la crise (bis)

La crise, "un truc de pauvres" ?


"Ingrid Labuzan


◊ Enfin des entreprises florissantes
◊ Portées par les "UNHWI", une nouvelle classe sociale

Pour le commun des mortels, l'heure est aux économies. Vendredi dernier paraissait la traditionnelle étude annuelle de CFDT Cadres sur les salaires. Elle confirme ce dont tous s'étaient bien rendu compte : le pouvoir d'achat baisse. Pis encore, rien ne devrait s'arranger l'année prochaine. Hewitt, spécialiste des rémunérations, prévoit que le pouvoir d'achat stagnera en 2009. La conclusion de l'étude de la CFDT est, qu'aujourd'hui, sur la question de l'amélioration du niveau de vie, les fonctionnaires s'en sortent mieux que les cadres.

Pas étonnant dès lors que le maxi-discount grignote chaque jour un peu plus les parts de marché de la grande distribution. Nous consommons moins et pour moins cher. Incroyable mais vrai, nos achats en volume de produits de grande consommation diminuent.

Il y a pourtant un secteur sur lequel les clients ne se serrent pas la ceinture. Un nouveau "maxi-archi" discount ? Pas du tout. Il s'agit du luxe.

Les supermarchés des riches
Les patrons des plus grandes marques de luxe – principalement européennes, ou plutôt françaises, suisses et italiennes, voire anglaises – se frottent les mains. Le secteur se porte bien, les résultats sont bons. Dans le monde ouaté et douillet du grand luxe, personne n'a envie de voir sa quiétude troublée par des histoires de crise économique.

Les résultats des grandes entreprises du secteur du luxe sont positifs, une denrée rare en ce moment. PPR a annoncé que son résultat avait grimpé de 24% au premier semestre 2008, à 742 millions d'euros, une bonne surprise car les analystes prévoyaient légèrement moins. Les performances de PPR sont portées par le secteur du luxe, dont la contribution a augmenté de 13%, pour une rentabilité de 19%. La Compagnie Financière Richemont – si son nom ne vous dit rien, vous connaissez bien les marques qu'elle possède, comme Cartier ou Van Cleef and Arpels – a vu son chiffre d'affaires progresser de 18% sur la période d'avril à août, dépassant là aussi les prévisions. L'horlogerie et la joaillerie ont tiré les activités. Plus précisément, c'est sur l'ultraluxe qu'il faut compter. La direction de Richement explique que le haut de gamme du luxe n'est pas affecté par la crise alors que l'entrée et la moyenne gamme en subissent les conséquences.

Ces nouveaux riches ultrariches
Si les résultats sont bons, c'est donc que les clients sont au rendez-vous. Mais qui sont-ils, ceux que la chute du pouvoir d'achat n'affecte pas ?

Une nouvelle classe sociale est née. Les ultrariches, ceux que les gestionnaires de fonds appellent les UHNWI : Ultra High Net Worth Individuals. Pour information, ils pèsent plus de 30 millions de dollars. Des happy few, une rare poignée d'individus vivant hors de notre temps et de notre monde, pensez-vous. Pas du tout, ils sont de plus en plus nombreux, aux quatre coins du monde : Russie, Brésil, Chine... Mieux encore, la crise ferait grandir leur fortune. Courrier International a collecté des articles sur le sujet qui montrent que la crise profite aux millionnaires. En 2002, lorsque la bulle des nouvelles technologies éclate, le NASDAQ plonge de 32%, mais leur fortune augmente de 3,6%. La crise des subprimes ne devrait pas non plus venir les troubler, tout au plus leur faut-il effectuer quelques transferts entre leurs investissements forcément très diversifiés.

Newsweek confirme : "A vrai dire, les consommateurs de produits de grand luxe semblent presque dynamisés par les malheurs du reste de l'économie mondiale.Selon une enquête réalisée en février par le cabinet Prince & Associates, alors que l'Américain moyen prévoit de réduire ses achats, 80% des plus riches – ceux dont la fortune dépasse 10 millions de dollars (6,3 millions d'euros) – envisagent d'accroître leurs dépenses en produits de luxe".

Il existe donc une clientèle pour les produits de luxe, elle a simplement changé de visage. Un peu moins d'Européens, beaucoup moins d'Américains et toujours plus d'Asiatiques. Une évolution qui n'a pas échappé aux grandes marques qui cherchent à séduire les Chinois. Hermès prévoit ainsi d'ouvrir trois ou quatre magasins par an en Chine au cours des trois prochaines années. La marque française y a déjà douze magasins et a doublé son chiffre d'affaires dans le pays chaque année depuis trois ans.

La Chine, le Brésil, le Moyen-Orient... autant de lieux qui compensent la perte de pouvoir d'achat des Américains mais aussi des Japonais, grands consommateurs de produits de luxe avant que leur pays ne soit au bord du gouffre de la dépression.

Malgré la crise, la baisse du pouvoir d'achat et les effets négatifs du taux de change, le secteur du luxe a donc de beaux jours devant lui, les riches en voulant "toujours plus". Armani vient donc d'ouvrir une résidence-hôtel à Dubaï, Versace décore des jets privés, tandis que Bulgari préfère les hélicoptères.

Bref, on pourra bientôt retrouver le logo de son sac préféré sur les sièges de son jet, puis sur les murs de son hôtel et enfin sur les transats de son yacht. On frôlerait presque le mauvais goût.



MoneyWeek"



A quand les pantoufles Rolex, les slips Panerai, les oreillers TUDOR (humour!), le papier toilette Omega, " avec un pub " le papier Omega, du velours pour votre caca",

ce qui me rassure, c'est qu'étant chinois, je suis la cible des industries du luxe

Dans le général

A défaut d'un grand technicien Rolex, vous venez toutefois d'en toucher un bon ce matin !!!
Va vous mener la vie duraille !!

merci à toi Arno (référence au fleuve pas au copain de Franklin, bandes d'ignares!)
tu as su reconnaître (à défaut de séparer) le bon grain de l'ivraie.

Bon dimanche!
On le sait que c' est la M.....Alors le "papier Omega..." tu le roules, tu le fumes...Et puis tu reviens pour parler d' horlogerie et de plaisir !
Cordialement