Suite au joli geste d'Akrone qui m'a gentiment fait profiter d'un test prototype, je leur ai écrit une petite bafouille... si vous avez 4 heures à perdre...
C-04 Akrone :Suite à une proposition de la maison Akrone, je viens de recevoir leur nouvelle venue. J'ai nommé la C-04, ici en version cadran rouge. Je tiens à préciser que dans cette description, seul le plaisir prône. Ainsi, plutôt qu'une succession d’onomatopée canines (Ouah ! Ouf ! Et compagnie), j'ai préféré ordonner ma description d'une manière qui me semblait originale : en épelant le nom de la marque. Place donc à cette hypotypose lettrée...
Atypique ! Tel est l'adjectif qui pourrait qualifier la maison Akrone. Le rapport mythologique alexandrin et romain du Dieu Chronos, et la graphie A en tant que préfixe d'opposition illustrent mes propos. Bref, le vilain petit canard de l'horlogerie conventionnelle !
On ne peut d'ailleurs que se féliciter de ce mantra qui a amené la maison à ce florilège de concepts, de modèles et de calibres. De la tool-watch à la plongeuse en passant par la dress-watch et la militaire smart, on constate que l'exercice est maîtrisé.
Alors qu'en est-il de cette nouvelle venue c-04 ? Et bien, je peux dire que c'est une Akrone, même si elle ne ressemble à aucune autre de ses consœurs. Le logo et la marque sont discrètement apposés sur le cadran en position classique à 12h... oui, je sais lire !
Kinésique ! On note bien que cette montre, à peine en main, joue pleinement sur le mouvement. D'une part pour son boîtier acier poli et poursa couleur rouge changeante au gré des variations de lumières : Grenat. On enregistre immédiatement le rapport avec la gemme éponyme. Je ne vais d'ailleurs pas énumérer la liste de toutes les teintes car on en prend carrément plein les mirettes. Surtout après le listing proposé par de nombreux Klubeurs sur les réseaux sociaux. Sans partir non plus sur des variations flashy puisqu'il va de soit que le travail sur le cadran distille une profonde douceur qui le lierait à la grenade. Le fruit, pas l'arme... la montre n'est pas si dangereuse que ça ! Bref, on est très proche d'une teinte framboise qui vire un peu sur le rose donc.
Ensuite, par la texture de son cadran : brossé circulairement en son centre, il évolue en granulé à l’effleurement des index.
Enfin, par le véritable cœur de ce garde-temps : la mobilité fluide de la trotteuse et de la masse oscillante. Bon d'accord, il ne s'agit ici que d'un prototype, donc je n'ai pas accès au produit commercialisé. Cette dernière sera en structure nid d'abeille finement ajourée couleur or rose donnant, parait-il, une impression de relief. Hâte de recevoir ma commande du modèle définitif !
Pour terminer avec cette note de finesse, j'ai remarqué les gravures au dos du boitier « Akrone C-04, etc. » qui sont en relief positif : du plus bel effet également.
Richesse ! Pour votre porte monnaie, c'est un soulagement. Parce qu'à 350€ me semble-t-il, le rapport finition/prix est imbattable.
Mais richesse également par le nombre de déclinaisons proposées.
D'abord en modèles dits classiques : vinyle, grenat et ambre pour les couleurs qui correspondent au noir, rouge et saumon/or. Ensuite, pour les deux séries spéciales : « coup de ciseaux » et « métier d'art ». La première créée en partenariat avec le tailleur du même nom installé à Nantes, et qui nous offre cette c-04 en livrée coquille d’œuf accompagnée de deux bracelets : un cuir patiné dans une gamme de couleurs au choix mais aussi un bracelet en tweed écossais. Magnifique !
La seconde en collaboration avec Thomas Brac de La Perrière, lui aussi basé à Nantes, graveur ornemental et designer spécialisé dans les métiers d'art. Une simple touche d'or sur le cadran grisé bleu pétrole de cette c-04 lui confère une identité unique. Et quelle touche d'or : la vôtre ! Puisqu'ici, c'est vous qui choisissez... Un bijou en somme.
Pour en revenir à cette grenat, le bracelet maille milanaise lui va finalement plutôt bien. N'ayant jamais eu, ni porté de tel bracelet, il a fallu que je trouve un tutoriel sur le net afin de pouvoir le régler à ma taille ! A l'heure où j'écris ces lignes, la montre se fait oublier et le bracelet est d'un confort absolu. Et pourtant, je ne suis pas du tout adepte du tout métal. J'avais confectionné un cuir rouge foncé patiné mais que je ne poserai pas car la teinte ne s'accorde pas. Je vais recommencer l'opération avec un cuir rouge framboise foncé patiné qui, après essais, lui ira à merveille...
Ouverte ! D'inspiration Bauhaus, cette C-04 possède une ouverture de cadran qui la rend plus grande qu'elle ne l'est réellement. À peine plus de 38 mm de diamètre de boîtier hors couronne, 11mm d'épaisseur et un lug-to-lug de 44mm en fond une vraie montre habillée, accessible aux poignets du plus grand nombre, et surtout pour moi ! En effet, même le bracelet maille milanaise ne tombe pas à la verticale à la sortie des cornes. Et ça c'est un exploit sur mon poignet de poulet.
Une petite ligne de force sur toute la circonférence du boîtier, en partie médiane, vient rompre sur le côté l'épaisseur déjà faible - chose qui l'affine davantage - , se superpose à la diagonale parfaite de la couronne siglée du célèbre A, puis vient s'accrocher à la partie basse des cornes.
Décidément, elle continue de jouer les trompe l’œil avec son saphir bombé qui lui confère un profil tout en finesse et finit la beauté du cadran. Les cornes courtes, très rétro sur leurs profils, ajoutent une pointe de vintage qui n'est vraiment pas pour me déplaire. Enfin... vintage des années 60 / 70 plutôt...
J'en oubliais les véritables aiguilles, si fines qu'elles viennent griffer le bord du cadran. De forme lance ou feuille, sans lume, elles n'ont que d'originalité leur légère découpe centrale à la base. A l'instar de la C-02 mais cette fois-ci dans un style porté sur l'élégance et la finesse. Par contre, elles savent jouer avec la lumière : joie des reflets et zones d'ombres liés à l'acier poli. Tout comme les index bâton appliqués, sans lume également, minimalistes, mais très joliment facettés. Les autres sont peints et plus affinés quand on sort des quatre quarts. On termine avec un joli chemin de fer, très discret, qui vient agripper le cadran à la base du verre bombé : exquis !
Cette somme de petits détails qui, n'ayant l'air de rien, font que la montre transpire la simplicité.
Et la beauté, c'est la simplicité travaillée. Je suis conquis...
Nippon ni mauvais ? Exit la blagounette des Inconnus. N'oublions pas que le Japon est l'autre pays de l'horlogerie. On n'est clairement pas dans l'entrée de gamme du fabriquant puisqu'on évite toute la série 8. Ici, on a que du bon avec miyota (maison Citizen) qui nous livre un calibre 9039 tout droit venu du pays du soleil levant. Celui-ci est produit depuis 2018 et se distingue du 9015 par son absence de date. On aime ou on n'aime pas. Personnellement, je trouve le cadran épuré, simplifié et non entaché par une verrue blanche ou noire. D'un autre côté, je vais râler le jour où je n'aurai pas mon portable à portée de main pour me rappeler la date...
24 bijoux, 28800 A/h, réserve de marche de 42h, ce mouvement dispose d'un remontage automatique unidirectionnel, de la fonction stop seconde - bien pratique si l'on souhaite remettre à l'heure précise sa montre avec un bon alignement de l'aiguille des minutes sur les index- , ainsi que du remontage à la couronne. Oui, je suis maniaque ! Bref, un bon calibre dont on s'abstiendra de toute comparaison agricole, qui jouera pleinement son rôle dans cette dress-watch et qui permettra de diminuer la facture face à un ETA ou Sellita aux performances globalement similaires.
Emballé ? Clairement ! Et quel emballage... à tel point que j'en parle à la fin plutôt qu'en prélude. La montre est arrivée dans un bel écrin, simple et soigné juste ce qu'il faut pour bien comprendre qu'on a affaire à une vraie montre, finie et de bon standing malgré un prix on ne peut plus accessible. Une boite certes en carton rigide que je croyais coulissante. Et bien, il n'en fut rien ! La boite s'ouvre par le devant comme une boite de chocolat, le rabat aimanté étant maintenu par un clac sonore gage de qualité. Idéal en période de fêtes. Je dis ça, j'dis rien...
A l'intérieur, la montre est parfaitement maintenue, sans attache, par une mousse compacte recouverte de feutrine. Le certificat de garantie et de contrôle étant maintenu sur le revers du couvercle.
Finalement, la période d'essai n'étant pas terminé, je ne vais pas la ranger tout de suite...