On croyait au début de la crise qu'elle serait différente des autres et beaucoup d'économistes l'ont exprimée ainsi. Et puis, la Chine est tombée avec des bourses qui ont descendu comme dans un jeu de dominos, les unes après les autres.
L'inde devenait une solution de secours parmi les pays émergents pour tenter d'y implanter et diffuser à prix séduisant des stocks dont il faudra bien faire quelque chose, mais les attentats en ont fermé durablement la porte en créant une barrière physique et une barrière psychologique.
Les marques ont des surstocks sur les bras et au delà du sourire affiché sur les salons, c'est bien l'inquiétude qui domine en arrière plan.
Que faire de ces stocks qui immobilisent des actifs inutilement ?
Les marques disposent de la bonne vieille ressource du marché gris. En vendant à 30% du prix de vente, elles ne perdent pas d'argent mais prennent le risque de déséquilibrer durablement la marque et de créer un déficit d'image.
Prenons un exemple, celui de ZENITH. LVMH se retrouvent en 1999 avec d'énormes stocks de Rainbow. D'abord la marque en annonce une forte augmentation du prix et dope les ventes à l'ancien tarif en aidant les détaillants à livrer à l'ancien prix malgré la publication du nouveau, puis ZENITH innonde le marché gris de ses stocks sans trop casser les tarifs au regard des prix antérieurs à l'augmentation et enfin supprime le produit du catalogue ce qui la détache du déficit d'image entrainé par la diffusion faite au gris.
C'est ce qui attend pas mal de marques aujourd'hui si elle n'ont pas les reins assez solides pour tenir jusqu'au bout de la crise avec un chiffre d'affaires en récession.
Tout le monde n'aura pas la même résistance car la crise est bel et bien comme les autres et n'a aucune caractèristique d'exception qui laisserait un continent à l'abris.
La mondialisation est désormais totale, sans issue de secours et l'Inde dernier bastion jugé comme abrité est devenu la semaine passée le terrain d'évènements qui l'ont fait basculer dans la crise générale. Cela les marques ne le diront pas et pourtant , les montres ont bien perdu entre autres produit de luxe, une partie de leur valeur marchande dans une économie que la tempête bouleverse.
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Contraria contrariis curantur. (Les contraires se guérissent par les contraires).