LIP ...Françaises, Américaines ou Suisses, elles sont souvent ou aux mains de sociétés Asiatiques ou avec des mouvements Asiatiques. La recherche de marques de prestige qui pourraient renaitre de leurs cendres est devenu quasiment un sport en Suisse en particulier où beaucoup vient dans l'horlogerie un investissement qui pourrait être porteur et veulent se tailler une part dans ce gateau...
Et si dans quelques mois, on se mettait à remettre des fond pleins sur les montres pour dissimuler l'origine des mouvements ???
A+